Terre du milieu - Système J "little team"

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Résumé, compte rendu, impression des joueurs des séances précédente.
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Niemal
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Résumé de Tobias, 4e

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C'est la guerre, entre des forces que j'ai encore du mal à cerner complètement. Des militaires pourris, des voleurs de tout poil, des sorciers en veux-tu en voilà, des loups-garous en quête de rituel ténébreux, et sans doute d'autres encore. Et avec ça, il reste des gars comme nous paumés en plein milieu, qui cherchent à survivre voire à rendre le coin un peu normal ; des prostituées, des désespérés comme Dirhavel, et nous, peut-être les plus actifs. Tellement actifs que parfois j'ai du mal à trouver le temps de dormir : on dirait que toutes ces Grandes Personnes ne peuvent plus se passer du petit hobbit que je suis...

Interrogatoires musclés
On est pas resté longtemps dans nos cellules. Iago, après avoir engueulé ses hommes pire que de la rascaille pas fraîche, a fait venir les copains les uns après les autres, interrompant un interrogatoire en cours. Ma cellule était juste à côté, j'en ai profité comme si j'y étais. J'imaginais parfaitement les scènes...

- Sarg : après s'être rendu compte qu'il manquait le présumé mort que quelqu'un avait embarqué Eru savait où, Iago a pas pu s'empêcher de laisser parler sa colère avec ses poings. Pauvres gardes (tu parles, ça me faisait bien rigoler !)... N'empêche que je me demandais bien où et surtout avec qui Sarg était, effectivement.

- Mornar : Iago n'a pas l'air d'aimer les femmes, surtout celles qui se font passer pour un homme, se font embaucher chez les gardes et en tuent une quinzaine en essayant de fuir. Et encore plus quand elles lui tiennent tête, malgré les lames, les pinces, les fers et autres joyeusetés. Elle aurait eu des couilles qu'il les lui aurait coupées ! Lorsqu'elle a fini par tomber dans les pommes sans avoir rien dit, elle a fini attachée à des chaînes au fond de la pièce, où je la verrais plus tard.

- Anarion : dans ce sens-là, un travesti faisait plus rigoler les hommes. Pourtant, même s'il était efféminé, Anarion avait montré qu'il savait se servir d'une lame. Le problème, c'est que même en disant la vérité, à savoir qu'il ne nous connaissait pratiquement pas, Iago avait du mal à le croire. Mais comme il était très convaincant, il s'en est tiré avec quelques baffes voire un peu plus mais rien de méchant. Et puis il est revenu dans sa cellule, sur ses pieds - ce fut ben le seul.

- Bram : alors là, ce fut nettement plus méchant. Tellement con et gentil et pas fichu d'aligner une phrase correctement que Iago a dû croire qu'il se fichait de lui. C'est vrai que même s'il disait la vérité, il la disait tellement mal que c'était incompréhensible ! Iago s'est un peu emporté, il a beaucoup crié, et l'Homme des Bois a fini au mur, inconscient, à côté de Mornar.

- Dorn : là, les gardes faisaient moins les fanfarons. Ils ont pris toutes les précautions pour l'attacher avant de l'amener en salle de torture, et même comme ça il leur a fait peur quand l'un d'entre eux l'a appelé "le gros". Il s'est retenu quand même, jusqu'à se faire attacher à la table d'interrogatoire. Mais lorsque Iago l'a traité de je me rappelle plus quoi, il est devenu comme fou et a commencé à arracher ses liens de la table. Au départ ils ont cherché à l'assommer avec le bâton des lances, mais quand il a eu fini de se détacher et a commencé à foutre des gars par terre grâce à une épée qu'il avait pris à son propriétaire, ils ont dû se résoudre à y aller avec le bout pointu des lances. Après un combat assez long et quelques dégâts, Dorn ne pouvait plus être interrogé. Le garde qui s'est vanté de l'avoir fait tomber, je crois que Iago l'a allégé de quelques dents, au bruit...

Vu qu'il saignait méchamment quand je l'ai vu revenir en cellule, j'ai joué sur la corde sensible des gardes - j'avais déjà préparé le terrain en tant que pôôôvre petit bout destiné à la boucherie - et ils ont bien voulu me faire sortir et m'amener à lui, qui était un ami important pour moi (qui n'avait plus aucune famille, etc., etc.). J'avais dit, et d'autres que moi également, que je savais soigner. Ils m'ont amené des tissus et j'ai pu arrêter ses saignements. Salement amoché, et à peine conscient, mais il revenait à lui. N'importe qui d'autre aurait été mort dix fois avant lui. N'empêche que je le voyais mal guérir de toutes ces blessures. J'ai essayé de profiter d'un moment d'inattention du garde qui portait les clés, quand Iago a commencé à s'emporter après Saoirse (voir plus loin) mais ce con a tourné la tête juste quand y fallait pas. Il a voulu me donner une méchante beigne, j'ai esquivé le plus gros mais j'ai quand même senti le coup passer.

- Saoirse : là, c'est sûr, Iago n'aime pas les femmes. Les catins peut-être encore moins, en tout cas c'est sur ce terrain-là que mon amie a essayé de jouer. Elle a fait la belle de nuit pas finaude et provocatrice. Ça a bien fait rigoler les gardes, mais Iago est devenu plus que furax - j'imagine parfaitement son teint passer à l'écarlate avant de se mettre à la battre à mort. Ses lieutenants ont dû le retenir pour qu'il n'en fasse pas de la charpie, mais elle ne valait guère mieux. Elle a fini au mur dans un sale état, et c'est comme ça que je l'ai retrouvée.

- Tobias (moi) : Iago était hors de lui quand il m'a vu arriver, il voyait pas ce qu'il allait apprendre d'un gamin pleurnicheur, et jusqu'à présent son interrogatoire avait été un échec sur à peu près toute la ligne. Ça m'a donné un répit et on m'a permis de soigner les copains qui en avaient besoin - surtout Saoirse, je la voyais mal guérir de ce qu'elle avait subi. Et puis Iago a repris l'interrogatoire.

J'ai pleurniché et joué le petit orphelin raccroché aux premiers à lui avoir montré de la gentillesse. J'ai fait pleurer les gardes en racontant mon histoire - et elle était vraie en plus ! - mais Iago m'a crié après un peu comme Sarg savait faire. Bon, j'en ai vu d'autres et j'ai pleuré comme un minot, et Iago s'est maîtrisé tout en se contentant de me menacer si je n'arrêtais pas de raconter ma vie. J'ai raconté la rencontre avec les autres, plus ou moins modifiée comme vue de la part d'un mioche, avec des bouts de vérité qui ont fait réfléchir les gardes, mais pas trop. Concernant Mornar, Iago m'aurait battu tellement il pouvait pas croire qu'on le/la connaissait pas et qu'on se méfiait de lui/d'elle, mais là, j'ai été tellement convaincant qu'il a pas su quoi dire. Toute cette histoire n'avait ni queue ni tête pour lui. Mais j'ai laissé entendre qu'on était venu libérer Gautier, qui était là, au mur - c'était lui l'interrogatoire "interrompu" - et que Mornar était peut-être un membre des voleurs.

Evasion
Iago en avait trop marre de tout ça, donc il a mis fin à la séance. Comme j'avais suggéré auparavant que je savais encore mieux cuisiner que soigner, et j'avais soigné les gardes blessés, et qu'un bon repas les requinquerait, ils ont été d'accord - Iago itou - de m'amener de quoi préparer un repas. Au départ je comptais les endormir avec du marchand de sable que j'avais planqué dans mes vêtements puis dans ma cellule, mais ces cons ont pas voulu me ramener dedans. N'empêche que ce que je leur ai fait, ils avaient sans doute jamais rien mangé d'aussi bon ! Après je serais bien rentré dormir dans ma cellule, mais Iago avait dit que je devais rester. J'ai cherché à dormir, mais j'ai juste eu droit à une chaise d'où un garde m'empêchait de tomber quand je m'endormais.

Et puis Iago est revenu après s'être un peu calmé, et il a voulu reprendre l'interrogatoire interrompu. J'ai été ramené dans ma cellule, pendant que Gautier reprenait sa place première. Pendant ce temps, l'ambiance à l'étage au-dessus avait fini par changer. Au départ, j'entendais les gardes bâfrer et discuter comme font les gardes, mais après j'entendais des voix féminines et des choses plus adaptées à un bordel qu'à une prison. En tout cas, Iago et ses officiers n'avaient pas eu l'air de s'en rendre compte.

Gautier passa des moments difficiles, d'autant qu'il tenait tête à Iago. J'ai cru comprendre qu'il avait réussi à subtiliser une partie de l'or qu'on avait (que j'avais) trouvé, et bien entendu Iago voulait remettre la main dessus. Un truc bizarre quand même : j'avais senti autour de Gautier des odeurs vraiment étranges, et ses vêtements avaient des allures un peu spéciales. Après coup, la suite des événements parut plus compréhensible. Quand il y a eu du feu, des cris, de la fumée et des bruits de combat...

Au bout du compte je ne m'étais pas trompé : les voleurs étaient bien venus à la rescousse. Enfin, les voleurs... des alliées plutôt : les prostituées devaient quelque chose à Gautier et c'est elles qui étaient arrivées. Tandis que Gautier avait fait je ne sais quoi avec ce qu'il avait dans ses vêtements, les filles de joie étaient venues libérer le passage en occupant les gardes comme elles savaient si bien faire... Mais certaines savaient aussi combattre apparemment. En tout cas, Gautier a fini par vite sortir en toussant de la salle de torture tandis que les gardes se battaient, dedans, sans rien y voir. Gautier n'a pas voulu me libérer, mais Marguerite, à qui j'avais donné de l'argent et rendu divers services, m'a ouvert et m'a permis de libérer Anarion et Dorn. Puis, avec des amies, elle nous a abrités et planqués dans un sous-sol de bordel. Plus tard, Saoirse nous rejoindrait, inconsciente, grâce aux bons soins des prostituées. Elles avaient dû se souvenir du moment où j'avais dit que c'était une collègue à elles, en plus d'être une amie à moi...

Résistance
Et ensuite ? D'un côté, des voleurs avec Gautier parmi eux ; de l'autre, trois milles gardes avec Iago à leur tête. Ce fut la guerre, une guerre d'occupation, sale et sans pitié. Les premiers disparurent dans la nature, tandis que Iago avait du mal à s'empêcher de passer sa hargne sur ses propres troupes, qui commencèrent à gronder. Un vrai malade ce Iago, toujours à cogner et à crier dès que ça ne va pas exactement comme il veut. La ville de Tharbad devint un enfer, en particulier pour les gens sans bord particulier, prisonniers de la cité : prostituées et petits marchands et artisans qui n'avaient pas pu s'enfuir à temps. La peste ressurgit, la famine menaça et le cannibalisme en tenta plus d'un. Des gardes disparurent suite à des opérations de guérilla des voleurs, qui étaient les seuls à pouvoir faire entrer vivres et matériel.

Enfin, presque les seuls. De notre côté, on s'est retrouvé bien planqués, mais avec deux moribonds. Dorn était une force de la nature, mais là, ça faisait beaucoup pour lui. Mais avec les herbes qui me restaient, plus quelques-unes que Dirhavel me donna peu après, ça pouvait passer. J'étais allé voir mon alchimiste préféré parce qu'en plus des copains blessés, trois prostituées malades montraient les symptômes de la Peste Noire, et je n'avais pas ce qu'il fallait. Quant à Saoirse, même avec des herbes, je voyais mal comment elle allait s'en sortir...

Mais chaque chose en son temps. De l'athelas chaque jour, des repas aux petits oignons avec le peu qu'il restait, du repos dans des lits corrects... Pour Dorn, avec l'aide des herbes, ce fut suffisant. Petit à petit, il se mit à guérir, assez vite en fait. Anarion n'avait presque rien eu, avec le pansement que je lui ai fait, il fut parfaitement sur pied après une nuit. Les prostituées malades, je les ai si bien soignées qu'elles ont fini par s'en remettre, et elles ne l'ont pas oublié par la suite. Mais il restait Saoirse, ma première amie. Et là, à moins d'un miracle, elle était fichue.

Mais les miracles, ça se déclenche. Je me suis rappelé ce qu'on m'avait dit sur le médaillon que je portais. La magie ? Franchement, même s'il était magique, moi je n'étais pas magicien. Dangereux pour moi ? Qui ne risque rien n'a rien. J'ai donc pris une dose de bonneherbe, et j'ai essayé de tirer de ce foutu artéfact la substantifique moelle. Bref, j'y ai mis tout ce que je pouvais comme énergie et bonne volonté pour que ma copine aille mieux. Et le plus fort, c'est que ça a marché ! Mais je me suis senti vidé, j'avais mal partout après ça, il m'a fallu trois jours pour m'en remettre. Mais Saoirse s'est mise à guérir, le copain elfe n'aurait pas fait mieux avec sa magie...

Mais il lui fallait d'autres herbes, et les copains aussi. Sans parler de la nourriture, et des autres personnes à soigner. Car parmi les gens étrangers à la guerre entre Iago et les voleurs, ça finissait par se savoir qu'un soigneur faisait des prodiges - j'avais tout fait sans me cacher, avec d'autres prostituées pour témoin. Dirhavel n'avait plus rien et pas vraiment le moral, les copains étaient out sauf Anarion qui préférait - avec raison - rester planqué encore un peu. Restait plus que bibi, quoi, le petit Toby que personne ne remarque. Surtout de nuit, une heure avant l'aube, au milieu de la brume, quand il se dépêche de sortir de la ville en catimini pour aller chercher des herbes et de quoi grailler dans la nature...

Heureusement, en ce début du mois de Narbeleth ("soleil faiblit"), la nature était généreuse. Au bout d'une journée, j'avais récupéré plus de nourriture que je ne pouvais transporter, et plein d'athelas et de marchand de sable, bien utile pour les blessés - entre autres. Il m'a fallu de nombreux allers-retours, de nuit, pour tout ramener. Par la suite, j'ai pris l'habitude de passer les nuits à parcourir la ville pour visiter différentes planques, soigner les gens, donner à manger... voire faire la cuisine pour remonter le moral des gens ! Anarion, discret et perceptif, m'aida à transporter les vivres. Dorn, une fois guéri, défendit les prostituées contre les gardes peu respectueux. Raison de plus pour que je m'éloigne, car il ne devait pas rester de traces après ses "nettoyages". Et Dorn savait y faire avec les herbes, il m'aidait bien à les préparer.

Restait le problème de l'équipement. Moi, j'avais tout planqué et le peu que les gardes avaient pris, j'avais pu le retrouver ou le remplacer - y compris de l'encre, des plumes et les parchemins sur lesquels j'écris en ce moment même ! Mais les autres avaient été mis à poil ou peu s'en fallait, ils n'avaient plus ni armes ni armures, entre autres choses. Sarg, mort ou vivant, s'était évanoui dans la nature, et de Mornar et de Bram on n'avait aucune nouvelle. Étaient-ils restés en prison ? Avaient-ils pu fuir ? Mystère...

Mes compétences de cuisinier ont encore bien servi. Non seulement la bouffe que je ramenais régulièrement de l'extérieur pouvait servir de monnaie d'échange - les prix avaient été multipliés par dix au marché noir - mais ils pouvaient servir de piège. Des gardes trop gourmands en firent l'amère - et brève - expérience. Je m'étais mis comme cuisinier de rue, à faire sentir aux passants comme je maîtrisais bien les arts de la table. Six gardes n'ont pas pu se retenir de tout confisquer... sauf que j'avais préparé du marchand de sable pour l'occasion. Peu après, six corps nus - vivants - occupèrent une ruelle, tandis que Dorn et Anarion emmenaient leurs affaires : épées, cottes et pantalons de mailles, surcots, etc. De quoi armer ou protéger certains, et faire passer Saoirse et Anarion pour des gardes éventuellement. Quant aux propriétaires, ceux qui ne finirent pas au fond d'une casserole furent retrouvés et reconnus par des collègues, et servirent d'exemples aux autres. Iago aimait bien les exemples, il savait commander et se faire comprendre avec des exemples qu'on ne risquait pas d'oublier...

Décisions
Au bout d'un mois, mon amie Saoirse a fini sa guérison. Pas qu'il ne lui en reste pas des traces - le contraire aurait été étonnant - mais au moins elle a retrouvé toute sa santé. Vu là d'où elle revient, c'est vraiment un miracle. Bon, et aussi une dose d'athelas et une de marchand de sable par jour, et plein de plats aux petits oignons dès qu'elle a pu en avaler. Et des amies pour l'aider à remarcher et veiller sur elle quand je n'étais pas là. Bref, toute l'équipe était maintenant prête à en découdre. Enfin, l'équipe diminuée, sans Sarg, Bram ou Mornar...

Sarg, on avait quand même l'impression qu'il était encore en vie celui-là. Enfin, "on", ça veut dire Dorn. Ce gars-là sentait de mieux en mieux la magie dans la ville, et il y en avait ! Pas tout compris, c'est vraiment pas mon truc, mais apparemment ça se fritait aussi sur ce plan-là. Plusieurs magies agissaient en ville et loin de la ville, et le grand copain avait parfois l'impression qu'une autre, plus petite et discrète, se faisait aussi sentir qui lui faisait penser à Sarg. Pas très clair tout ça, mais si Sarg il y avait, il semblait qu'il profitait d'une puissante magie noire active pour "masquer" la sienne et ne pas se faire repérer.

Par contre, j'avais moi-même vu le résultat de certaines de ces magies : les gros loups pullulaient dans les alentours de Tharbad, il fallait à chaque fois que je fasse bien gaffe quand j'allais chercher herbes et nourriture. Et le nouveau bidonville qui s'était bâti sur l'emplacement de l'ancien était de plus en plus fréquemment attaqué. Le même phénomène qu'on avait vécu dans l'ancien bidonville semblait sur le point de se reproduire : de plus en plus de loups, de tensions, de folie, de haine, de meurtres... Un loup-garou qui réapparaît et qui, non content de tuer des gardes et Gautier lui-même, viole une prostituée alors qu'avant il semblait les protéger. Celle qui avait été témoin de la chose en était tellement choquée qu'il m'avait fallu bien des paroles pour la réconforter et lui permettre de dépasser tout ça et en parler. Il ne manquait plus qu'un esprit malfaisant à invoquer et la boucle était bouclée.

On est allé voir Dirhavel à une occasion, pour parler de tout ça. Le pauvre Dirhavel, il était tellement anéanti lui-même par ce qu'il percevait à Tharbad qu'il s'était mis à se droguer ! Apparemment, une personne qui lui était chère était tombée bien bas et ne lui semblait plus récupérable, mais il n'avait pas voulu en dire plus, juste que je n'avais pas les moyens d'y changer quoi que ce fût, pas plus que les copains. Enfin bon... Il a bien voulu nous écouter et en recoupant tous nos récits et nos histoires, avec l'aide de son savoir et nos déductions, les choses ont paru plus claires. Il y avait des artéfacts magiques à l’œuvre dans la ville, au moins trois en comptant celui que je portais. Saoirse était à la recherche de l'un d'eux, bijou de famille ou quelque chose dans le genre. Cette magie puissante et ancienne était pervertie par un loup-garou ancien ou des sorciers, il y avait quelque chose de pas clair là-dedans. Quelque chose où le frère de Dorn, Bram lui-même et un parent de mon regretté copain et soigneur elfe avaient trempé je crois. Bref, des trucs louches et noirs - normal quand il s'agit de magie pas par des elfes - et dont Tharbad était le centre.

Dorn arrivait à ressentir encore le loup-garou, et d'après la prostituée qui l'avait vu il portait un médaillon et était brûlé comme le frère de Dorn l'avait été. Et le totem qui avait servi à invoquer l'esprit du loup n'était probablement pas le seul, il devait y en avoir d'autres. Vu le mal que l'esprit du loup avait fait - le soigneur elfe n'était plus là pour en parler - on était d'accord pour dire qu'il fallait trouver les totems restants et les foutre en l'air. Et dans le même temps retrouver les loups-garous pour les soigner ou les éliminer, si c'était possible. D'après Dirhavel, c'était bien plus facile à dire qu'à faire ! Et trouver les totems, dont l'un d'eux était sûrement aux pattes du loup-garou dernièrement entrevu, n'allait pas être simple. Dorn pensait que c'était quelque part dans les égouts, et le loup-garou qui le gardait paraissait aussi fort que lui, et peut-être que seule la magie pouvait le toucher...

En cherchant un peu, on s'est demandé ce qu'on pouvait utiliser comme arme contre ça. Après réflexion, je suis allé chercher un certain nombre de plantes toxiques que Dirhavel prépara ensuite en poisons de force et rapidité diverses. On aurait bien eu besoin de diverses plantes utiles, mais la plupart étaient trop loin de Tharbad. Mais j'avais quand même eu la possibilité de faire une belle récolte de bonneherbe - il ne devait pas en rester beaucoup dans les environs ! Ça servirait sûrement, et peut-être dans pas très longtemps...
Smogo

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Un court sejour en prison
.

J'ai souvent entendu Iago crier sur un bon nombre de personnes sans pour autant définir sur qui mais je me doutais au allez et venu que notre groupe venait petit a petit passer par la salle d'interrogatoire.
Car j'ai pu voir passé Mornar encadré par deux gardes, puis ce fut le tour d'Anarion qui lui eut la chance de revenir dans sa cellule un peu aprés.
J'ai entendu les supplications quelques peu étouffé de Bram puis le silence...
Puis mon tour est arrivé, il m'ont d'abord demander de m'allonger face contre terre, me dardant de deux lances.
Puis m'ont solidement attacher avec des cordes toujours sous la menace des lances.
Ils ont du se mettre a 4 pour me redresser, j'ai me suis laissé manipuler comme un sac de patate pour ne pas les ménager.
Quand je suis arrivé dans la salle d'interrogatoire, j'ai vu sur le coté.
Gautier, Mornar et Bram les deux derniers salement amochés, brulés et entaillés.
Gautier sembler plus frais qu'eux (un traitement de faveur peut être)? A moins que notre arrivé eut bouleversé le précédent interrogatoire de Iago.
J'aurais pu sans trop de mal casser ces vulgaire cordages qui me resserrait mais je ne pouvais pas faire face a la dizaine de gardes qu'il y avait dans la pièce sans compter Iago.
Qui plus ai sans arme c'était un pur suicide.
Ils ont décidés alors de m'attacher a une table de torture, celles-ci avait déjà servit car il y avait encore du sang qui finissait de sécher dessus.
Voilà une belle occasion que voici, il n'y a plus que 4 gardes autour de la table avec Iago qui semble sur de lui, trop sur je dirais.
Il a commencé a me traiter de gros tas, je n'ai fait que grogner.
Je sentais que les attaches bien qu'en bois était sans doute plus fragile que les cordages que j'avais porter tout a l'heure.
Je m'attendais a avoir Iago le plus prés possible de moi afin que lorsque j'aurais fait céder les attaches m'attaquer a lui directement en espérant l'attraper.
Hélas sur le moment j'ai présumé de ma force, seul une seule attache céda sur la première impulsion que je fit.(celle de mon avant bras droit), profitant de la surprise pour sonner un des gardiens restant a ma porté d'allonge.
Les gardiens crièrent et Iago recula sur le moment leur demandant prestement de me neutraliser.
Je pris quelques coups des gardes de hampes.
Me débattant encore je finit par casser trois attaches supplémentaires, il me rester juste le pied gauche de pris et j'avais encore une ceinture de chaine autour de la taille.
Dans le mouvement suivant je me saisi d'une épée d'un garde.
Encore quelques bleus, les gardiens n'oser pas me tenir réellement têtes mais ils y étaient obliger.
Car je hurlais a pleins poumons.
Iago était en arrière avec 6 autres gardes qui le protéger.
Je casser la deuxième attaches a mon pied et endommagé l'attache du torse, encore quelques bleus et un gardien qui a assommé l'un de ses collègues, le coup suivant j'ai pu me libérer.
La ils commencèrent sérieusement a avoir peur, celui a ma gauche écopa d'un coup d'épée est s'effondra séance tenante dans une mare de sang.
Dans la foulé je descendit de la table me dirigeant vers le seul coin de la piece.
Je leur ai tenu tete jusqu'à l'inconscience, il avait l'avantage de leur lance moi j'avais ma position de replis.
La il se décidérent a porter de véritables attaques, je fut blesser plus sérieusement a deux reprises.
Puis je finis par m'effondrer a cause de la douleur.

Des alliés inattendues:

Un peu plus tard j'ai senti que quelqu'un s'occuper de moi, je devais avoir réintegrer ma cellule.
Des petites mains qui savait faire de beaux pansements, c'était Tobias.
Au moins j'étais entre de bonne mains mais sans aide extérieure il était clair que je ne voyais pas comment nous nous serions sortis de ce mauvais pas.
La libération arriva enfin Marguerite une des prostituées que Tobias nous aida a nous évadés.
Gautier avait visiblement fuit également, je ne sais pas trop comment il s'y ai pris mais l'un dans l'autre quand je me suis levé pour sortir de ma cellule accompagné de Tobias.
J'ai pu entendre au fond dans la salle d'interrogatoire que les gardes étaient en prise a une panique générale.
Les prostituées nous ont cachées par la suite dans une vieille remise mais nous n'étions pas seul la deux autres prostituées était malade, d'après les dire de Tobias, elle avait la peste mais leur jours n'étaient pas en danger.
J'ai pu revoir Saoirse en piteux état, sans l'intervention de Tobias aider du médaillon elle ne s'en serais pas sorti.
Il va falloir une fois rétablit que je m'occupe de voir comment fonctionne ce médaillon.
Qui plus ai j'ai ressenti l'utilisation de magie assez loin d'ici deux forces qui se combattait, l'un sans doute le loup garou et une autre bien plus puissante dont je n'ai pas réussit a connaître l'origine.
Le loup garou finit par fuir.
Mais dans la ville même je pu sentir que la magie noire était a l'œuvre dans les égouts notamment.
Sans compter que je suspecter le retour des totems et donc nous étions doublement dans les ennuis, la priorité était la destruction de ceux ci, avant d'en finir avec l'être corrompus qui en était l'origine.
Mais sans être rétablit et sans équipement nous ne pouvions pas résoudre dans l'immédiat notre problème.
Il fallut un bon mois pour Saoirse puisse être entièrement guéri.
Il ne me fallut qu'une semaine et demi.
Nous avons aidées la communauté des prostituées pendant tout notre séjour.
J'ai tué quelques gardes pas très discret a m'arrangeant pour faire disparaître les corps.
La famine était a nouveau la ainsi que le cannibalisme, bien que je répugne cette pratique nous ne pouvions en faire autrement.
Car la garde ne laisser pas sortir la population en dehors des murs, qui plus ai les loups était a nouveau de retour dans la région, ainsi que les Wargs.
Hormis notre petit groupe et quelques prostituées l'ensemble de la population faisait acte de cannibalisme.

Rééquipement et plan d'action.

Tobias avait fait quelques réserves de nourriture suite a quelques sorties faite pendant notre récupération.
Il eut l'idée de faire de la vente de nourriture que la garde perquisitionna pour effort de guerre celle-ci assaisonné de marchand de sable permis nous permis de récupérer l'équipement d'une escouade de garde.
Nous avions enfin récupérer de l'équipement.
Mais notre nombre avait réduit de moitié et j'étais le seul combattant du groupe qui puisse tenir en face a face avec la bete que nous devions prochaine affronter car elle était l'origine du retour des Warg.
C'est la que j'ai eut l'idée de demander a Tobias d'aller collecter le plus de poison possible lors de ses sorties suivantes et je l'ai également aidé de mon mieux pour le tri des herbes.
Il a trouvé de quoi et Dirhavel a fait le reste en nous constituant une série de poisons tout aussi virulent les uns que les autres.
Bien que Anarion sache manier assez correctement une épée et Saoirse un arc il nous faudrais plus qu'avoir de la chance pour pouvoir neutraliser notre ennemi sans le tuer, l'entreprise serais possible mais reste a voir si Sarg qui sembler presque mort lors de son acheminement vers la prison, n'ai retourné sa veste vers Angmar.


Pari risqué ou tentative suidaire?

Dans un premier temps j'aurais pensé si notre groupe était rester complet de descendre dans les égouts et d'y traquer la bete, mais vu les possibilités de notre groupe pris en tenaille entre les forces de Iago et les voleurs cette entreprise semble vouer a l'échec qui plus ai nous ne pouvons pas risquer la vie de Tobias elle ai trop importante pour qu'il puisse m'accompagner dans les égouts.


L'idée m'ait ensuite venue et j'ai de la peine a l'admettre il nous faut des renforts de l'une des forces en présence.
J'ai des doutes quand a cela mais vu la situation même si cela ne m'enchante guère, il nous faudra bien du soutien.
Je ne pense pas avoir la possibilité de me transformer les conditions ne s'y prête pas et même si je me trouve dans la possibilité de le faire, je serais sans doute très amoindris le moment venus.
Je ne peux revêtir aucune armure et trouver quelqu'un qui puisse m'en confectionner une même en cuir révèlerais d'un miracle.
Surtout que le matériel que nous avons récupérer c'est de la maille et non du cuir.
La guilde des voleurs a la main mise sur le marché noir, temps qu'aux gardes de la ville ils réduisent la possibilité de la circulation des marchandises en confisquant tout dés qu'ils en ont l'occasion.
La bête tant qu'a elle commence a gagner en puissance ai maitrise sa transformation en animal et inversement.
La preuve suite au témoignage d'une prostituée qui a survécu a l'impensable.
Elle a été témoin d'un viol d'une de ses amie par le monstre, alors que celle-ci as tuer Gautier pour ensuite le dévorer.
J'ai bien une idée qui pourrait nous permettre de vaincre cette chose qu'Angmar a transformer a cause de sa corruption mais c'est une idée très risqué car nous manquons d'informations.
Avoir le soutien de la guilde des voleurs ne m'enchante guère mais cela semble envisageable plus que de demander aux forces de Iago.
L'intérêt serais d'informer que nous serions en possession de l'information ou se trouve l'or, que Gautier a dérobé a Iago mais c'est un pari particulièrement risqué.
Et de les enrôler comme mercenaire pour traquer et éliminer le monstre, qui plus ai ils ont déja affronté le monstre (un bon point en cela)
La seule piste que nous avons c'est que Gautier était en étroit lien avec les prostituées de la ville, une idée a creuser et la seule personne qui puisse se charger de discrètement soutirer les informations, d'etre discret et qui a la possibilité de faire trainer ses oreilles partout est mon ami Tobias, cela ne m'enchante guère de lui demander ce service mais qui serais le plus amène de remplir cette tache?
Il resterais également une autre possibilité cela serait d'attendre qu'une des deux forces se décident a traquer le loup garou mais plus le temps passe et plus les événements empire au risque de voir le monstre gagner encore en puissance.
Modifié en dernier par Smogo le 08 juin 2011, 02:05, modifié 1 fois.
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Niemal
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Tobias - renouveau

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Réveil
Non mais je rêve. Ou plutôt je rêvais. Ou alors je suis complètement zarbi, dingo et fou à lier. Je me suis réveillé en maison de guérison, sans savoir ce qui s'était passé. Et d'après ce qu'on m'a dit, tout ce dont je me souvenais, tous mes souvenirs avec Dorn, Saoirse et les autres, c'était du vent. Rien que du vent, du vide, du néant, un truc inventé, rêvé. J'ai été inconscient un long moment, et j'aurais tout inventé... mais c'est quoi ce monde de merde alors ?!?!

Bon, j'ai pas tout inventé, Dirhavel existe bien et il me connaît, même si mes souvenirs correspondent pas aux siens - en tout cas il va mieux que dans mes faux rêves. Mes nouveaux copains, par contre, ont rejoint le néant d'où je les avais tirés : jamais personne ne les avait vus. Génial de passer pour un fou. Par contre, mon emprisonnement et la mort de mes parents, la Peste et la survie dans les rues de Tharbad - et la ville elle-même - ça semble bien réel et pas inventé. Super : de mes rêves il ne reste que les trucs moches et glauques, à peu de choses près. Et faudrait que je sourie en plus ?

Histoire de foutre un peu plus le souk dans ma tête, voilà-t-y pas qu'un gars que j'ai jamais vu m'appelle "Gardon" ! Nan, pas le poisson, mais un vrai hobbit, avec mon nom de famille - Sanglebouc - et herboriste comme moi !! C'est par où l'asile ? Mais en cherchant à y comprendre quelque chose, je me dis que finalement j'aurais peut-être bien de la famille pas loin, et un cousin qui me ressemble comme deux gouttes d'eau, mais avec des petits détails qui prouvent qu'on est bien deux. Bon, je suis peut-être pas si fou que ça, voire même pas si seul que ça. Le Gardon, il serait à Fennas Drúnin, dans l'Angle (En Egladil disent les elfes et les Dúnedain je crois), faudrait que j'aille y faire un tour. De toute manière Tharbad me sort par les yeux, je sais toujours pas faire la différence entre mes rêves et la réalité, j'ai besoin d'air...

Nouveaux amis
Ça tombe bien, j'ai trouvé un marchand nommé Fryancryn qui devait aller avec ses mules (et son muletier) par là-bas. Comme les chemins sont pas très sûrs après la Peste, avec des brigands et tout, il était à la recherche de gars (ou filles d'ailleurs) pour l'accompagner. Mon expérience de soigneur et débrouillard en nature a eu l'air de lui plaire et il a bien voulu que je vienne. Il a trouvé trois autres personnes pour l'accompagner :
- Tavar, un Homme des Bois (qu'est-ce qu'il fout là lui ?) qui m'a rappelé un autre Homme des Bois, un copain dans mon songe. Celui-là a l'air un peu pareil - très doué avec ses mains on dira - mais pas aussi bête. Lui aussi grimpe bien dans les arbres, où je me réfugie souvent, et il est perceptif. J'aime bien. Pas compris c'qu'y foutait là par contre.
- Marti, un nain des Montagnes Bleues, un guerrier qui rêve de briser de l'orc et qui est là, je crois, pour une affaire de famille. A part taper et chercher des sous, je sais pas si y sait faire autre chose - ha si, ronfler !
- Tirion, un elfe de chais pas où, l'a parfois l'air un peu tantouze mais c'est p't-être les elfes qui sont tous comme ça. Pas bien compris non plus c'qu'y vient foutre là, mais sinon l'est sympa et plutôt perceptif aussi. L'a l'air presque aussi fauché que moi, l'a pas arrêté de brancher les gens pour avoir un arc.

Bon ben voilà, on est parti, on est arrivé dans la ville, tout s'est bien passé à part le nain qui me gêne pour dormir. J'ai appris que mon fameux cousin, le Gardon que je cherche, il est dans un petit village à une demi-journée de marche de là, Havroseau ça s'appelle ou quèqu'chose comme ça. Un village de hobbits juste à côté d'un village de nains qu'on appelle Petite-Forge. C'est là où devait aller Marti, ça tombe bien, alors on y est allé tous les deux. Les autres gars, Tavar et Tirion, nous ont accompagnés, me rappelle même plus pourquoi.

On arrive au village nain/hobbit, on trouve les chefs, le hobbit Dalo et le nain Beleg. A chaque fois on me prend pour mon cousin et ça m'énerve, mais ça me plaît aussi de savoir que bientôt je serai plus seul. Tu parles : c'est plus Tharbad mais c'est toujours l'enfer. Autrement dit, j'apprends que mon cousin fait partie d'une série de disparus. Eru, quand t'auras fini de jouer aux dés avec nos vies, tu pourras me filer un meilleur tirage ? Ni une ni deux, on file les chercher - enfin, Tirion négocie qu'on lui passe un arc et des flèches pour avoir l'air moins couillon, et les autres veulent aussi qu'on les paye. Leur en ficherai, moi, de l'argent, et ça fait rien que nous retarder...

Loups et plus
On demande à droite à gauche pour trouver où mon cousin se rendait d'habitude et on est parti en forêt. Le nain est aussi discret et perceptif qu'une casserole mais les autres se débrouillent super bien. On finit par tomber sur des traces, et même plus que des traces : le corps de mon cousin est là, seul dans les bois, tout sauf vivant. C'est-à-dire, en y regardant de près, avec quelques morceaux en moins, mais aussi des traces de lame et de torture. Orphelin sans famille je suis, orphelin sans famille je reste. Eru, y a des baffes qui se perdent. On l'enterre - le nain sait aussi faire des trous avec son bouclier et ses armes - et on met des pierres dessus pour que des loups puissent pas le déterrer et le bouffer comme ils ont commencé à le faire. D'ailleurs, j'ai trouvé sur le corps une trace de morsure bizarre avec quatre crocs d'un côté et deux de l'autre.

En parlant de loups, ben on en a rencontré aussi. Je crois qu'on s'est retrouvé à trois dans les arbres et un par terre, devinez qui ? Les bestioles ont morflé et certaines n'ont pas demandé leur reste, les autres n'avaient plus rien du tout à demander, elles étaient mortes. Faute de mieux, on a suivi leurs traces et à force on a vu de plus en plus de traces et on s'est dit qu'il fallait faire attention. On a fini par arriver à un endroit, une clairière, de loin on voyait pas mal de loups avec un gros loup qui semblait les commander. Trop de loups pour nous, on s'est dit qu'il fallait aller prévenir les hobbits et les nains et ramener du renfort. Aussitôt dit, aussitôt fait.

Dalo et Beleg se sont fait tirer l'oreille, y tenaient pas trop à y aller, mais on a pu les convaincre après avoir dit que mon cousin était peut-être pas le dernier, quoi, et qu'ils allaient tout le temps flipper dès que quelqu'un irait en forêt. Alors ils ont réuni une cinquantaine de nains et hobbits armés et on les a amenés près de la clairière des loups. Les nains, c'est pas trop discret, on s'est dit qu'on allait les séparer des hobbits pour la surprise, et que les hobbits grimperaient dans les arbres dès que les loups appliqueraient : ils trouveraient les nains et leurs haches et les flèches et pierres de fronde des hobbits en sécurité dans les arbres, et basta on les élimine.

Ouais, mais ça a pas marché. Au départ les loups ont accouru, mais leur chef a fait comme s'il était intelligent et les a empêchés d'attaquer. Les connards de loups ont fui sans qu'on puisse rien faire, et au jeu du chat et de la souris ils sont plus rapides, donc meilleurs que les nains et hobbits. En fin de compte on a dû tous rentrer bredouilles, pas possible de les avoir comme ça.

Fouille et recherches
Enfin bon, y restait un nain et trois hobbits disparus mystérieusement du côté de Fennas Drúnin, alors on s'est dit qu'on allait chercher par là-bas. Près de la ville, on dégotte une ferme abandonnée suite à la Peste, je vais chercher à bouffer et mitonne un bon petit repas et on passe la nuit tranquille - sauf pour les ronflements du nain. Le matin Tirion va demander des oeufs et d'autres petits trucs à grailler contre des travaux de bûcheronnage faits par le nain, qu'aime bien se défouler, même s'il est pas patient.

Après le p'tit déj' on se divise en deux : Marti et moi on va aller chercher au niveau des fermes si quelqu'un a vu des trucs bizarres dans les environs ou entendu parler de disparitions. Tavar et Tirion font pareil mais en ville, et je crois qu'ils veulent aussi gagner du fric - les Grandes Personnes, elles pensent vraiment qu'à ça ! Un jour, je devrais leur dire de le manger s'ils ont faim.

Les fermiers ont rien vu, du moins c'est ce qu'on me dit au début. Tellement rien vu, que je suis le premier à remarquer qu'autour de la route qui vient de la ville, je ne vois ni n'entends aucun enfant. Par contre, si on s'éloigne de la route, vers la rivière par exemple, là on en trouve. Je fais remarquer ça aux fermiers qui s'étonnent et s'inquiètent quand ils se rendent compte que leurs enfants ont tous disparu depuis la veille au soir ! Super comme vous surveillez bien votre marmaille les gars !

En regardant de plus près, je (ben oui, c'est pas l'nain qui risquait de voir ça) trouve des traces de pas qui datent de la nuit un peu partout. On dirait que les enfants se sont tous caltés dans la nuit en direction de la ville. Une fois sur la route, les traces sont impossibles à suivre, on décide de rejoindre les copains pour les mettre au courant. En fait on les voit qui viennent vers nous avant d'arriver en ville : ils ont réussi à nous faire embaucher comme patrouilleurs ou je sais trop quoi, justement pour trouver des trucs louches comme ce qu'on fait. On les met au courant de la disparition des enfants, une vingtaine au moins.

On va en ville prévenir les supérieurs, tout étonnés de ces disparitions non signalées... pas pour longtemps, vu que les parents s'inquiètent. Avec ça, un garde vient dire qu'il y a eu des vols de nourriture, et même pas mal. On nous soupçonne, mais comme on était avec le chef, ça tombe un peu à l'eau. Enfants disparus vers la ville et nourriture volée, ou combien font deux plus deux : on se dit qu'on va fouiller la ville et en particulier les bâtiments abandonnés après la Peste. On fait ça, et moi je me laisse guider par les odeurs de nourriture, et devinez quoi ? Ça fait quatre.

Bref, on tombe sur un bâtiment avec une trentaine d'enfants dedans. Tavar cherchait du côté des étals et Marti était pas franchement discret (une casserole, j'avais dit, mais elles ne font pas toujours autant de bruit que lui), alors on est allé voir juste à deux, l'elfe et moi. Les gamins, de six à dix ans, avaient l'air un peu paranos et faisaient plus du tout confiance aux adultes, un truc bizarre, ils avaient fui parce qu'ils avaient peur, mais de quoi ? Je vais prévenir Marti et Tavar pour qu'ils aillent dire aux gardes de venir et se tenir prêts, et Tirion et moi on décide d'aller voir les enfants.

Kidnappeurs
Les minots sont pas franchement emballés de nous voir débarquer. Mais quand ils voient que Tirion est un elfe ça en fait baver plus d'un, et moi je risque pas de leur faire peur et je les mets à l'aise. On leur fait comprendre qu'on leur veut pas de mal et que leurs parents s'inquiètent, et que l'on veut régler leur problème, pas les mettre au lit avec une paire de baffes. Et puis s'ils continuent à voler ils se feront vite prendre de toute manière.

Bref, après avoir gagné leur confiance, ils nous disent qu'ils ont vu des copains à eux se faire embarquer en début de nuit par un étranger en charrette qui disait que leurs parents s'inquiétaient et qu'il était là pour les ramener. Il y avait déjà un enfant avec lui alors les deux copains sont montés, mais pas pour aller vers chez eux. Les gamins ont rapporté ça à leurs parents qui se sont moqués d'eux, et les minots ont décidé de fuir vers la ville pour pas qu'on les prenne, puisque les adultes voulaient pas les croire. Les humains m'étonneront toujours : ils ont une famille - les veinards - et ils trouvent le moyen de pas être heureux ensemble et de la faire éclater.

Bon, on prévient tout le monde dehors, les gardes arrivent et disent qu'ils vont croire les enfants, les garder et les nourrir. On fait prévenir les parents pour qu'ils viennent chercher leurs mômes et fassent plus attention à eux. L'un d'eux, Seb il s'appelle, qui a vu l'enlèvement, on le ramène chez lui et on met les parents au courant, en disant au père de venir car on veut voir sur place. Le gars nous remercie, vient avec son fils qui nous montre l'endroit où il a vu la charrette. On remercie, ils rentrent chez eux et nous on suit les traces.

On remonte vers le nord, et à un moment - après plusieurs heures - on perd les traces. J'arrive à finir par les retrouver grâce à une flaque de la pluie de la veille, et on arrive à un moment où des traces de pas s'éloignent vers l'est, vers les bois où on a retrouvé mon cousin Gardon. Mais les traces sont super dures à suivre, on finit par les perdre. Avant que la nuit tombe, je vais chercher à bouffer et je tombe sur de nouvelles traces plus loin. Je ramène les champignons, baies et autre et on va voir les traces après avoir bouffé.

Ils ont dû masquer les signes de leur passage, mais après un moment y-z-ont plus fait attention et c'est comme ça que j'ai pu les retrouver. On les suit, il fait nuit, on arrive en forêt et on se dit qu'il faut se reposer. On roupille - Tavar et moi dans un arbre, les autres dans un abri que je leur ai fait - et on repart. En matinée, l'Homme des Bois monte à un arbre et repère des tentes dans une clairière, et un orc près d'une tente. Marti voudrait foncer mais comme il nous ferait repérer de loin, on lui dit qu'on va d'abord s'occuper de la sentinelle.

Tirion, Tavar et moi, on s'approche discrètement. L'orc se paye une pierre et deux flèches dans le corps et ça fait un peu trop. On fait signe à Marti qu'il peut venir et le voilà qui se met à charger en hurlant, alors que Tavar commençait à s'approcher d'une tente pour en couper les lanières et la faire s'effondrer. Enfin bon, y a qu'une demi-douzaine d'orcs et un humain, bien vite morts sauf deux orcs que j'avais estourbis avec des pierres et qu'on a gardés pour les interroger.

Nouvelles et bilan
Les trois grands ont failli se battre ou laisser fuir les orcs, juste à cause du partage du contenu de la bourse trouvée sur l'humain, qui semblait être le chef. M'ont tellement gonflé - y pensaient même pas à délivrer les enfants prisonniers d'une tente ou voir s'ils allaient bien - que je les ai laissés et je me suis occupé des gamins - trois en tout. Je les ai détachés, je les ai nourris, et j'ai fouillé autour pour trouver des trucs utiles comme à manger, même si j'avais de quoi sur moi, que j'avais donné. Dans une des tentes, la terre semblait avoir été remuée et en cherchant j'ai trouvé un coffret avec de l'argent. J'ai donné la moitié du fric aux mômes et j'ai dit aux copains que je leur donnais le reste. Il se sont alors aperçus qu'on existait et ils ont pas apprécié que j'aie donné l'équivalent de cinq pièces d'argent à des minots. M'aurait étonné.

Tavar et Tirion ont encaissé sans trop rien dire, mais ce foutu nain a voulu récupérer le fric des enfants, et il a commencé à me courir sur le haricot à ne pas écouter ce que je disais. Alors je lui ai piqué la bourse et je lui ai dit que s'il voulait récupérer son fric, il n'avait qu'à laisser celui des autres à sa place. Et puis quelqu'un a dû lui dire que Beleg et son grand-père n'apprécieraient peut-être pas qu'il vole les autres, alors il a fini pas se calmer. Foutu nain de mes deux, déjà qu'il a sur lui plus que ce que tous les autres portent sur eux...

Après avoir fini de tout fouiller, on a interrogé les orcs. L'un d'eux est mort : soit qu'y nous comprenait pas, soit qu'y faisait semblant, mais ce que le nain en a fait a rendu l'autre vachement plus intelligent. On a trouvé une carte qui menait à des collines ou montagnes, et l'orc a parlé de mines et d'autres trucs pas clairs, il y avait un lien avec les loups aussi, c'étaient des nettoyeurs, des charognards, leur rôle est pas clair. On a compris que ça fait plusieurs années que des équipes kidnappent enfants voire hobbits, et nains aussi peut-être, pour servir d’esclaves dans des mines. Confirmé par un des gamins, qui servait en fait d'appât. Pas jouasse le minot, il se rendait responsable de ce qui était arrivé aux autres - cela faisait des mois qu'il avait été enlevé et qu'il jouait ce rôle malgré lui.

On a ramené les gamins, on est revenu le soir à Fennas Drúnin, les parents étaient tout contents, les gardes de la ville aussi. On a présenté au conseil, le lendemain, ce qu'on avait trouvé et ils nous ont demandé d'aller voir les mines et tout - comme si on avait besoin qu'on nous le demande (moi du moins). En échange, on a eu du fric - j'ai demandé à Tavar de m'acheter une chouette fronde avec - et j'ai obtenu d'aller voir l'apothicaire de la ville, un Dúnadan nommé Andalyn. Il m'a fourni quelques herbes qui pourraient nous être utiles, et il m'a remis du matériel d'apothicaire qu'il avait préparé pour mon cousin, qui l'avait déjà payé. Même morte, la famille me fait des cadeaux... J'aurais préféré l'avoir encore en vie, cela dit.
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Niemal
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Journal de Tobias - récit n° 2

Message non lu par Niemal »

Dirhavel a été sympa de me passer ces parchemins et des plumes et de l'encre, avant que je quitte Tharbad. Après mes premiers "mémoires" écrits à Fennas Drúnin, je remets ça en pleine nature, pas loin de grottes pleines d'orcs, tandis qu'une bande de loups menée par un warg intelligent nous cherche des noises. Reste qu'avec mes trois compagnons de la dernière fois, on a quand même été assez efficaces depuis notre départ de la ville. Chais pas si ça va suffire pour la suite, et j'imagine qu'écrire ça me calme et m'évite de m'enfuir. Bon, mais si je commençais par le commencement ?

A l'est camarades !
Alors, on s'est équipé d'armes, d'herbes médicinales et tout, et direction plein est. Ha ouais mais plein est, y a la rivière Bruinen (ou Sonoronne chez certains humains). Et pas de pont ou autre moyen facile de la franchir. Cherchez pas à me la faire franchir à la nage, j'ai jamais appris ça et j'ai pas envie d'apprendre. De toute manière, mes copains avaient pas vraiment envie de se tremper les miches, en particulier Marti avec tout son équipement métallique. Un nain, ça nage pas, ça coule.

Bref, Tirion a cherché du côté des barques de pêcheurs s'il pouvait trouver quelqu'un pour nous emmener de l'autre côté de la rivière. Il a fait je sais pas quoi avec un gars, il était comme notre meilleur copain et nous a offert à boire avant de nous faire passer gratuitement la Bruinen. Bon, Tirion est un elfe, mais ça faisait bizarre de voir le gars réagir comme s'ils avaient élevés les cochons ensemble. J'ai pas voulu boire (à part de l'eau), j'ai des mauvais souvenirs de l'effet que la boisson avait sur les voleurs de Tharbad et bien d'autres personnes. C'est fou comme les gens ont de l'imagination pour trouver des bonnes blagues ou des jeux sur le dos d'un petit hobbit quand ils sont un peu éméchés... D'un autre côté, c'est fou comme c'est plus facile de leur faire les poches dans cet état-là, aussi.

Bref, on a fini par partir, le gars voulait continuer à boire et il a fallu insister - on avait des gamins à sauver quand même ! Il nous a fait passer - et on fera comment pour le retour ? Il sera pas là à nous attendre ! - et on a suivi un affluent de la rivière vers l'est et les Monts Brumeux. Des nouveaux coins à explorer, où personne n'allait, j'en ai profité pour chercher des herbes, et j'ai pas été déçu : de la bonneherbe, et puis plus tard un paquet d'ail des ours quand on a commencé à arriver dans des sous-bois. On en a ramassé plein. J'ai aussi trouvé pas mal de trucs à manger et j'ai fait un bon repas le soir. Les autres étaient contents, y mangeaient pas tous les jours aussi bien avant de me connaître. Après on a laissé Tirion se reposer quelques heures pendant qu'on veillait, Tavar, Marti et moi. Les elfes ça dort pas vraiment mais ça fait comme un rêve éveillé mais d'où ils ont du mal à sortir. Mais ça dure pas longtemps, après Tirion était en pleine forme et il a veillé le reste de la nuit. On fait toujours comme ça en général pour les tours de veille.

Au nord, on entendait des loups, mais ça nous a moins dérangé que les ronflements du nain. C'est bien à son image : tout en finesse et discrétion ! Enfin bon, on est reparti le lendemain, on a quitté le bord de l'eau pour aller vers le nord, le long de coteaux où on pensait trouver les fameuses mines où les gamins servaient d'esclaves. C'était dans des bois, on faisait gaffe à être discret, ce qui voulait dire que le nain était à une portée de flèche en arrière. Remarque, depuis la dernière fois il avait fait des progrès, on l'entendait presque pas. Et ça tombe bien, parce qu'on est tombé sur des traces d'orcs, une espèce de sentier qu'ils prenaient souvent on dirait. Et après les traces, on a eu droit à ceux qui les avaient laissées.

Embuscade et baston
Pendant que Tavar, Tirion et moi on se dépêchait de se planquer dans les broussailles ou derrière des arbres, ce con de nain est resté bien visible sur le chemin et il s'est mis à rire. J'crois qu'je sais d'où vient l'expression "complètement marteau", ça vient des nains ! En plus je les vois bien cogner dans les mines à la recherche de trucs précieux et à confondre la tête du voisin avec une roche. "Tête de pierre", ça va bien aussi avec les nains, non ? En tout cas, Marti rigolait alors que les orcs commençaient à arriver, et bien sûr i-z-ont pas pu ne pas le remarquer.

D'un autre côté, il avait très envie de casser de l'orc et il était prêt à en faire qu'une bouchée. En plus, c'étaient des minables, des petits orcs pas bien plus grands que moi, et ils étaient sept. Ils ont vu le nain, un coup d'oeil autour mais i nous ont pas vus, et taïaut sur le nain qui les attendait avec sa hache à deux mains. Une fois passés, les deux grands et moi on est sortis avec arc ou fronde et dans le dos c'était trop facile : le plus grand des orcs est arrivé sur Marti sans même se rendre compte que ses copains étaient tous morts derrière lui, la tête traversée par une flèche ou explosée par un caillou. Et le nain lui a fait sauter la sienne ou l'a fendue en deux, je sais plus trop, et puis y en a eu d'autres plus tard alors je confonds peut-être.

Bon, ces orcs de chez nul n'avaient rien sur eux d'intéressant, on les a foutus dans des buissons pour que les autres les trouvent pas trop vite et devinent qu'y avait eu du grabuge. Enfin, les trois grands s'en sont occupés, traîner des corps deux fois plus lourds que l'mien c'est pas trop mon truc. Moi je veillais au grain, et justement j'ai recommencé à entendre des loups hurler au nord, et Tavar aussi, ce gars a l'oreille je vous dis pas ! Et au fur et à mesure qu'ils s'approchaient il comprenait qu'ils étaient assez nombreux, peut-être quelques dizaines, alors on s'est dit hou-là, ça fait un peu beaucoup, l'est temps de jouer aux écureuils.

Tavar et moi on a grimpé en vitesse dans deux arbres proches ; le gars est un vrai chat sauvage comme moi, normal pour un Homme des Bois. Tirion est monté aussi dans l'arbre de Tavar, mais ce foutu nain est aussi lourd et habile qu'une pierre, pas fichu d'emmener ses fesses (et le reste) hors de portée même de limaces et d'escargots au sol. L'a fallu que les deux autres le hissent à l'aide d'une corde, et i-z-ont transpiré un peu : aucun n'est très costaud et c'est le nain le plus lourd de tous - dans tous les sens du terme d'ailleurs. Enfin bon, il a fini dans les branches et on s'est enduit d'ail des ours pour masquer notre odeur aux loups qui arrivaient.

Herbes en l'air et baston au sol
Les loups nous ont pas perçu dans l'immédiat, mais ils avaient été avertis par les cris des orcs qui fonçaient sur le nain, et là ils sentaient l'odeur des cadavres. Ils ont repéré les restes des orcs mais ils restaient hors de portée de nos flèches ou pierres, et en plus i voulaient pas calter, ils restaient là, méfiants, à hurler. Le gros loup intelligent à leur tête - un warg i paraît - nous disait quelque chose. En fait, on aurait juré la même bande qui terrorisait les nains et hobbits de Havroseau et Petite-Forge. Et ces cons-là devaient être en train de signaler les corps à d'autres orcs plus loin et voulaient pas partir.

C'était la journée, les orcs attendraient sans doute la nuit pour arriver mais on pouvait pas savoir. Fallait pouvoir partir, mais se coltiner une trentaine de loups, bof... Mais les autres semblaient être partants, enfin, surtout les deux grands, les (bons) archers. On s'est mis d'accord, j'ai envoyé une pierre contre un arbre proche et une dizaine de loups sont venus voir ce que c'était. Même Marti avait un arc, et du haut des branches on a eu le temps d'en abattre huit avant que les autres foutent le camp. Après ça, ils se tenaient à carreau et hurlaient de plus belle, ça tapait même sur le système.

Comme les autres voulaient aller au combat, je leur ai dit d'attendre un peu, le temps que je prépare un truc. Tirion avait une gourde d'eau que je lui ai demandée, il me l'a fait passer, et j'ai installé mon matériel de cuisine. J'ai broyé des graines de bonneherbe et j'ai pu faire un feu au niveau d'une grosse fourche de l'arbre où j'étais - les autres en revenaient pas que je fasse de la cuisine dans un arbre, mais on est hobbit - et herboriste qui plus est - ou on ne l'est pas. J'ai fait l'infusion avec la bonneherbe, puis j'en ai bu... Ouaaah, la forme que je tenais ! Les loups, on allait en faire des papillotes... J'ai mis le reste de l'infusion dans la gourde, je l'ai balancée aux autres, et ils ont bu à leur tour. Eux aussi pétaient le feu, on a pu commencer.

Marti a été descendu à l'aide de la même corde jusque par terre. Il avait pris son épée et son bouclier, et restait dos à l'arbre, tandis que les loups approchaient. Et ils lui ont foncé dessus. Mais ils se faisaient tirer comme des lapins par les trois qui étions restés dans les arbres et très peu arrivaient jusqu'à lui, et il savait bien manier son épée aussi. Il s'est fait mordre à un moment mais le loup a pas eu le loisir de s'en vanter. Les loups ont aussi essayé de grimper aux arbres mais c'est pas des chats, même si y en a un qu'est arrivé pas loin de moi. Au bout d'un moment, Marti était entouré d'une dizaine de corps, il avait juste une blessure légère, et les autres ont compris qu'il valait mieux fuir. On en a tué encore un ou deux, ils étaient plus qu'une dizaine plus leur chef. Barrez-vous pôv' caves ! Mais i partaient toujours pas et continuaient à hurler pour alerter les orcs, Tirion commençait à en avoir marre.

Grimpette
Pas question d'attendre des renforts : on est descendu prudemment, on a récupéré des flèches à terre ou des pierres, et on est allé vers les coteaux, vers la pente, là où les loups auraient du mal à nous suivre. Ils restaient à distance, tandis qu'on commençait à grimper, mais ce foutu nain nous ralentissait : une pierre ça sait pas monter, ça descend la pente en général. En plus des orcs sont arrivés et ont commencé à nous rattraper. Tirion, Tavar et moi on était en sécurité, mais Marti allait se faire avoir par les orcs. Il a accéléré un peu - endurant, la bête - et il s'est rapproché de nous avant de faire face aux orcs. Mais on était assez près pour balancer pierres et flèches sur les orcs, qui en plus étaient gênés par la pente. Marti a fait sauter la tête de l'un d'eux, et les autres sont morts ou ont fui nos projectiles.

Et les loups continuaient à hurler. Marti a enlevé son armure et ses vêtements pour que je puisse soigner sa blessure par un loup - cataplasme aux herbes et pansement. On a continué vers le haut, et c'est devenu de la vraie escalade. Pas de problème pour Tavar et moi, mais le nain était lourd, i pouvait pas grimper tout seul et fallait le tirer avec une corde. Quand on a fini par arriver en haut, sur un plateau, le nain et les deux grands étaient complètement crevés. Et qu'est-ce que ça aurait été sans la bonneherbe ! D'ailleurs, les effets commençaient à diminuer, fallait pas traîner, d'autant que la nuit allait bientôt tomber. On s'est éloignés du bord du talus - les loups hurlaient toujours - et on s'est planqués dans des bois à une heure de marche de là. Chuis allé chercher de quoi grailler pour le soir et on est resté là pour la nuit.

Le lendemain, la blessure du nain était guérie - costaud le guerrier, et mes herbes et soins avaient aidé aussi - et on est revenu au bord du coteau après avoir refait le plein de provisions pour la journée. Les loups étaient toujours là qui nous suivaient si on longeait le bord - fallait bien, on cherchait une grotte qui devait être quèqu'part en bas - mais on a fini par s'éloigner pour qu'y nous lâchent la grappe. Après un détour on s'est retrouvés plus loin, sans les loups, et on a avancé. Mais aucun endroit facile pour redescendre, et dur de voir grand-chose en bas à travers les arbres.

Après un moment on a décidé de se séparer en deux groupes : Tavar et moi, les meilleures grimpeurs, on descendrait pour fouiller au bas du coteau, et les autres suivraient plus haut. Si les loups revenaient (ou d'autres ennuis) on regrimperait, et quand on aurait trouvé le bon coin on pourrait leur dire et on verrait quoi faire. L'Homme des Bois et moi on est descendus, et à mi-pente on a entendu quelque chose : y avait du monde en bas, des orcs et autre chose. Tavar m'a aidé à descendre un endroit difficile à l'aide de sa corde et je suis allé voir en catimini.

Mine d'orcs et de gamins
J'ai fini par tomber pas loin de l'ouverture d'une caverne à flanc de coteau, ouverture gardée par quelques orcs. Mais surtout, y avait un chariot pas loin avec des gamins qu'on faisait descendre et qu'on emmenait dans la grotte, et d'autres orcs. Y avait aussi trois humains et un grand orc à qui on remettait une bourse, et qui ont fini par partir avec la charrette. Je suis remonté voir Tavar le mettre au courant et on a discuté du truc. Avant d'aller retrouver les autres copains, on a décidé d'explorer un peu plus : y avait des sortes de cheminées d'aération pas loin de l'entrée de la caverne, on s'est dit qu'on allait y jeter un oeil. Et même les deux.

On est arrivé discrètement aux ouvertures en hauteur. Je sais plus si c'est là qu'un orc a levé les yeux dans la direction de Tavar mais le soleil l'a empêché de le distinguer, enfin on a eu un peu chaud quand même. Les ouvertures étaient étroites, super pour moi mais un peu juste pour les grands, pour rien dire du nain. Tant qu'à être là... Tavar m'a fait descendre avec sa corde, j'avais l'impression d'être un ver sur l'hameçon d'une canne à pêche ! C'est quoi qui fait tout ce boucan ? Ha, c'est mon coeur, bon... on dirait qu'y a personne où j'arrive, c'est bon, je suis par terre.

En fait j'étais dans une caverne sombre, sans lumière, mais y en avait dans un boyau sur laquelle la pièce donnait donc j'arrivais à voir un peu. C'était comme un entrepôt, y avait des tonneaux et des caisses, mais rien à manger : juste des cailloux, comme dans une mine. D'ailleurs, j'entendais des bruits de mine pas loin... mais aussi des bruits d'orcs qui se rapprochaient. Me suis planqué, j'ai laissé passer, ça devait être une patrouille d'orcs dans le passage. Je suis allé discrètement voir : à droite ça continuait et i devait y avoir un autre passage ou une caverne ; à gauche ça devait donner dans une grande caverne avec des bruits, les gamins devaient être là. Plus des orcs qui passaient.

J'ai rejoint Tavar et avant d'oublier, j'ai fait un dessin de ce que j'avais vu sur un parchemin. Je lui ai montré aussi quelques pierres que j'avais prises dans un coffre mais il a pas su me dire ce que c'était. Bon, le nain saurait peut-être, les trucs de mine c'est leur rayon, non ? Et puis on est remonté rejoindre Tirion et Marti : grimpette à nouveau, sans problème, et on les a mis au parfum de ce que j'avais vu. Et maintenant, on fait quoi ? Y a toujours des loups qui rôdent pas loin, des orcs mais on sait pas combien i sont, et je passe sur les humains et le grand orc. Et si on descend, va falloir que Marti apprenne à ressembler plus à une plume qu'à un caillou en chute libre. C'est pas gagné.
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Niemal
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Journal de Tobias - récit n° 3

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Quelle boucherie que ça a été ! Alors bon, c'est sûr, on peut dire que les gentils ont gagné, sinon je ne serais pas là pour l'écrire - ouais, j'me mets dans les gentils. Mais franchement, tous ces morts, toutes ces souffrances, et pour quoi, je vous le demande un peu ? Toujours pareil, pour du FRIC, pour être plus puissant, pour écraser les autres... la rengaine habituelle, quoi. Le pire, c'est que j'ai l'impression que mes copains voient pas ça du tout, et je subodore qu'ils y prennent goût, à l'or et l'argent. Et en plus, c'est pas le nain le plus rapide à fouiller les cadavres... Les elfes sont tous comme Tirion, ou c'est qu'ils l'ont flanqué dehors tellement il était différent ? Enfin bon, reprenons voir depuis le début.

Boulet
Passer par les aérations comme je l'avais fait pour entrer dans les cavernes était bien, mais Marti était trop costaud, y passerait jamais. Les deux autres, minces et agiles, ça aurait pu le faire, mais sans le nain... bonjour les rencontres avec les orcs ! Bref, on s'est dit qu'on allait faire comme tout le monde : passer par l'entrée. Évidemment, les sentinelles seraient pas d'accord et elles appelleraient sans doute à l'aide. Donc, fallait nettoyer d'abord : frappez avant d'entrer, qu'ils disent, et c'est ce qu'on devait faire, même si y avait pas de porte.

On a tout de suite pensé à tirer les orcs comme des lapins, mais y avait deux problèmes. Un, fallait d'abord descendre, deux, fallait rester discret pour surprendre les orcs, sans quoi on était mal. On savait toujours pas combien ils étaient à l'intérieur, mais on tenait pas à le savoir trop vite. Bref, descendre, on était trois à pouvoir y arriver sans mal, mais le nain... lourd, maladroit, en un mot : un boulet. L'a fallu que les deux autres l'attachent et le descendent au bout d'une corde. Z'étaient déjà bien crevés à la moitié - faut dire qu'y sont taillés genre fillette tous les deux, pas plus costauds qu'les fermiers d'ma famille deux fois plus p'tits qu'eux, même parfois moins ! Marti a quand même fini par arriver juste au-dessus de l'entrée, mais Tirion et Tavar, eux, étaient déjà morts de fatigue, avec des crampes et tout. Mais on avait pas le temps de se reposer.

Heureusement qu'on était en plein soleil, les orcs ont rien vu, le soleil les éblouissait, même s'y-z-ont dû entendre une fois ou deux quelque chose au-dessus d'eux. Après quoi, le nain a à nouveau fait le boulet, mais là c'était voulu : il s'est laissé tomber sur un orc devant l'entrée. Le pauvre a fini comme une crêpe, me rappelle encore du "CRACK" que j'ai entendu quand il lui est tombé dessus et que ses os ont craqué comme du bois mort ! Beurk... Puis Tirion a commencé à courir vers les bois avant de revenir, et pendant ce temps on tirait les autres comme des lapins. Bref, y-z-ont pas fait un pli.

On est tous descendus, et puis j'me rappelle plus bien mais j'crois que quelques autres sont arrivés, qu'on a accueillis à peu près pareil : avec un aller simple pour les cavernes de Mandos ou chais pas où vont les orcs après la mort. Après on a planqué les corps dans des fourrés, pour que ça mette pas trop vite la puce à l'oreille d'autres patrouilles qui arriveraient, et puis on a commencé à explorer les cavernes un peu plus loin que l'entrée. Y avait pas toujours de la lumière, mais pour éviter de se cogner aux murs - et aussi au plafond, l'était pas haut pour les autres, y devaient marcher voûtés ou plus - Tirion a joué les lumières : à certains moments, avec sa magie d'elfe, il brillait légèrement et on y voyait mieux.

Combat de taupes
A force de fouiller à droite à gauche, on a fini par trouver devinez quoi ? Ben des orcs encore, bien sûr. Pire que des rats qui lorgnent un garde-manger ces saletés ! Fallait qu'on passe à un endroit et une caverne à côté, genre poste de garde avec une demi-douzaine d'orcs dedans, permettait de surveiller le passage. Y avait un orc, un petit - un snaga, on m'a dit que ça voulait dire "esclave" dans leur foutue langue - qui couinait ; faut dire que son chef s'amusait bien avec, l'avait envie de se dérouiller les articulations apparemment. Tant mieux, comme ça Marti a pu se rapprocher sans trop se faire entendre. On a chargé arcs et fronde, et ensuite... action !

Les orcs étaient plus nombreux qu'à l'entrée et c'était plus étroit et bas de plafond, bref le combat a été un poil plus chaud, y a eu plus de corps à corps. Au grand plaisir du nain d'ailleurs, mais moins de Tavar, qu'aime pas être en première ligne. Mais bon, ça s'est bien passé et les orcs ont pas fait long feu. Ça vous apprendra à maltraiter des gamins, bande de rejetons de Morgoth ! N'empêche qu'y avait eu des cris et tout, et donc on avait à peine eu le temps de regarder autour des corps qu'on a entendu du bruit : v'là d'autres bestiasses qui arrivent, les gars !

Et là, le coup de la surprise, c'était plus trop ça. Enfin, pas complètement : Marti et Tavar étaient dans le couloir, bien visibles, avec leurs arcs, ils ont fléché autant qu'ils ont pu avant de prendre leurs armes de mêlée. Tirion et moi, on était planqués dans un passage qui arrivait à la perpendiculaire, et quand les premiers orcs sont arrivés, pan dans la tête ! Hé ouais, c'est pas parce qu'on est petit qu'on sait pas faire mal quand on nous y force. Problème : les orcs étaient quand même nombreux et certains avaient vu que des petits malins étaient planqués sur le côté... ça risquait de chauffer pour notre matricule, et j'ai commencé à reculer.

Ça fritait donc un peu partout et certains sont venus vers Tirion et moi, manifestement y-z-avaient envie de goûter de l'elfe... Ben ouais, moi je m'étais planqué derrière lui, le combat rapproché c'est pas mon truc ! En tout cas on a fini par en tuer tellement - l'elfe et l'Homme des Bois sont bons et rapides, et le nain est costaud et bien équipé - que les autres se sont dits qu'une retraite anticipée serait la bienvenue. Evidemment, comme c'est pas poli de tourner l'dos, certains se sont pris un projectile ou deux et y sont pas allés bien loin. Au final on avait bien progressé, bien nettoyé, et pour presque rien : p'têt' quelques bleus voire des égratignures ou même une blessure légère, mais pas plus. On pouvait continuer.

Big boss et compagnie
Alors on a continué à explorer, jusqu'à un croisement où on a trouvé deux choses : d'un côté, un couloir menait aux gamins parqués dans une caverne ; à droite du couloir aux gamins, ça devait aller aux cavernes des orcs. Rien qu'à l'odeur je savais que ça pouvait pas être autre chose, même les chiottes pour les gamins sentaient pas autant. Et y en avait qui arrivaient, des orcs. Et pas n'importe lesquels : le chef et sa garde rapprochée, des grands orcs, certains peut-être aussi costauds que le nain, et certainement plus que l'elfe et l'Homme des Bois. Y-z-étaient cinq, je crois, et les copains voyaient mal ce combat-là se passer aussi bien que les autres, surtout que Tirion et Tavar étaient crevés de fatigue.

Moi je m'étais planqué sur un côté, et Tavar de l'autre côté. Marti était en plein milieu du carrefour, Tirion derrière lui. L'elfe a essayé de négocier quelque chose avec le chef orc, mais bon, faut pas rêver, un elfe... le chef a rigolé en faisant bien comprendre à Tirion de quelle manière il pouvait ressortir d'ici. Bref, les flèches ont parlé avant que la discussion se termine, de toute manière fallait les affaiblir au maximum, Marti en menait pas large et voyait déjà comment ça se passerait si les cinq orcs lui arrivaient dessus. Crénom, j'ai bien cru que le nain allait prendre les jambes à son cou, mais il a dû comprendre qu'il irait pas loin comme ça.

Mais ces foutus orcs étaient mieux équipés, meilleure armure, les flèches les ont juste blessés, c'qu'était déjà pas mal. Moi je suis resté planqué sur le côté, les orcs m'avaient pas repéré, et le premier qu'est arrivé sur le nain s'est payé une bonne pierre dans la tête, par terre illico ! Les autres avaient réussi à abattre un autre orc, il en restait trois dont le chef. Deux orcs ont découvert que la combinaison flèche (ou pierre de fronde) plus hache de nain, ça pouvait faire mal, et bientôt il restait plus que le chef. Alors mon gars, on fait plus autant le malin, hein ?

Alors ouais, il était costaud et bien équipé, et combattait bien - la première attaque de Marti, il l'a complètement parée. Mais ensuite le nain s'est contenté de rester sur la défensive : Tirion tirait au-dessus de lui, Tavar depuis la droite et moi depuis la gauche. Besoin d'un dessin ? On était pas peu fiers d'avoir abattu le chef et les autres. J'ai filé délivrer les gamins et les rassurer, les nourrir ou les soigner. Pendant ce temps, les autres fouillaient les possessions des orcs ; à entendre Tavar et Tirion, je me suis demandé si y avait pas quelques tensions entre eux concernant l'argent qu'ils trouvaient... Des fois j'me d'mande avec qui j'me suis accoquiné.

Accueil de chefs
Avec les gamins, on a aussi trouvé un nain de Petite-Forge, qui nous a expliqué que les orcs se servaient de lui pour bien faire tourner la mine. Il demanda vite une arme, avec la ferme intention de s'en servir bientôt. Justement, fallait penser aux chefs de cette combine qui enlevaient des enfants pour les amener ici. La dernière fois que je les avais vus, il y avait une douzaine de petits orcs - les snagas - plus deux gros orcs et deux ou trois humains. Ils reviendraient tôt ou tard, fallait pas les rater. On a installé un ou deux cadavres d'orc à l'entrée, maquillés comme s'ils étaient vivants, assis ou adossés à la paroi. Tirion s'est déguisé en grand orc, et moi il m'a déguisé en snaga. L'a fallu prévenir les autres, parc'qu'après, y nous auraient pas reconnus !

Le chariot avec de nouveaux gamins a fini par arriver, avec les chefs humains et les orcs que j'avais déjà vu. Haha, voilà les grands méchants pour qui les gosses sont juste de la main-d’œuvre dont on dispose... attendez un peu les gars. Tirion a joué au gros orc, y savait pas parler leur langue mais en grognant ou gueulant ça le faisait très bien ! Mais il avait oublié de prendre une des bourses d'argent qu'on avait trouvées pour payer la marchandise. Faute de mieux, il a utilisé sa propre bourse en grognant après l'orc, après lui avoir donné trop peu une première fois, ça a fini par passer. J'ai joué au petit snaga qui s'occupe des enfants, je les ai fait entrer, pendant que le chariot et les gardes orcs faisaient demi-tour, et je suis tout de suite ressorti.

Une première salve de projectiles a fait plusieurs morts, dont les chefs ; une deuxième pareil, et Marti et l'autre nain sont arrivés avec l'arme bien haut brandie et les orcs restants ont commencé à fuir. Mais dans le même temps, j'ai entendu arriver des renforts : les loups débarquaient, avec le warg à leur tête ! Là, ça devenait chaud... J'ai couru grimper dans un arbre proche, tandis que les loups s'attaquaient aux copains et que les orcs se ressaisissaient. Mais les flèches ou mes pierres continuaient à faire du bon boulot, et Tirion et Tavar ont fini enfin par descendre le warg tandis que Marti résistait voire tranchait du loup ou de l'orc. Après quoi, les survivants ont commencé à se débander - pas qu'il en restait beaucoup de toute manière - et la victoire définitive était bien là. Bon sang, on avait réussi à tous les avoir, on est bon ! Mais tout ce sang, ces morts, cette violence... heureusement que les gamins avaient pas vu ça, depuis l'intérieur.

Avec le chariot, l'a fallu plusieurs allers-retours pour ramener les gamins et les trucs qu'on avait trouvés. On a remis aux autorités de Fennas Drúnin un plan qu'on avait trouvé chez les orcs, pour qu'ils aillent voir s'il n'y avait pas d'autres mines et d'autres gamins. Tavar m'a remis une partie du fric trouvé chez les orcs, je l'ai donné à des pauvres, des blessés ou malades, histoire qu'ils repartent d'un meilleur pied. Je sais pas c'que les copains ont fait de leur or à eux, mais j'ai pas l'impression qu'ils l'aient utilisé de manière très constructive. Si j'apprends qu'ils s'assoient dessus comme les dragons, faudra peut-être que je pense à une redistribution au profit de gens qu'en ont plus besoin... Chuis sûr que les maisons de guérison à Tharbad sauraient quoi en faire !
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Niemal
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Journal de Tobias - récit n° 4

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Quand je disais que l'elfe avait l'air un peu tantouze, je ne pensais pas si bien dire... ou alors il a vraiment des manières très particulières envers ses copains (et l'Homme des Bois en particulier) ! Si on rajoute à ça un nain un peu bizarre qui s'ennuie quand il ne coupe pas des têtes comme d'autres coupent du bois... Et en plus, je crois bien l'avoir entendu quelques fois appeler Tirion "papa" sans avoir l'air de se moquer. Mais bon, j'imagine que j'ai mal entendu, ou alors c'est Marti qu'était encore dans la lune à rêver à je ne sais quoi... Mais bon sang, prendre un elfe (et pas n'importe lequel j'ai l'impression !) pour son père nain...

Nouvelle mission
Alors bon, on était à Fennas Drúnin à profiter de la ville et de notre renommée. Entendez par là que les trois grands achetaient des armes, mangeaient et buvaient bien, tandis que moi j'allais voir ceux qu'avaient besoin de soins ou je faisais à manger pour les autres (mais parce que je le voulais bien, hein). Mais bref, on a été accostés par un jeune nain, Bartin, qui voulait nous faire garder un convoi mystérieux pour Tharbad. Son commanditaire lui avait demandé de garder le secret sur ce qu'on transportait, même vis-à-vis de nous. Y disait qu'il était bien payé, c'était une affaire, et que le salaire serait en conséquence - plusieurs pièces d'or. Les autres étaient méfiants mais l'or les a décidés je crois. Moi ça me disait rien mais je me suis dit que s'il offrait l'or aux Maisons de Guérison de Tharbad ce serait pas mal quand même. Et puis j'avais plus personne pour me retenir, vu qu'mon cousin Gardon était mort... Et puis quelque chose me disait que je m'ennuierais pas avec les copains.

D'ailleurs, ça a bien commencé : Tavar ou Tirion - chais plus l'quel - avait acheté un tonnelet de bière, mais Marti voulait pas l'porter et Bartin disait qu'y avait pas la place dans son chariot, qu'était plein, et c'était vrai. Y se sont disputaillé une heure jusqu'à ce que Bartin l'attache à un côté du chariot - contre paiement en nature, bien sûr. Et puis on a pris le chemin le long de la rivière, en direction de Tharbad, parfois sous la flotte - foutue pluie. J'allais chercher à bouffer au besoin, tout le monde mangeait bien, Tavar et moi on surveillait en début de nuit et Tirion faisait le reste, pendant que Marti ronflait. La routine quoi. Et puis après quelques jours, alors qu'on traversait des bois, on a vu (pas les nains) ce qui ressemblait vach'ment à une embuscade montée par des brigands. Y avait même deux arbres prêts à tomber pour bloquer le chariot une fois qu'il serait au bon endroit...

Ils étaient à plus d'une portée de flèche, et on a fait mine de faire une pause. On a dit à Marti d'avancer tranquillement vers le guet-apens pendant que Tirion, Tavar et moi on ferait semblant d'aller se soulager. Pendant que le nain occupait leur attention, on s'est faufilé derrière eux. Ils étaient douze gars. On a repéré le chef, on s'est réparti les cibles, et trois corps sont tombés, morts. Quand les gars se sont retournés, on les menaçait avec nos armes chargées pendant que Marti était agressif et menaçait avec sa hache. Les gars en menaient pas large. Mais dès qu'il a été question de leur trésor et de rendre ce qu'ils avaient volé à d'autres, ces cons se sont ragaillardis et ça a été la baston. Risquer (et perdre) sa vie pour des trésors. Mais qu'y sont bêtes !

Sont tous morts - dont un de peur ! - sauf un, blessé, que j'ai soigné. Il a amené les autres à leur camp (et trésor) pendant que j'allais chercher herbes (athelas, bonneherbe...) et nourriture. Faut dire que c'était à plusieurs heures de là, et fallait quelqu'un pour surveiller le chargement de Bartin et lui tenir compagnie. Le dernier bandit est reparti libre, avec un beau pansement et une pièce d'argent en prime de la part de Tirion. Dingue, non ? J'l'ai trouvé tout de suite plus sympathique quand j'ai appris ça... J'étais pas là, mais j'aurais bien voulu voir la tête du bandit quand il a reçu la pièce d'argent !

Tharbad
En chemin, j'allais oublier, on a pas pu s'empêcher de regarder ce qu'y avait dans le chariot. Tavar a jeté un œil, une nuit, pendant que je faisais le guet. Il a vu plein d'armes, mais plutôt du petit format, ça a fait penser aux autres que c'était peut-être pour des orcs. On en a parlé à Bartin, mais manifestement y savait pas trop, il avait entendu parler d'une guerre... Il était persuadé en tout cas que c'était pas pour des orcs, mais plus on lui posait des questions, plus il avait l'air naïf et un peu trop attiré par l'argent facile. De c'qu'on a compris c'était pas le plus doué des forgerons nains de chez lui, et il avait besoin de fric pour son mariage, et on lui proposait pas mal d'or pour un chargement de qualité moyenne... On s'est dit qu'y faudrait faire gaffe qu'y se fasse pas avoir comme le bleu qu'il était.

On a fini par arriver à Tharbad. Pas qu'ça m'plaisait beaucoup, trop de mauvais souvenirs, mais bon, un peu d'or pour les Maisons de Guérison ferait pas de mal. C'était bizarre quand même, y avait d'autres convois qu'attendaient avant nous, on aurait dit qu'ils transportaient des trucs similaires. Après le petit bakchich à la porte pour pouvoir rentrer, on en revenait pas : y avait plein de marchands partout avec plein de chariots et de cargaisons pareilles ! Jamais vu autant de monde à Tharbad pour commerce depuis le début de la Grande Peste.

Du coup, difficile de trouver un endroit où crécher, tout était pris. Mais j'ai demandé à un mendiant que j'ai reconnu, il nous a guidés et je lui ai donné des restes de bouffe en échange - avec toute la flotte qu'on s'était prise, j'avais trouvé des tonnes de champignons. On est allé chez Dodo-la-Saumure, une auberge/maison de passe de deuxième zone, ou troisième même. J'ai proposé de faire le cuisinier en échange de la dernière chambre, et Tirion a fait de son charme d'elfe et l'autre était tout content. Et encore plus quand j'ai amené les premiers plats. Les gars (ou les filles) avaient jamais mangé aussi bien dans ce bouge.

Mais tout ça était très louche : dans toute la ville, y avait une ambiance du tonnerre, car les marchands s'apprêtaient apparemment à toucher gros. Et les taverniers et aubergistes avaient eu les pattes bien graissées pour offrir de nombreuses tournées générales. Du coup, Les copains et moi on est devenus paranos, les autres ont très peu bu - moi je prends que de l'eau de toute manière. On ouvrait grand nos oreilles et on discutait, j'ai entendu parler d'une guerre entre Saralainn et Girithlin dans l'ouest du Cardolan, ça expliquait sans doute toutes les armes commandées...

Des voleurs dans la nuit
Le chariot et ses cargaisons, comme les poneys qui tiraient le tout, étaient dans un bâtiment attenant à l'auberge. Inutile de dire qu'on sentait gros comme une maison la suite des événements : des marchands avinés, trop joyeux d'empocher bientôt plein d'or, et beaucoup qui n'y connaissaient rien à Tharbad, la ville des Voleurs. Bref, on a laissé les deux nains dans la chambre, une fois la nuit bien avancée et les beuveries qui commençaient à se calmer. Je me suis installé dans le chariot, sous la bâche, entre deux caisses, tandis que Tirion et Tavar grimpaient sur le toit du bâtiment.

Et devinez quoi ? Alors que ça ronflait de partout et que les soulards étaient dans les bras de Morphée, j'ai été réveillé par du bruit dans la pièce. Ben tiens. Dehors, les copains assistaient au manège de nombreux hommes qui venaient prendre livraison de la marchandise... sans payer. Le chariot a été dégagé, attelé, et a commencé à sortir, avec moi dedans. Ces idiots de voleurs ont jamais pensé que quelqu'un pouvait se cacher dans un chariot si encombré. Et Tavar et Tirion s'étaient planqués et avaient pas été remarqués.

Devinez c'qu'y s'est passé ? Des flèches et des pierres ont fusé, des gars sont tombés, les autres ont crié, y savaient pas d'où ça venait. Ils criaient en essayant de se mettre à l'abri, réveillant du monde et en particulier Marti qu'est descendu sans même s'habiller avec sa maille, l'a juste pris sa hache. Bref, les voleurs ont passé un sale moment et beaucoup ont contribué à salir un peu plus les rues de la ville avec leur sang. Ça allait puer la charogne au matin, ça me rappellerait l'odeur de la Peste, il y a quelques mois...

Enfin bref, beaucoup sont morts, quelques-uns ont fui... mais pas loin. Car d'autres voleurs sont arrivés, efficaces, bien équipés. Mais ce n'étaient pas les mêmes. En fait, les nouveaux, qui faisaient partie de la guilde des Commerçants (nom de la guilde des Voleurs), nous ont remerciés du boulot qu'on leur avait épargné. Ceux qu'avaient voulu voler les marchandises n'étaient pas de leur guilde mais juste des intermédiaires. Ils avaient voulu entuber la guilde des Voleurs ou un truc comme ça, et à présent ils payaient... dans toute la ville.

Bartin était descendu, et les voleurs ont marchandé avec lui pour sa cargaison, le chariot et les poneys. Au départ ils se méfiaient de nous, vu qu'on avait été bien efficaces. Après un moment, comme ça se passait bien, y nous ont demandé si on voulait pas bosser pour eux et aller "nettoyer" les voleurs restants qu'étaient réunis dans une espèce de nouvelle guilde près des docks, les corbeaux ou je sais plus quoi. Mais on était pas chaud pour tuer pour du fric, alors on a dit non. Le nain a empoché plein d'or, il était tout heureux, et on est allé se coucher à l'auberge ensuite.

Mais la nuit a été un peu agitée. Il faut dire que Bartin nous avait payé salaire, sans parler de ce qu'on avait trouvé sur les cadavres des mauvais voleurs. Tout d'un coup, c'est fou comme les "copains" étaient devenus méfiants. Encore le mal du dragon... Quoi qu'il en soit, j'ai été réveillé un peu plus tard par Tavar qui criait après Tirion. Ce dernier venait de se prendre une belle baffe, et d'après ce que j'ai cru comprendre, c'était parce que le premier avait trouvé la main du second à un endroit de sa personne considéré comme intime... Ça l'avait réveillé, et il n'avait pas apprécié. D'un autre côté, l'elfe et l'Homme des Bois ont de curieux endroits où ranger leur bourse d'or...

Cadavres en tous genres
Le matin, on est sortis pour accompagner Bartin, il voulait qu'on l'escorte jusqu'à Khazad-Dûm, dans les Monts Brumeux. La ville regorgeait de cadavres çà et là. D'après ce qu'on a compris, la fameuse guilde des corbeaux qui avait voulu doubler la guilde des voleurs avait été assez proprement (façon de parler, hein) nettoyée par la branche "assassins" de cette dernière. Bref, la nuit avait été chaude, très chaude, mais à présent les corps étaient bien froids. La guilde des voleurs, ces derniers temps, évitait de tuer marchands et autres, mais cette délicatesse ne s'appliquait pas à la concurrence, on dirait.

Enfin bon, on est passés rive sud, et j'ai emmené l'équipe aux Maisons de Guérison, pour leur donner l'argent que Tavar m'avait filé et pour que Bartin puisse leur faire le don de mon salaire. Les soigneurs ont été très contents, du reste. Ils étaient bien occupés, les combats avaient fait des blessés, et ils avaient hérité de certains corps aussi. L'un d'eux, qu'on m'a montré, m'a bien intrigué : il portait les mêmes marques de morsure avec canines doubles que mon cousin Gardon, et était dans un état à peu près similaire (démembré, etc.). Et on l'avait trouvé du côté des docks... près du siège de la guilde des corbeaux, qui avait été "nettoyée" dans la nuit par les (vrais) voleurs de la Tharbad.

Ce n'était sûrement pas une coïncidence. Du coup, je me suis dit qu'il fallait chercher à en savoir plus. Les gens des Maisons de Guérison n'en savaient pas plus que moi, ils n'avaient jamais vu ça, alors je me suis dit qu'un petit détour pour aller voir mon ami Dirhavel l'alchimiste s'imposait, ce gars est un puits de science. Bartin a dit que cela ne l'intéressait pas et qu'il préférait faire le trajet avec d'autres nains de la guilde des marchands. On l'a escorté jusque chez eux et on s'est séparés, après lui avoir souhaité des vœux de bonheur pour son mariage. Peut-être qu'un jour on le reverra, sous la montagne...

On est allé voir Dirhavel, à qui j'ai présenté mes compagnons. Je lui ai parlé des morsures bizarres, j'ai même fait un croquis. Il nous a laissé un moment pour aller fouiller dans ses livres, puis il est revenu. Il n'avait rien trouvé de spécifique concernant cette morsure. La sauvagerie des blessures faisait penser à un loup-garou, mais les traces des doubles canines ne correspondaient pas. N'empêche, cette histoire lui évoquait quand même un mal venu de loin, du premier âge du monde. Comme si on avait besoin de ça. Mais y avait eu assez de morts comme ça, si une pareille créature ancienne et maléfique rôdait dans le coin, on allait pas la laisser recommencer. Une visite à la défunte guilde des corbeaux s'imposait. Problème : paraît que ces créatures du premier âge ne peuvent être blessées que par magie. Marti, tu peux ranger ta hache, va falloir trouver mieux.

En attendant, nous nous sommes rapprochés les uns des autres avec toutes ces histoires. Tirion m'a parlé un peu de lui, il vient de la Comté. Du peu qu'il m'en a dit, j'ai cru comprendre que ses relations avec les autres elfes n'étaient pas si idylliques que ça et c'est sans doute pour cela qu'il est parti. Moi je lui ai parlé de mes parents enfermés et obligés de soigner pendant la Peste, et moi qui servait comme otage. Puis comme on m'avait balancé dehors à leur mort, et comment j'ai dû apprendre à me débrouiller seul. J'ai pas voulu rentrer dans les détails, c'est encore trop douloureux pour moi. Faudrait peut-être que j'en dise un peu plus un jour, que les autres comprennent mieux pourquoi j'aime pas l'argent par exemple. Ça sert à quoi l'argent pour un hobbit, quand de toute manière on lui prend dès qu'il veut s'en servir et on lui botte le cul dès qu'il se plaint ? Tharbad est pas fait pour les faibles et solitaires.
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Niemal
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Journal de Tobias - récit n° 5

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Ha ben quand j'écrivais que Tirion était un peu bizarre... Je comprends mieux pourquoi il se parfumait, entre autres. En fin de compte, plus j'en apprends sur les elfes, moins ils me paraissent différents des humains. Ça reste des Grandes Personnes, avec leurs qualités et leurs défauts, leurs bizarreries et le reste. Et je passe sur le nain, qui a l'air d'aimer encore plus l'or que je ne le croyais. Pour un peu, je jurerais que je l'ai vu pleurer après qu'il ait découvert qu'il avait paumé tout son fric. Pas qu'il se soit posé avant la question de savoir ce que cela faisait aux autres... Mais reprenons au début.

Les assassins de Tharbad
Bon, alors direction les Docks, le quartier de l'île où l'on devait trouver le bâtiment de feu la guilde des corbeaux. A défaut de corbeaux, censés être morts, le coin grouillait de voleurs qui nous regardaient passer. En furetant, on a fini par trouver des traces de sang à côté d'un bâtiment dont toutes les portes et fenêtres étaient clouées avec des planches. Y avait pas l'air d'avoir beaucoup d'activité, c'est le moins que l'on puisse dire, mais bon, ça semblait être le bon endroit. Sans doute que ça avait été fermé après la fin des corbeaux. En tout cas ça ne semblait pas si vieux que ça.

Alors qu'on cherchait comment entrer, Marti n'a pas fait dans la dentelle : il a pris sa hache, a défoncé quelques planches, et comme ça on a pu entrer. On a commencé à farfouiller à droite et à gauche, quand on a entendu des bruits de voix, juste comme je suivais des traces au sol. On s'est planqués, même Marti, et on a entendu des voleurs qui arrivaient. Ils devaient être de la branche des assassins, pas nombreux - juste trois - et ils râlaient à propos de leur chef, un certain Breog, qui leur avait donné le boulot de fouiller le coin, ce qui ne leur plaisait pas du tout. Et Breog se semblait pas franchement quelqu'un de facile.

Bien entendu, quand ils ont vu l'état de la porte, ils se sont doutés qu'ils étaient pas les seuls. Ils ont commencé à partir quand Marti a lancé un "bande de lâches". Ils ont fini par revenir et voir le nain, et comprendre à qui ils avaient affaire. Ce con de Marti leur a dit qu'il était là avec ses copains, alors sûr, les assassins ont pas apprécié de savoir qu'on était planqués. En fin de compte, à leur demande, on a fini par sortir et par discuter.

On avait à peu près les mêmes objectifs, à savoir trouver d'éventuels survivants de la guilde des corbeaux, alors on pouvait peut-être trouver un terrain d'entente ? Le chef du groupe était un gars bien habillé, élégant même, un certain Lambert. Un gars comme ça, me demande si je l'avais pas déjà vu, avec un autre gars aux cheveux blancs et avec une belle cicatrice sur le visage... un certain Geralt, je crois. Enfin bon, le Lambert semblait plutôt content d'avoir du renfort pour leur corvée, alors on a décidé de continuer tous ensemble.

La guilde des corbeaux
J'ai repris le suivi des traces que j'avais repérées, mais elles disparaissaient sous les meubles. Après avoir demandé à Marti de faire le ménage, on est tombé sur une trappe dans le sol, trappe non piégée, j'ai vérifié - on ne sais jamais avec ces oiseaux-là. Et dessous : un passage sans doute assez ancien, rien à voir avec des égouts, d'ailleurs y doit pas y en avoir ici. On a dit à Marti de rester en arrière, et nos trois T (Tavar, Tirion, Tobias) flanqués des assassins sont descendus en catimini. Un peu plus loin, trois gars en train de jouer pour passer leur ennui, et censés garder quelque chose...

J'ai dit que je m'occupais d'un gars avec ma fronde, un autre a eu une boutonnière dans le crâne et le dernier s'est rendu sans histoire et discrètement. La lame de Tavar dans son dos était tout à fait convaincante. Pendant que je soignais celui que j'avais assommé, l'autre survivant passait aux aveux : ils étaient là pour garder un passage vers le restant des troupes du corbeau, leur Quartier Général. Et ce passage, c'était... une armoire, présente dans la petite pièce. Sans doute une armoire sans fond qui masquait un nouveau boyau.

On était pas très chauds pour aller plus loin vu que les ordres des assassins étaient clairs : nettoyage par le vide. D'un autre côté, il semblait que celui qu'on cherchait, qui démembrait et mordait avec six canines, n'était rien d'autre que le chef des corbeaux, et apparemment un gars bien sinistre, dont les sbires ne connaissaient même pas le nom... Alors on a continué avec les assassins. J'ai aussi dit à Tirion que je préférais assommer un gars plutôt que de le voir tuer par la flèche d'un autre. Ça lui laissait une petite chance pour la suite...

Les deux corbeaux encore vivants se sont retrouvés bâillonnés et attachés, on a appelé Marti pour qu'il nous rejoigne (mais pas trop près), et on est entrés dans le nouveau couloir souterrain. Il y avait une certaine odeur de brûlé, qu'on a compris un peu plus loin : une dizaine de gars faisaient brûler des papiers. Ça sentait le nettoyage de rats qui quittent le navire, ou du moins qui s'y apprêtaient. Me suis demandé comment on arrivait à respirer avec leur feu, y devait y avoir une aération vers l'extérieur, bien planquée pour éviter de voir la fumée ou entendre des bruits...

Enfin bon. On s'est à nouveau préparés, on a dit au nain de s'approcher, et on a lancé l'attaque. Des corps sont tombés, Marti est entré dans la danse et a fait voler une tête loin de son corps. Je passe sur la suite, la routine quoi. Comme d'hab', aucune blessure sérieuse de notre côté, un blessé (celui que j'ai assommé d'une pierre) et un gars rendu en face. J'ai soigné le blessé, l'autre a été interrogé, les copains ont fouillé les corps et les environs - il y avait une espèce de réfectoire à côté - et moi je me suis intéressé aux papiers que les gars étaient en train de brûler. Qu'allions-nous trouver ?

Trafic et échanges
J'ai cru comprendre aux propos acides des copains que certains avaient eu plus de chances que d'autres dans leurs fouilles - comprenez par là que Tirion avait trouvé plus de fric que Tavar. Ces Grandes Personnes... Mais bon, de mon côté j'ai trouvé des trucs intéressants dans les papiers : ça parlait de montagnes d'armes envoyées à Girithlin dans sa guerre contre Saralainn. Lambert, qui a vu que je m'y connaissais en papier, a dit que ça l'intéressait, alors j'ai fait des copies des trucs intéressants et j'ai laissé les originaux. J'imagine que les voleurs veulent ça pour peser dans l'équilibre politique et monnayer leur savoir ou faire chanter les bonnes personnes... Leur problème.

Le gars interrogé n'a pas été d'un grand secours : y savait pas plus que les autres où était le chef ni même son nom. Mais il a pu confirmer que c'était bien lui qui tuait et démembrait les gens de manière particulièrement horrible et sadique, tous avaient peur de lui. Reste qu'on était pas vraiment avancés : on allait le trouver comment, le gars ? Me suis dit que j'allais donner les papiers à Dirhavel, il en tirerait peut-être plus que moi. On a partagé le fric trouvé sur place entre les assassins et nous, et on s'est préparé à partir.

Lambert était content de l'aide qu'on avait apportée, en échange il a dit qu'on pouvait faire appel à lui si on avait besoin. C'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Tous les prisonniers allaient finir au fleuve, mais j'ai insisté pour garder le dernier que j'avais amoché à la tête, en disant que Breog, le chef des assassins, était pas obligé de savoir que le gars était là, même si ça se saurait bien tôt ou tard. Mais je voulais l'amener aux Maisons de Guérison, avant de passer chez Dirhavel. Histoire de le soigner mieux et de lui laisser une meilleure chance pour la suite... et l'occasion de faire quelque chose de bien aussi.

Aux Maisons, j'ai commencé par donner ma part du fric récupéré sur les corbeaux, ça a encore fait plaisir aux soigneurs : chaque fois que je viens les voir, je leur donne quelque chose. Si seulement tout le monde pouvait faire pareil... Quant au corbeau survivant, je lui ai recousu la tête là où je l'avais ouvert avec ma pierre, et je lui ai dit, t'as le choix maintenant : essayer de fuir Tharbad, mais j'donne pas cher de ta peau ; ou servir les soigneurs, ce qui te donnera peut-être une certaine sécurité le temps que tu restes, voire que tu te fasses oublier...

Après quoi j'ai remis les papiers à Dirhavel, mais j'avais trouvé l'essentiel y semble. Et puis Tirion (ou Tavar, chais plus) a eu l'idée de faire appel à Lambert pour vendre les armes qu'on avait récupérées sur les corps et de demander des infos concernant le chef des corbeaux. L'assassin a donné deux pièces d'argent, une misère, mais on risquait pas de trouver mieux en ville ; et surtout, il nous a dit de repasser le lendemain pour nous faire part de ce qu'il aurait trouvé sur le chef qu'on recherchait. Encore une nuit à passer à Tharbad. Alors on est retournés crécher chez Dodo-la-Saumure.

Tantouze ou travestie ?
Entre mon offre de cuisinier et les talents elfes de Tirion, le proprio a pas fait d'histoire, au contraire. Et il a bien eu raison : mes plats ont eu tellement de succès ce soir-là que je crois qu'il a dû refuser du monde... et je parierais qu'il a augmenté les prix. Il était tellement content qu'il m'a donné une grosse somme, cinq pièces de bronze. J'les ai données à Tavar pour qu'il achète quelque chose ou pour qu'il me les garde pour le lendemain, que je les amène aux Maisons de Guérison. Et pis on est allés se coucher. Tavar avait demandé - et obtenu - une chambre à part, depuis la dernière nuit y se méfiait de Tirion.

Pendant la nuit, pendant que Marti ronflait comme un bienheureux, j'ai entendu des bruits dans la pièce à côté, où dormait Tavar. Apparemment, il était pas seul, Tirion l'avait rejoint et avait fait des siennes. Enfin, Tirion... y discutaient un peu fort tous les deux, et j'ai une bonne oreille. J'ai appris ainsi que Tirion était une femme elfe et qu'elle s'appelait Tiriel ! Elle était recherchée et se travestissait pour passer inaperçue, et son parfum m'avait empêché de sentir ses odeurs féminines. Et elle disait à Tavar qu'elle pensait que j'étais trop jeune pour garder son secret, que ça resterait entre Tavar (qui l'attirait manifestement) et elle. Génial les petits secrets entre copains. Espèces de &#@$>¤ !! Elfes ou hommes, plus c'est grand, plus c'est con !

Le lendemain, j'ai rien dit, j'ai demandé l'argent que j'avais passé à Tavar et il me l'a donné. Puis je suis allé vers les Maisons de Guérison leur remettre. Mais j'ai vite vu Marti qui arrivait : ce grippe-sou de nain supportait pas que je donne encore du fric et il a voulu me le piquer en douce !!! Mais pendant qu'il essayait maladroitement de me faire les poches, moi, j'en ai profité pour lui prendre sa bourse... Quand il s'en est aperçu plus tard, il est revenu à toute allure vers moi, même si ça aurait pu être n'importe qui à Tharbad - pas les voleurs qui manquent, bon sang !

J'ai essayé de me planquer, mais ces foutus nains doivent renifler l'argent, et il a pas lâché. Alors j'ai grimpé à une maison, y s'est trouvé con, et a essayé de demander pardon. J'ai accepté de rendre sa bourse contre la promesse qu'il donne tout son bronze - y avait plus de cent pièces ! - aux soigneurs. Il a accepté en chialant à moitié et on est allé aux Maisons de Guérison. Y s'en tire bien, avec l'or et l'argent qu'y avait, il aurait perdu bien plus si j'avais tout donné. Enfin bon, il a remis sa part, les soigneurs étaient aux anges, même si lui tirait une tronche pas possible !

De retour pour midi, on a mangé ensemble chez Dodo et j'ai fait comprendre à Tirion/Tiriel qu'on garde pas des secrets en parlant fort, de nuit, dans une auberge de dernière catégorie. Elle a avoué à tout le monde qui elle était et elle en a demandé un peu plus sur moi aussi. J'aime mieux ça. On a raconté aussi le petit "incident" qu'y avait eu entre Marti et moi, Tavar et Tiriel ont bien rigolé, mais pas trop longtemps parce que le nain avait pas trop l'air à rire, lui. Et puis on s'est occupés, et on est allés voir Lambert le moment venu.

Adieu Tharbad
Les voleurs nous regardaient d'une drôle de manière quand on est arrivés, et Lambert nous a expliqué pourquoi : la tête de Tirion/Tiriel était mise à prix, une pièce d'or ou quèqu'chose comme ça, et il nous a conseillé de vite partir, qu'il ferait comme s'il nous avait pas vus. Et il nous a donné la description d'un gars du Rhudaur qui pourchassait le chef des corbeaux depuis des années y paraît. On pourrait en savoir plus si on le trouvait. C'était ailleurs qu'à Tharbad, ce qui nous arrangeait bien : on irait donc direction Girithlin.

Je suis encore passé chez Dirhavel pour copier une carte du Cardolan - ouais, j'commence à être pas trop mauvais - et on a quitté la ville le lendemain. Tiriel était maquillée comme un humain barbu, à part moi y a pas grand monde qui l'a reconnue. Salut Tharbad, j'te regretterai pas ! Direction : Metraith (capitale de Dol Tinarë) par la vieille route pavée qui amène en Arthedain, puis le Chemin Rouge vers l'ouest, et arrivés au gué de Sarn, on aurait plus qu'à descendre le long de la rivière Brandevin. Y en avait pour pas mal de jours pour faire tout ça... Et certains coins à traverser étaient pas très sûrs. Ça devrait faire plaisir au nain, sa hache aura pas le temps de rouiller !
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Niemal
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Journal de Tobias - récit n° 6

Message non lu par Niemal »

Hé ben, je croyais qu'une fois Tharbad au loin, je n'entendrais plus parler de voleurs ; je me suis lourdement trompé ! Le début du voyage vers Girithlin m'a montré que ces gens-là sont partout, et quand je dis partout, c'est bien partout : du péquenot au grand seigneur, tous des malades avec leur or ! Du coup, dans ce monde de voleurs, ben... forcément, vous l'êtes vous aussi, c'est vraiment partout je vous dis !

Allez, à côté de ça, Tirion/Tiriel a fait des trucs qui m'ont vraiment plu. Ouais, les elfes ont remonté dans mon estime, malgré ce qu'elle a pu dire qui l'avait poussé à prendre la route. C'est vrai, certains des voleurs qu'on a croisés, et ben on leur a montré qu'ils pouvaient faire d'autres choix que tout piquer aux autres ou se faire piquer. Et même qu'on pouvait être perdant au combat et gagnant autrement, si si !!! Bon, d'accord, certains se relèveront jamais et sont débarrassés de la corvée de faire des choix. Faut dire que Marti a une manière de prendre soin des blessés très particulière...

Des voleurs qui n'en reviennent pas
Et donc nous voilà partis sur la vieille route du nord par une belle journée d'automne. Pas de provisions, mais entre les bons archers que sont Tavar et Tiriel, et mon nez et ma connaissance des plantes, pas besoin de faire un dessin : à midi, on avait trop de bouffe pour nous, on allait être obligés d'en jeter ! Des soldats d'Arthedain, par l'odeur alléchés, sont arrivés à notre contact et on leur a fait profiter de nos provisions et de ma cuisine, et i-z-ont pas craché dessus ! Ils apportaient un message au Canotar de Tharbad, et en discutant leur chef s'est montré très intéressé par nos histoires de marchandises naines qu'on avait gardées, et même si on a pas dit que c'étaient des armes il a dû s'en douter un peu...

Le soir, on trouve une ferme abandonnée suite à la peste, on s'installe, et Tiriel monte la garde tandis qu'on prend un repos bien mérité - j'avais jamais marché autant, moi ! V'là-t-y pas qu'elle nous réveille dans la nuit quand deux gars louches s'approchent. Elle et moi, on prend de la hauteur discrètement tandis que les autres font semblant de dormir. Un des deux gars se barre, sans doute pour chercher des copains. Celui qui reste, je l'estourbis avec une pierre, un peu fort, mais au moins le gars a pas fait un bruit. Tiriel prend ses fringues et se déguise pour passer pour lui, et moi je soigne le mec dont la caboche était quand même bien amochée. Je demande à Marti de m'aider à le transporter, et ce foutu nain maladroit le fait tomber sur la tête ! Là pour le coup, y avait plus grand-chose à faire et on l'a laissé aux charognards, un peu plus loin.

Ses copains se sont ramenés et Tiriel a réussi à donner le change. Ils étaient cinq je crois, on était tous prêts et planqués. Marti a soigné l'un d'eux de tous ses maux, Tavar a blessé un deuxième, j'en ai assommé un troisième, Tiriel a tenu le quatrième en joue en lui disant de pas bouger, et le cinquième a fui avec le blessé de Tavar. J'avais à nouveau bien amoché mon gars avec ma fronde, mais j'ai pu le soigner comme il faut et j'ai pas demandé l'aide du nain, cette fois. Lui ai même fait un cataplasme au gars - vachement bien réussi, j'étais content de moi - il devrait pouvoir s'en sortir ; surtout que l'autre prisonnier a eu droit à un cours sur ce qu'il fallait faire pour prendre soin de son copain et l'aider à guérir.

Bah, en fait de voleurs c'étaient des gars un peu paumés et pas bien méchants qu'essayaient de survivre au mieux, comme un peu tout l'monde. I-z-avaient faim, quoi, entre autres choses, alors quatre voyageurs (trois et demi), c'était une cible tentante... On a passé la nuit avec les deux gars, dont l'assommé comateux. Au petit matin, on est repartis sur la route en laissant les deux voleurs de leur côté après quelques bons sermons, de la bouffe et quatre pièces d'argent. Ouais, c'est la vérité la plus vraie, et mieux encore : Tiriel a donné deux pièces en premier, et du coup Marti lui aussi a donné deux pièces. Venant de Tiriel, j'étais ravi, mais là, Marti, i m'a franchement estomaqué ! Quant au voleur le plus frais, i devait croire qu'il était en train de rêver et qu'il allait se réveiller... Pourtant, deux de leurs gars étaient morts. I seraient venu demander gentiment, p't'êt'bien qu'i-z-auraient eu la même chose, mais sans les gnons...

Déserteurs incrédules
Ce deuxième jour allait-il mieux se passer que le premier ? Que dalle : en journée on s'est fait repérer par une bande d'une cinquantaine d'hommes armés en mauvais état, genre déserteurs. Comme i venaient vers nous avec une tronche pas vraiment amicale, on s'est caltés en vitesse : Marti m'a porté - i m'porte mieux qu'un blessé - et Tiriel a marché à grand pas en chantant, tout le monde filait vite et sans s'fatiguer. Les gars armés ont pas pu tenir la distance et i-z-ont fini par déclarer forfait et s'arrêter.

Bien sûr, ils faisaient un peu pitié, z-avaient pas l'air frais, alors on a pas pu s'empêcher d'aller vers eux pour les aider. Tiriel, qui s'était re-déguisée en humain barbu, a parlé à leur chef qui a fini par faire confiance - elle a encore fait un de ses trucs d'elfe je crois, c'est efficace. Et me voilà à soigner plaies et bosses pendant que Tavar et Tirion vont chasser, et ensuite je pars avec Marti pour ramener à bouffer des trucs comestibles et sans pattes. A quatre, on leur a ramené plus que le poids du nain en bouffe ! De quoi les faire manger pour deux jours environ...

Le soir - ça nous a pris la moitié de la journée tout ça - les gars étaient bien joisses, surtout que je me suis pas mal démerdé question cuisine. Ces pauv'mecs avaient sans doute jamais mangé aussi bien, alors qu'ils crevaient à moitié de faim. On a discuté, i venaient du Saralainn et avaient combattu contre Girithlin. Ça c'était mal passé, i s'en étaient pris plein la gueule, et en fin de compte i-z-avaient fini par déserter. Bref, toute l'horreur de la guerre. Là i fuyaient loin des combats, au nord-est, vers les cantons de Fëotar où i-z-espéraient refaire leur vie.

On s'est séparés le lendemain matin, les gars étaient en bien meilleure forme que la veille. Entre la bouffe, mes soins et mes plantes, et d'être aidés comme ça, on aurait dit qu'i-z-étaient sur un petit nuage. I nous ont remerciés chaleureusement, en pensant sans doute que finalement le monde était p't'êt'pas si noir et dégueu que ça... En tout cas, nous, on a pas eu d'autre problème sur la route à part un peu de pluie. Et le cinquième jour, on a fini par arriver à Metraith, capitale de Dol Tinarë et siège du prince Hallas.

Un prince plus voleur que ceux de Tharbad
I avait du monde à la porte d'entrée, ça discutaillait sec et même ça fumait. On a compris quand on a voulu passer : la taxe était de deux pièces de bronze par personne, même pour moi, bon sang d'enfoirés ! Vingt fois plus qu'à Tharbad, et je passe sur moi, qui passait en général gratis à Tharbad, comme les enfants. Pas étonnant que le prince Hallas avait une réputation de miches en or : Metraith était sur la route principale qui menait en Arthedain et aux Montagnes Bleues, impossible de contourner la ville avec une grosse cargaison, ou sans connaître très bien les petits chemins et pas avoir peur de s'embourber. Et la soldatesque se fichait pas mal des protestations des gens - devaient avoir l'habitude.

Tiriel a payé pour moi et Tavar pour Marti, et on est entrés. Mais après s'être regardés, j'ai donné la main à l'elfe déguisée comme si j'étais son fiston et elle est allée demander des renseignements aux deux gardes qui collectaient les taxes dans des bourses, tandis que l'Homme des Bois s'approchait aussi. Les deux gardes nous ont traités comme du poisson pourri et on est parti... mais avec leurs bourses. Un peu plus loin, on a entendu qu'ils s'étaient rendu compte qu'il leur manquait quelque chose - ça râlait sec et leur chef était pas content et les menaçait de pendaison - et on s'est dit que finalement on allait peut-être pas rester en ville autant qu'on l'avait pensé...

On a fait quelques courses et on s'est trouvé une auberge un peu bruyante, pleine de monde : beaucoup de Dunéens bagarreurs, et Marti a failli se payer un tabouret dans la tronche en entrant. Il a fait chanter ses poings et nous a permis de rentrer sans problème. Et comme il en voulait encore, et il était pas le seul, il a commencé à se friter avec deux hommes. Tiriel a pris des paris et fait monter les enchères, et du coup un troisième est venu prêter main-forte aux deux autres. Marti a écopé d'un bleu pas bien méchant, tandis que les autres ont eu droit entre autres à des côtes cassés - c'est lourd, un nain en armure et tout qui vous saute dessus - et bref, il a gagné et Tiriel a empoché plein de fric. A force, va falloir que ce fric serve à ceux qu'en ont besoin plutôt que le stocker comme des dragons.

Tiriel et Tavar sont allés prendre un bain - la première rejointe par le second, si j'ai bien compris. En redescendant, l'un comme l'autre avaient un air un peu bizarre et les joues de Tavar étaient un peu roses. Après ça a été au tour du nain et moi, et puis j'ai nettoyé mes vêtements. On a mangé, et on a vu que dehors des gardes s'affairaient. A coup sûr, notre signalement avait été donné et on serait fouillés si on voulait sortir. Et avec tout le fric récupéré dans les bourses des gardes plus à l'auberge, on nous traiterait de voleurs - ce qui était bien vrai, mais pas moins que ce foutu prince qui mettait des taxes pareilles - et on aurait des problèmes. Fallait se barrer, et pas par les portes principales.

Une sortie en fanfare
On avait pu repérer que la ville était fortifiée, un mur d'enceinte la protégeait de tous les côtés... sauf un : vers l'ouest, les murs s'arrêtaient à une petite rivière derrière des bosquets. Bref, un endroit discret et pas trop dur à franchir - les copains avaient parlé de me jeter de l'autre côté, je sais pas nager, moi ! Eux non plus i paraît... Mais y avait pas mal de gardes à surveiller le coin. On est discrets, du moins une partie de nous. Tiriel y est allée, puis moi, puis Tavar. I faisait nuit, et on est bons tous les trois. Mais Marti, par contre...

Bien sûr, ce grand nain avec tout son équipement et sa "schling-schling" d'armure a pas pu faire autrement que se faire repérer. J'pensais qu'il allait traiter les gardes de tous les noms quand ils sont devenus méfiants et qu'ils ont commencé à laisser entendre qu'ils allaient l'arrêter, mais non : ce grand couillon a joué les timides et a tenté de persuader - sans grand succès - les gardes de sa bonne foi. Tout en avouant qu'il était avec ses amis, amis qui correspondaient justement à l'avis de recherche lancé contre nous, crétin de nain ! Les gardes ont appelé du renfort, et tout ça semblait mal barré.

De mon côté, j'ai essayé de faire diversion en faisant hennir un cheval à l'aide d'une pierre, ce qui a permis d'attirer quelques gardes. Puis j'ai balancé sur les gardes restants deux ou trois pièces de bronze. Entre ceux qui ont essayé de trouver d'où ça venait et ceux qui cherchaient à empocher les pièces, l'est resté plus qu'un garde près de Marti. Tiriel lui a fait des signes de loin, et Marti a envoyé son gros poing dans la tronche du garde et s'est enfui à toutes jambes vers nous, tandis que l'elfe et l'Homme des bois blessaient aux jambes les gardes qui lui couraient après. Moi j'étais un peu à l'écart et j'étais déjà en train d'aller vers la rivière, après avoir repéré un tonneau qui pourrait m'aider à franchir toute cette eau.

Première fois que j'entre dans autant d'eau. Foutue rivière, même avec le tonneau pour m'accrocher j'ai cru que j'allais pas y arriver ! Heureusement que les autres gardes étaient en train de courir après le nain un peu plus loin, sinon c'était pas dur de me repérer avec tout le bruit que j'ai dû faire. Les trois copains ont pas eu le même problème que moi : Tavar et Tiriel ont trouvé un endroit plus étroit, quelques mètres à peine, et ils ont sauté. Le nain a eu un peu plus de mal mais il est passé quand même, et on a pu tous se retrouver de l'autre côté, tandis que la cloche sonnait en ville et que c'était le branle-bas de combat comme si elle était attaquée. Piquer du fric au prince, c'est pire que de mettre le feu à sa putain de ville on dirait !

Fallait mettre le plus de distance entre les gardes et nous, et donc on a marché à bonne allure toute la nuit. C'était trop pour mes petites pattes et j'étais crevé, donc les copains se sont relayés pour me porter. Au petit matin, on s'est trouvés un coin peinard et discret pour pieuter, des fourrés pas loin de la route qu'on devait prendre, le Chemin Rouge. Tiriel a monté la garde et elle m'a réveillé en journée quand elle a vu des gardes de loin qui cherchaient des traces. A nous deux on est allés effacer nos traces et les gardes ont rien vu. On a repris notre route de nuit au début, le temps de quitter Dol Tinarë, puis progressivement on a repris un rythme normal. Après une semaine peut-être, on est arrivés au gué de Sarn sur la Rivière Brandevin. Sur le chemin, Tiriel nous a expliqué pourquoi elle s'était enfuie de chez les elfes de la Comté : le chef de la clairière (une espèce de groupement d'elfes je crois) où elle vivait s'était amouraché d'elle car elle lui rappelait sa défunte épouse. Plutôt que de vivre dans une cage dorée sous les yeux et l'attention mielleuse du gars, elle s'était taillée...

Restait plus qu'à descendre la rivière jusqu'à Minas (ou Barad) Girithlin, où on espérait pouvoir trouver l'ancien prévôt de Fennas Drúnin (ou des nouvelles de lui) qui pourchassait le chef des Corbeaux depuis des années. En longeant la rivière on a fini par tomber sur un campement d'Hommes des Rivières qui ont accepté de nous emmener par bateau jusque-là, contre les peaux des chevreuils abattus par nos chasseurs et mes champignons et autre boustifaille. En chemin sur la rivière, je passais mon temps à pêcher, et le soir et à d'autres moments j'ai demandé à nos passeurs de m'apprendre à nager - et mes copains en ont profité aussi. Ça pourrait nous être utile, car on peut difficilement se cacher ou s'abriter d'une rivière comme d'une flèche : la première n'a rien d'autre à faire que de nous attendre...
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Niemal
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Journal de Tobias - récit n° 7

Message non lu par Niemal »

Pour une surprise, ce fut une surprise... de taille ! Et doublement... Non, on n'a toujours pas trouvé le sinistre machin aux six crocs et chef de feu la guilde des Corbeaux, pas plus que celui qui enquête dessus, l'ancien prévôt de Fennas Drúnin. A la place, on a trouvé un rêve, une montagne de muscles pas si imaginaire que ça, et beaucoup de questions. Toujours plus de questions, et pas les réponses...

Et sinon, je ne suis pas le seul à être étonné par l'attitude de Tirion/Tiriel - je vais commencer à l'appeler Tirionel d'ailleurs : si notre nouvel ami n'arrive pas à savoir si c'est un homme ou une femme, Tavar, lui, préfèrerait en être au même point. Et le capitaine de Girithlin qu'on a vu a été très déçu - ce n'est pas peu de le dire - par son attitude. Les elfes font comme les humains, tout fout l'camp mon bon capitaine ! Bon, retour arrière, autant commencer par le début.

Un rêve devenu réalité
Alors nous voilà, dans une petite bourgade plus ou moins au pied de la colline sur laquelle s'élevait Minas Girithlin, forteresse principale et siège du pouvoir de la province de Girithlin. Le village s'était développé autour du petit port proche de la forteresse et des quelques commerces et artisans qui devaient pourvoir aux besoins du château et de ses habitants. Mais sinon, c'était très rural, rien à voir avec Tharbad ou même Metraith. De loin, le château avait l'air d'une grosse tour à sept côtés. Vu les dégâts et réparations bien visibles effectués sur ledit château, on était tenté de se demander ce qui lui attirait tant les ennuis. Il semblait avoir été pris d'assaut pas mal de fois. A le voir, ça me rappelait la famille qui rapiéçait mes vêtements pour les faire durer.

Enfin bon, après avoir quitté les Hommes des Rivières, on se balade en ville, quand on a entendu du bruit venant d'un bâtiment. Une auberge ou taverne, j'arrivais à sentir l'odeur de mauvais alcool (de toute manière y'en a pas de bon) de suffisamment loin. Une bagarre sans doute, la preuve : un corps balancé sans ménagement par une fenêtre. J'entends une grosse voix, ça fait tilt. Au milieu des odeurs d'alcool et de crasse, je sens comme des effluves de (grosse) bête sauvage connue, ça refait tilt. Et vu le sale quart d'heure que certains semblaient vivre à l'intérieur, re-re-tilt. Trois tilts pour un nom : Dorn.

Je me mets alors à gueuler comme un putois en appelant Dorn et en lui demandant de sortir et qu'est-ce qu'il peut bien foutre ici. Un moment de calme et le chaos reprend sans plus, alors je grimpe à la fenêtre et je regarde : il était bien là, comme dans les aventures imaginaires qu'on m'avait dit que j'avais eues quand j'étais malade à Tharbad. Un gaillard encore plus grand que dans mon souvenir, à peine couvert par une peau de loup blanc miteuse et usée ; et tout aussi costaud qu'en rêve, balançant ses opposants - des Hommes des Rivières un peu éméchés - comme de vulgaires quilles.

Je lui ai à nouveau gueulé après, et cette fois-ci il m'a vu. Et manifestement, il m'a reconnu, et le combat s'est arrêté dans la taverne. Puis il a lâché le corps d'un gars nonchalamment et il est sorti pour me parler, comme deux amis qui ne s'étaient pas vus depuis longtemps. Et en même temps il avait du mal à y croire, comme s'il ne savait pas s'il était en train de rêver ou non. Et je pouvais bien le comprendre : on vous dit qu'une part importante de votre vie c'était du vent, et voilà-t-y pas que le vent prend une consistance bien solide, comme les poivrots de l'auberge pouvaient l'attester. Mais purée, alors j'ai rêvé ou pas ? Et comment j'aurais pu connaître ce gars-là qui manifestement me reconnaissait, si je l'ai jamais vu qu'en rêve !?!

Avis de recherche
Mais quelques présentations étaient d'abord nécessaires : les copains étaient encore en train de se demander qui était ce gars de huit pieds de haut (~ 2 m 40) qui non seulement avait l'air aussi grand qu'un troll mais semblait bien en avoir la force également ! Tirion était toujours déguisé en homme barbu, et il avait l'air impressionné par les muscles saillants de Dorn, d'autant plus visibles qu'il était à moitié vêtu de quelques peaux. Et hormis le nain, costaud mais petit, mes copains faisaient déjà bien gringalets (et même tafioles), mais alors là, face à Dorn, ils avaient l'air encore plus ridicules. Ils hésitaient à lui serrer la main, en se demandant sans doute dans quel état elle ressortirait...

Enfin bref, on a commencé à faire les présentations et à se dire qu'on allait peut-être discuter ailleurs qu'en pleine rue. Et puis un groupe d'Hommes des Rivières un peu ronds a fini par se constituer, et manifestement ils n'avaient pas envie de voir partir Dorn mais de prendre leur revanche au pugilat. Mon copain en rêve (et pas que, maintenant) leur a gueulé après si fort que les trois quarts se sont caltés en courant tandis que les autres se faisaient dessus ou s'évanouissaient. Ouais, Morti, Tavar et Tirion étaient de plus en plus impressionnés. Voire intéressés, tout particulièrement Tirion...

Dorn nous a emmenés dans l'autre auberge qu'il avait repérée en arrivant, et on a demandé à manger : la nuit était tombée et on avait faim. Mais alors que la commande était passée, Tavar et moi on a pas pu s'empêcher de remarquer et d'entendre trois personnes qui nous désignaient, et l'un d'eux qui se levait pour aller prévenir la garde. Tirion et Marti décident de s'en occuper et suivent le gars dehors, tandis que je continue à discuter avec Dorn de son expérience à lui : ouais, il avait aussi vécu la même chose que moi en rêve, et même s'il était un peu différent de comment je me souvenais de lui - il ne savait pas se changer en ours par exemple - pour le reste c'était bien le même. Mais du coup il avait du mal à savoir s'il ne rêvait pas encore, en me parlant.

Le nain et l'elfe déguisée sont revenus dans l'auberge, et la main de Tirion puait comme si elle s'était pissée dessus. C'est dingue comme elle a tendance à toujours mettre ses mains aux mêmes endroits avec les autres... Bon, il semblait que le gars qu'ils avaient suivi avait eu la frousse de sa vie et qu'il n'irait plus prévenir les gardes. Restaient les deux autres dans la pièce, qui se faisaient tout petit. Et encore plus quand on est venus se mettre à leur table tous les cinq... I-z-en menaient pas large et on leur a fait comprendre qu'on voulait pas d'ennuis, et sûrement que eux non plus. On a fini par comprendre que des avis de recherche avaient été postés et des crieurs avaient renchéri : une elfe était recherchée (une pièce d'or, crénom !), et un groupe de personnes qui nous ressemblaient bien aussi : le prince Hallas n'avait toujours pas digéré qu'on soit partis de chez lui sans payer, et même en raflant une bourse ou deux...

A côté de ça, j'ai demandé deux-trois trucs sur le type qu'on recherchait, le prévôt de Fennas Drúnin, Bart Dugenou ou un truc comme ça. I-z-en avaient entendu parler et nous ont donné le début d'une piste, alors on les a remerciés avec quelques pièces de bronze tout en leur laissant le soin de payer pour nous les repas commandés. Et puis plus tard, comme on a entendu que la garde approchait, on est allés voir l'aubergiste et on l'a grassement payé (une pièce d'or) pour qu'il oublie qu'il nous avait vus et qu'il paye une tournée générale à toute la salle, histoire que les gens pensent à autre chose qu'à nous dénoncer. Et puis on est montés dans les chambres qu'on avait commandées : une pour Tavar et une pour les autres.

Achats, discussions et préparatifs
Tavar aime bien être dans une chambre à part pour dormir tranquille. Ce qui peut se comprendre quand on entend les ronflements du nain ! Mais lui, au moins, on finit par s'y habituer. Alors qu'entendre Tirionel allumer Tavar comme c'est pas permis - et sûrement à l'aide de sa magie - c'est difficile à supporter. Si j'ai bien compris, Tavar, 16 ans, est puceau alors que chez lui, à cet âge-là, tout le monde est marié et père de famille. Et le voilà à côté d'une elfe qui l'allume juste ce qu'il faut pour le mettre dans tous ses états, avant de lui dire qu'elle veut juste un peu d'amitié... Ouais, chez les elfes, les préliminaires ça prend peut-être des années. Chez Tavar, j'ai plutôt l'impression que ça se compte en minutes... et il l'a fait savoir - bruyamment. Me suis pas privé d'en rajouter, tiens : vos gueules les amoureux !

Bon, le lendemain, après cette nuit agitée, on a vu que c'était chaud dans le coin, avec des gardes çà et là, et le patron de l'auberge nous en a rajouté une couche. Avec la guerre proche - le front était qu'à une journée à pied - faisait pas bon cacher des gens recherchés. Bref, on s'est dit qu'à visage découvert c'étaient les ennuis assurés, sauf pour Dorn qui n'était pas recherché, lui. Alors Tirion nous a maquillés : l'est très douée pour ça, même si ça perturbe pas mal le grand Berninga. Faut dire qu'un coup elle est un homme, un autre moment c'est une femme, plus tard ce sera un elfe, ou une elfe, et à chaque fois elle a bien la voix qui va avec et tout. L'était paumé, le grand copain !

Vu qu'on avait plein d'argent qui servait à rien, autant que ça serve, justement, et on est allé lui acheter des vêtements de cuir pour le protéger un peu, et un bouclier et une hache. Au passage, des soldats nous ont questionnés mais ça s'est super bien passé, i-z-ont rien vu et Dorn les a épatés. Chez le tailleur, on a payé à prix d'or des vêtements de cuir et surtout on a payé pour les avoir rapidement - en trois jours - tandis que chez l'armurier ça a été plus simple. Enfin bon, Tavar a discuté le bout de gras à chaque fois pour faire baisser les prix. Me d'mande à quoi ça sert, on a encore plein de fric et ça leur sert autant qu'à nous sinon plus. Enfin bon.

Ça nous laissait plusieurs jours sur place. Pendant que Marti et Tirion, déguisés en un bûcheron et sa (chaude) femme, faisaient se délier les langues des soldats (parfois trop, et pas que les langues - pas touche les mains !), j'allais chercher des herbes avec Tavar et Dorn. Ça nous prenait pas mal de temps mais en automne on trouve de tout, et j'ai pas été déçu. Avec l'aide de mes copains qui se débrouillent pas mal, on a trouvé de l'athelas, de la bonneherbe, du marchand de sable, du trèfle de lune, et même une vipère dont les glandes sont des remèdes miraculeux, les dons-de-vipère : on s'est approchés d'elle et l'Homme des Bois l'a tirée avec son arc, puis j'ai pris les glandes et je les ai mises au sec.

On est même restés un jour de plus après avoir récupéré les cuirs de Dorn, car je voulais préparer toutes ces herbes et aussi chercher des noix de l'écureuil - j'avais repéré un coin, en forêt, où on avait des chances d'en trouver ; et trois noix pour la peine ! Un peu dures à aller chercher, Tavar s'est bien fatigué je crois, je serais bien monté à sa place mais en tant qu'Homme des Bois il avait envie de grimper alors j'ai laissé faire... et puis il se débrouille très bien. Bref, au bout des quatre jours ma bourse à herbes était loin d'être ridicule et j'avais des stimulants, des soins et des somnifères en pagaille. Ça pourrait servir.

Diplomatie maladroite
Tirion avait bien bossé pendant ce temps-là. Le gars qu'on cherchait était au front, à une journée de marche à pied de là où on était. Le front, c'était la guerre entre Girithlin et Saralainn, et il fallait un laisser-passer pour arriver là-bas. Le prévôt qu'on recherchait en avait un car il enquêtait sur des morts mystérieuses. Tirion n'avait pu en obtenir un par des voies détournées, il n'y avait qu'une chose à faire pour en avoir un : aller voir le capitaine Tarn. C'était un Dúnadan, et l'elfe se dit qu'il serait plus sensible aux propos d'un elfe que ceux d'une femme de bûcheron. Elle se déguisa donc en elfe de sexe masculin, elle déguisa Tavar en elfe aussi, puis elle alla voir le capitaine pour obtenir un laisser-passer pour ses amis et elles.

L'homme fut un peu surpris qu'un elfe lui demande cela, les elfes n'ayant en général pas besoin de l'autorisation des hommes. Tirion répondit que des amis humains les accompagnaient et le capitaine demanda à voir ces humains. On s'est donc tous présentés à lui, Dorn comme garde du corps, Marti déguisé comme bûcheron ami des elfes, et moi comme son fils. Ben le Dúnadan, l'a été un peu surpris. Il a pris les "elfes" à part pour leur parler des conditions au front. J'ai su après qu'il leur avait parlé dans leur langue, le sindarin, auquel Tavar ne comprenait goutte, mais il a fait semblant. Par contre, une fois de retour parmi nous et alors que le capitaine hésitait encore, il a ouvert sa gueule pour donner un argument, et là, il aurait vraiment mieux fait de la garder fermée : un "elfe" qui parle le ouistrain avec un accent nordique à couper au couteau, ben... ça le fait pas.

Bientôt le pot-aux roses fut découvert et nos déguisements sont tombés. L'était pas jouasse, le capitaine, et il a longtemps hésité à nous faire coffrer ou nous envoyer au prince Hallas. Il était surtout très très TRÈS déçu par Tirion qui, s'il était manifestement un elfe, ne se comportait pas du tout comme il pensait que devaient se comporter les immortels... A force d'insister plus ou moins lourdement, il a fini par nous donner ce fameux laisser-passer, en nous demandant d'enlever nos déguisements. Tirion a gardé le sien, mais pour les autres on s'est exécutés. A la sortie, les gardes nous ont arrêtés mais devant les ordres signés du capitaine, ben i-z-ont bien dû nous foutre la paix. Et toc !

On s'est dit qu'on partirait le lendemain, et on a passé la dernière nuit à l'auberge. Ça a encore été la smala la nuit entre Tavar et Tirion. Le premier s'était enfermé mais le second a réussi à crocheter la serrure, ils se sont engueulés et Tirionel est partie en pleurant - elle venait lui offrir un cadeau - avant que l'Homme des Bois la rattrape. Tandis qu'ils se rabibochaient je les ai traités de quelques noms d'oiseau, ce qui a fait réagir l'elfe, mais quand Dorn s'est mis à gueuler lui aussi, elle a décidé qu'il valait mieux se la fermer. Mais plus tard, cette salope, après s'être reposée, elle a fait exprès de me réveiller, en pleine nuit. La garce ! Mais tu perds rien pour attendre, ma belle...

On est partis le lendemain et on s'est arrêtés à midi pour trouver à bouffer et compléter nos provisions. J'ai préparé à manger et rien que pour l'elfe, j'ai ajouté à sa part quelques très bons champignons... et très laxatifs. Une demi-heure après, elle avait la courante et on rigolait bien de la voir s'éclipser toutes les cinq minutes. Niark niark niark !!! D'accord, ça nous ralentissait, mais de toute manière on s'arrêtait de plus en plus souvent à cause des blessés qui revenaient du front : chaque fois, je tâchais d'améliorer leurs pansements, de les réconforter, etc. Et puis après un moment, j'ai donné une racine à Tirion pour lui resserrer les fesses. Elle me garde une dent il paraît, mais on a bien rigolé quand même.
Modifié en dernier par Niemal le 13 juillet 2013, 13:37, modifié 1 fois.
Smogo

Re: Terre du milieu - Système J "little team"

Message non lu par Smogo »

cauchemar ou réalité?

Pendant encore une période encore indéterminée, je sais que j'ai voyagé car j'ai eut de rare moment de lucidité entre conscience et inconscience.
Ont m'as ligoté, trainé, assomé réguliérement, je me souviens d'avoir été naufragé mais ce fut un épisode trés court au final rien de ce que j'ai vécut avec le précédent groupe n'avait de consistance réelle, sauf une seul d'entre eux a réussit a prendre dans la réalité mon ami Tobias.
Jusqu'alors de cette deuxieme rencontre je n'étais pas certain d'être dans le monde réel, j'ai pourtant était blesser assez fréquement et faute d'un soigneur qualifier tel que peut etre Tobias cela a été parfois assez pénible de progresser, néanmoins n'étant pas sur de vivre ce que je vivais j'esperer enfin arriver a véritablement me réveiller a nouveau au sein du groupe car nous préparions a descendre dans les égouts de tharbad pour aller chasser la "bête".


Sauf que finalement aprés avoir rencontré des esclavagistes dont j'ai réussit a me défaire non sans mal et grâce a une circonstance de taille (une attaque d'orc) j'ai pu leur faussé compagnie (non sans joncher mon parcours de quelques cadavres d'orc, des esclavagiste et d'un de leur chef (lui il a eut moins de chance que les autres car il a fait une mauvaise chute de cheval enfin la seule chance qu'il a eut c'est de mourrir rapidement :twisted: ) tout ça pour dire que finalement aprés plusieurs semaines passé en forêt a errer sans trop savoir ou j'allais j'ai put arriver a une ville.

Une impression de déja vu

Ce n'est pas pratique d'en chercher une de nuit surtout quand ont espére éviter les patrouilles de milices qui circulent dans la ville et qu'ont a esquiver les portes de la ville en passant par le canal fluvial a la nage.
Je suis bien trop imposant pour ne pas avoir de probleme a l'entree de la ville et surtout je n'ai pas d'argent pour pouvoir payer un quelconque droit de passage.
Il me fallait bien rentrer dans une auberge, j'espérer arriver dans un lieu animé mais moins que ce qui c'est véritablement passer, pour éventuellement monnayer mes services (comme videur) car il était assez tard.
J'ai pratiqué avant même d'avoir peu monnayer mes services, car un bon nombre de clients passablement éméchés m'ont pris a parti dans une bagarre et en prime ont commencé a faire des mises pour savoir a combien il fallait se mettre sur moi pour me mettre au tapis.
Quelques envols de soulards plus tard dont un par la porte d'entrée, j' entend une voix famillière (mon imagination me joue encore des tours sans nul doute... et pourtant.. a nouveau un appel aprés avoir bousculer un type sur un autre.
Avec mes 160kg c'est assez simple.
Cette fois ci j'apercois une tête a la fenêtre c'est le Tobias que je connais, je suis stoppé net enfin pas vraiment j'avait juste deux boulets au niveau des bras... (un type a gauche et un autre a ma droite, toujours fermement décider a me faire tomber)
Je m'en suis débarassé rapidement et je suis sorti pour vérifier si je ne rêver pas encore a nouveau.

Des gens étranges (une habitude?)
Hormis le fait que Tobias exister bien véritablement et que j'était réjouis de le revoir, il m'as bien fallut un certain temps pour comprendre qu'il n'était pas seul,
Il est accompagner par trois personnes:
Un nain en cotte de maille le plus "normal de tous finalement" du nom de Marti.
Un homme vétu d'habit sombre mais qui semble être un homme des bois plutot chetif nommer Tavar.
Un autre homme barbu tout aussi chetif que Tavar nommer Tirion c'est lui le plus étrange au final car même si ont premier abord il m'as sembler tout aussi gringalet que le deuxieme la suite des évenements m'ont fait poser beaucoup de questions auquelle je n'ai toujours pas de réponse donc pour m'y retrouver plus simplement je vais l'appeler il/elle le temps de définir ce qu'il ou elle est vraiment.

Le retour des soulards

Alors que j'était en plein dans les présentations avec les nouveaux compagnons de Tobias, voila que les autres ivrognes déboulent dans la rue, une petite vingtaine bri de bouteille en main, prêt a en découdre car fâcher que je sois parti pendant que leur pari mener bon train...
J'ai pas bien compris ce qu'il m'as dit, j'ai entendu les mots espion a la solde de je sais pas qui et avec un ton qui ne m'as pas plus... :evil2:
J'était prêt a empoigner mes deux gourdins mais avant toute chose je lui ai dit ce que je pensais et d'ailleurs certains commencer a montrer des signes d'aggressivité visible: J'ai gueuler un grand VOS GUEULES et bien finalement je m'en suis vachement bien sorti (mon rêve a été un bon entrainement), une quinzaine a fuit la queue entre les jambes s'il avait eut une c'est ce qu'il aurait fait :lol: trois d'entre eux se sont fait dessus et deux autres se sont évanouis.
Une fois fait place nettement (plutot aprés s'etre éloigner de la zone a mauvaise odeur, nous sommes partis un peu plus loin dans une autre auberge que j'avais reperer mais qui n'était pas dans mes moyens pour finir les présentations et pour y aller manger un morceau)

Avis de recherche

Bon pour résumer j'ai compris pendant notre repas dans la nouvelle auberge que mes nouveaux compagnons dont tobias etait rechercher pour ne pas avoir payer des taxes de passage auprés d'un certain prince du nom de Hallas.
Que Tavar avait une ouie particuliérement fine et que "la chose" était un elfe??? ça un elfe et moi je suis un nain peut être? :shock:
Que il/elle et marti etait sorti pour y faire quelquechose et que a leur retour "la chose" sentais la pisse c'était pas trés fort mais cela semblais déranger tobias.
Qu'ils rechercher un certain dugenou un enquêteur qui semblais avoir la main longue auprés des militaires.
Et que le groupe traqué une créature du type de "bête" que nous devions traquer dans les égouts de mon rêve alors elle aussi serez devenu réalité?
Voila une raison valable de suivre ce groupe même si j'ai expliqué a il/elle que la ou Tobias part je serais a ses cotés, ma véritable raison c'est de traquer également cette "bête".
Ma spécialité c'est tuer des loups :D


Achat discussions et préparatifs
Bon c'est bien pratique d'avoir quelqu'un qui a la capacité de changer l'apparence des gens mais la je ne sais pas qu'est que il/elle est vraiment, tour a tour et pendant les quelques jours que j'ai passé avec le groupe je l'ai vu changé trois ou quatre fois de forme et d'allure un coup c'est un elfe avec les oreilles pointues et tout et la voix qui va avec, une autre fois c'est un homme, ensuite c'est une femme et pour les autres ben c'est pareil, marti transformer en bucheron, tavar également en elfe a un moment, Tobias en un enfant (humain) et moi je préfere rester naturel je suis bien comme je suis...
Bon sur ses derniers jours, j'ai pu être équiper par le groupe il m'ont permis d'avoir une belle armure de cuir, un bouclier et une hache a une main de bonne facture.
J'était tellement heureux d'avoir du matériel que j'ai oublié de leur dire que je pouvais m'en servir de deux haches en simultanés, bon aprés tout ont va partir sur un front de guerre j'aurais le temps d'en prendre une la bas.
Nous avons fait le plein d'herbes aussi dans la forêt en bordure de la ville, la récolte a était bonne.

Diplomatie manquée
Une fois les preparatifs fait il/elle a décider d'aller voir un haut gradé militaire (un capitaine) afin d'avoir des autorisations.
Sauf que visiblement a un moment clef de la discussion Tavar a ouvert la bouche ce qu'il n'aurait pas du faire visiblement sont déguisement d'elfe ne lui servant plus a rien et tout les autres déguisements ne servant plus a rien le capitaine c'est posé beaucoup de questions sur le groupe et me regardé d'un drôle d'air..
Non moi je suis "normal" par rapport aux autres mais il ne c'est pas trop attardé sur moi , il était fortement dessus par il/elle.
Aprés avoir dit finalement la vérité et convaincus des bonnes intentions du groupe nous avons finalement réussit a avoir le fameux laissé passé non sans mal.

Une nuit mouvementée
Moi qui pensais pouvoir m'endormir tout de suite dans un bon lit et bien non...
Voila que "la chose" décide de faire des avances a Tavar, alors la faut qu'ont m'explique??? c'est il ou elle?? j'ai bien finit par entendre suite a une dispute entre les deux et ensuite elle a finit par partir en pleurant j'ai finit par gueuler ils se sont calmé un peu mais pas suffisament ils ont recommencés une minute plus tard pour je ne sais quoi encore... la je suis sorti leur expliquer un truc... DORMIR DANS LE SILENCE C'EST POSSIBLE? :evil2:
Ils se sont finalement eclipser dans une chambre et je ne les ai plus entendus de la nuit. (enfin la paix)

des problemes de digestions?
Le lendemain Tobias n'as pas l'air trés bien réveillé la nuit a dut etre difficile pour lui, je n'ai pourtant rien entendu de particulier.
Nous sommes partis au matin sans soucis et a midi Tobias nous a fait un superbe repas comme a son habitude.
Sauf que la journée a ete quelque peu plus lente qu'au matin, en effet "la chose" faisait régulierement des allés et venues pour aller au petit coin.
J'ai compris en fin de journée que la nuit précédente n'avait pas ete de tout repos pour Tobias qu'il lui avait fait une blague, bon c'est pas bien grave de toute maniere nous rencontrions souvent des soldats qui revenaient du front et donc nous devions nous arreter réguliérement.
Et puis sa lui fera les pieds, il/elle fera plus attention pendant ses futures folies nocturnes..
Smogo

Re: Terre du milieu - Système J "little team"

Message non lu par Smogo »

cauchemar ou réalité?

Pendant encore une période encore indéterminée, je sais que j'ai voyagé car j'ai eut de rare moment de lucidité entre conscience et inconscience.
Ont m'as ligoté, trainé, assomé réguliérement, je me souviens d'avoir été naufragé mais ce fut un épisode trés court au final rien de ce que j'ai vécut avec le précédent groupe n'avait de consistance réelle, sauf une seul d'entre eux a réussit a prendre dans la réalité mon ami Tobias.
Jusqu'alors de cette deuxieme rencontre je n'étais pas certain d'être dans le monde réel, j'ai pourtant était blesser assez fréquement et faute d'un soigneur qualifier tel que peut etre Tobias cela a été parfois assez pénible de progresser, néanmoins n'étant pas sur de vivre ce que je vivais j'esperer enfin arriver a véritablement me réveiller a nouveau au sein du groupe car nous préparions a descendre dans les égouts de tharbad pour aller chasser la "bête".


Sauf que finalement aprés avoir rencontré des esclavagistes dont j'ai réussit a me défaire non sans mal et grâce a une circonstance de taille (une attaque d'orc) j'ai pu leur faussé compagnie (non sans joncher mon parcours de quelques cadavres d'orc, des esclavagiste et d'un de leur chef (lui il a eut moins de chance que les autres car il a fait une mauvaise chute de cheval enfin la seule chance qu'il a eut c'est de mourrir rapidement :twisted: ) tout ça pour dire que finalement aprés plusieurs semaines passé en forêt a errer sans trop savoir ou j'allais j'ai put arriver a une ville.

Une impression de déja vu

Ce n'est pas pratique d'en chercher une de nuit surtout quand ont espére éviter les patrouilles de milices qui circulent dans la ville et qu'ont a esquiver les portes de la ville en passant par le canal fluvial a la nage.
Je suis bien trop imposant pour ne pas avoir de probleme a l'entree de la ville et surtout je n'ai pas d'argent pour pouvoir payer un quelconque droit de passage.
Il me fallait bien rentrer dans une auberge, j'espérer arriver dans un lieu animé mais moins que ce qui c'est véritablement passer, pour éventuellement monnayer mes services (comme videur) car il était assez tard.
J'ai pratiqué avant même d'avoir peu monnayer mes services, car un bon nombre de clients passablement éméchés m'ont pris a parti dans une bagarre et en prime ont commencé a faire des mises pour savoir a combien il fallait se mettre sur moi pour me mettre au tapis.
Quelques envols de soulards plus tard dont un par la porte d'entrée, j' entend une voix famillière (mon imagination me joue encore des tours sans nul doute... et pourtant.. a nouveau un appel aprés avoir bousculer un type sur un autre.
Avec mes 160kg c'est assez simple.
Cette fois ci j'apercois une tête a la fenêtre c'est le Tobias que je connais, je suis stoppé net enfin pas vraiment j'avait juste deux boulets au niveau des bras... (un type a gauche et un autre a ma droite, toujours fermement décider a me faire tomber)
Je m'en suis débarassé rapidement et je suis sorti pour vérifier si je ne rêver pas encore a nouveau.

Des gens étranges (une habitude?)
Hormis le fait que Tobias exister bien véritablement et que j'était réjouis de le revoir, il m'as bien fallut un certain temps pour comprendre qu'il n'était pas seul,
Il est accompagner par trois personnes:
Un nain en cotte de maille le plus "normal de tous finalement" du nom de Marti.
Un homme vétu d'habit sombre mais qui semble être un homme des bois plutot chetif nommer Tavar.
Un autre homme barbu tout aussi chetif que Tavar nommer Tirion c'est lui le plus étrange au final car même si ont premier abord il m'as sembler tout aussi gringalet que le deuxieme la suite des évenements m'ont fait poser beaucoup de questions auquelle je n'ai toujours pas de réponse donc pour m'y retrouver plus simplement je vais l'appeler il/elle le temps de définir ce qu'il ou elle est vraiment.

Le retour des soulards

Alors que j'était en plein dans les présentations avec les nouveaux compagnons de Tobias, voila que les autres ivrognes déboulent dans la rue, une petite vingtaine bri de bouteille en main, prêt a en découdre car fâcher que je sois parti pendant que leur pari mener bon train...
J'ai pas bien compris ce qu'il m'as dit, j'ai entendu les mots espion a la solde de je sais pas qui et avec un ton qui ne m'as pas plus... :evil2:
J'était prêt a empoigner mes deux gourdins mais avant toute chose je lui ai dit ce que je pensais et d'ailleurs certains commencer a montrer des signes d'aggressivité visible: J'ai gueuler un grand VOS GUEULES et bien finalement je m'en suis vachement bien sorti (mon rêve a été un bon entrainement), une quinzaine a fuit la queue entre les jambes s'il avait eut une c'est ce qu'il aurait fait :lol: trois d'entre eux se sont fait dessus et deux autres se sont évanouis.
Une fois fait place nettement (plutot aprés s'etre éloigner de la zone a mauvaise odeur, nous sommes partis un peu plus loin dans une autre auberge que j'avais reperer mais qui n'était pas dans mes moyens pour finir les présentations et pour y aller manger un morceau)

Avis de recherche

Bon pour résumer j'ai compris pendant notre repas dans la nouvelle auberge que mes nouveaux compagnons dont tobias etait rechercher pour ne pas avoir payer des taxes de passage auprés d'un certain prince du nom de Hallas.
Que Tavar avait une ouie particuliérement fine et que "la chose" était un elfe??? ça un elfe et moi je suis un nain peut être? :shock:
Que il/elle et marti etait sorti pour y faire quelquechose et que a leur retour "la chose" sentais la pisse c'était pas trés fort mais cela semblais déranger tobias.
Qu'ils rechercher un certain dugenou un enquêteur qui semblais avoir la main longue auprés des militaires.
Et que le groupe traqué une créature du type de "bête" que nous devions traquer dans les égouts de mon rêve alors elle aussi serez devenu réalité?
Voila une raison valable de suivre ce groupe même si j'ai expliqué a il/elle que la ou Tobias part je serais a ses cotés, ma véritable raison c'est de traquer également cette "bête".
Ma spécialité c'est tuer des loups :D


Achat discussions et préparatifs
Bon c'est bien pratique d'avoir quelqu'un qui a la capacité de changer l'apparence des gens mais la je ne sais pas qu'est que il/elle est vraiment, tour a tour et pendant les quelques jours que j'ai passé avec le groupe je l'ai vu changé trois ou quatre fois de forme et d'allure un coup c'est un elfe avec les oreilles pointues et tout et la voix qui va avec, une autre fois c'est un homme, ensuite c'est une femme et pour les autres ben c'est pareil, marti transformer en bucheron, tavar également en elfe a un moment, Tobias en un enfant (humain) et moi je préfere rester naturel je suis bien comme je suis...
Bon sur ses derniers jours, j'ai pu être équiper par le groupe il m'ont permis d'avoir une belle armure de cuir, un bouclier et une hache a une main de bonne facture.
J'était tellement heureux d'avoir du matériel que j'ai oublié de leur dire que je pouvais m'en servir de deux haches en simultanés, bon aprés tout ont va partir sur un front de guerre j'aurais le temps d'en prendre une la bas.
Nous avons fait le plein d'herbes aussi dans la forêt en bordure de la ville, la récolte a était bonne.

Diplomatie manquée
Une fois les preparatifs fait il/elle a décider d'aller voir un haut gradé militaire (un capitaine) afin d'avoir des autorisations.
Sauf que visiblement a un moment clef de la discussion Tavar a ouvert la bouche ce qu'il n'aurait pas du faire visiblement sont déguisement d'elfe ne lui servant plus a rien et tout les autres déguisements ne servant plus a rien le capitaine c'est posé beaucoup de questions sur le groupe et me regardé d'un drôle d'air..
Non moi je suis "normal" par rapport aux autres mais il ne c'est pas trop attardé sur moi , il était fortement déçu par il/elle.
Aprés avoir dit finalement la vérité et convaincus des bonnes intentions du groupe nous avons finalement réussit a avoir le fameux laissé passé non sans mal.

Une nuit mouvementée
Moi qui pensais pouvoir m'endormir tout de suite dans un bon lit et bien non...
Voila qu' il/elle décide de faire des avances a Tavar, alors la faut qu'ont m'explique??? c'est il ou elle?? j'ai bien finit par entendre suite a une dispute entre les deux et ensuite elle a finit par partir en pleurant j'ai finit par gueuler ils se sont calmé un peu mais pas suffisament ils ont recommencés une minute plus tard pour je ne sais quoi encore... la je suis sorti leur expliquer un truc... DORMIR DANS LE SILENCE C'EST POSSIBLE? :evil2:
Ils se sont finalement eclipser dans une chambre et je ne les ai plus entendus de la nuit. (enfin la paix)

des problemes de digestions?
Le lendemain Tobias n'as pas l'air trés bien réveillé la nuit a dut etre difficile pour lui, je n'ai pourtant rien entendu de particulier.
Nous sommes partis au matin sans soucis et a midi Tobias nous a fait un superbe repas comme a son habitude.
Sauf que la journée a ete quelque peu plus lente qu'au matin, en effet il/elle faisait régulierement des allés et venues pour aller au petit coin.
J'ai compris en fin de journée que la nuit précédente n'avait pas ete de tout repos pour Tobias qu'il lui avait fait une blague, bon c'est pas bien grave de toute maniere nous rencontrions souvent des soldats qui revenaient du front et donc nous devions nous arreter réguliérement.
Et puis sa lui fera les pieds, il/elle fera plus attention pendant ses futures folies nocturnes..
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Journal de Tobias - récit n° 8

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Les grandes personnes, toutes des tarées !!! Ou encore susceptibles, détraquées, alcooliques, incapables, suffisantes, et qui ne connaissent qu'une seule loi : celle du plus fort ! Qu'on me donne vite la direction d'un pays où elles ne vont jamais et où les hobbits seraient en paix, et je m'y rends de suite ! Il paraît qu'il y a la Comté, pas loin, où le roi d'Arthedain accueille tous les nôtres et où le reste de ma famille est partie au début de la Peste. Même si j'ai peur qu'ils me rejettent vu ce que je suis devenu, je commence à croire qu'y a que là que je pourrai vivre sans me sentir menacé une ou deux fois par journée et autant la nuit. Et par parfois des copains en plus !

Non mais c'est vrai : on vient aider et on se fait crier après voire tirer dessus. Je donne des herbes rares qui m'ont pris du temps à trouver et préparer et on me les jette par terre. On essaye de m'humilier et je dois prendre ça avec le sourire, mais quand je rends la monnaie de la pièce à la personne elle me court après pour me foutre une raclée voire pire. Comme à Tharbad quand je voulais acheter quelque chose et qu'on me prenait le fric sans rien me rendre, et que je devais m'estimer heureux d'être encore en vie ; sans parler de ceux qui voulaient me transformer en côtelettes. Les grands savent rien d'autre qu'écraser les petits. Marre !

Marre des loups
Par quoi je commence ? Allez, par la première nuit après notre départ. Pendant que les autres se reposaient et que l'elfe vagabondait en rêve très loin de là, Tavar et moi on avait grimpé dans un arbre pour surveiller pour le début de la nuit. On a pas eu le temps d'avoir froid : bien vite on a entendu des hurlements de loups, et on est descendus à toute allure - j'ai battu l'Homme des Bois, ouaou ! - réveiller les autres. Tirionel voulait pas sortir de sa méditation, alors que les loups se rapprochaient, alors pas de temps à perdre : des bonnes baffes bien fortes et elle a fini par se rendre compte de la chaleur de ses joues et revenir à la conscience. M'en a voulu comme si j'avais pris plaisir à la gifler, à se demander si j'aurais pas dû la laisser se faire dévorer. Mais passons.

L'arbre était juste assez grand pour Tavar et moi, et on est vite remontés dedans. Lui ai passé un peu de trèfle de lune pour mieux voir dans le noir, même si la nuit était claire. En bas, i-z-avaient pas vraiment envie ou besoin de ça, OK : Marti a l'habitude de l'obscurité pour les combats on dirait ; l'elfe, ben... c'est une elfe ; et Dorn voit très bien dans le noir - paraît que chez lui la nuit dure six mois, ça doit aider à s'entraîner j'imagine. Les loups nous ont vite sentis et nous ont foncés dessus, il y en avait un gros - un warg sans doute - qui semblait les coordonner. I-z-étaient une vingtaine.

Le combat a pas été très long. Après quelques flèches et une pierre qu'ont mis hors de combat quelques loups, ça a commencé à friter en bas. Dorn se faisait un plaisir de combattre, même s'il en avait deux sur lui. Il en a éventré un, les autres devaient se dire qu'une viande comme ça, elle serait un peu dure à mâcher, sans doute pour ça qu'i en a pas eu plus sur lui. Et puis quand le warg lui a sauté dessus, il lui a tranché la tête, Marti et Dorn ont gueulé et les loups se sont taillés la queue entre les pattes.

Après on a aidé l'elfe à dépecer les loups pour récupérer leurs peaux. Mais plus tard, quand on dormait, quand elle a voulu les préparer pour les emporter et pouvoir les vendre, elle a montré qu'elle y connaissait que dalle. Chais pas si elle était frustrée ou quoi, mais du coup elle a encore voulu se défouler sur moi. Facile de prendre comme cible le plus petit du groupe. Pendant que je dormais, elle est venue dans l'arbre et m'a maquillée et tout sans me réveiller - devais être crevé, moi. Puis elle est discrète quand même. Bon. Le matin, j'ai tout de suite senti le maquillage sur moi, les autres dormaient encore. Chuis descendu, me suis lavé, point. Mais attends un peu la belle.

Marre des soldats nuls de chez nuls et plus encore
On a fini par arriver à un premier poste des forces de Girithlin sur le front, une ancienne bourgade fortifiée je crois. L'état de la palissade ça donnait pas envie de s'y arrêter, à s'demander si y avait quelqu'un d'dans d'vivant. Ben si. Un con de sergent s'est mis à nous gueuler dessus, pis il est sorti jouer son fort-à-bras avec ses vingt lanciers, mais j'ai bien vu que certains regardaient Dorn en espérant qu'i bougerait pas trop. Tirionel a passé le laisser-passer/ordre de mission au sergent qui pétait plus haut que là où il aurait jamais pu mettre son cul. Ce crétin a fait semblant de le lire... en le tenant à l'envers !! I s'est fâché quand on lui a dit et a répondu que c'était que de la merde et qu'on était arrêtés. L'elfe leur a gueulé après, sans effet, Marti leur a gueulé après, déjà ça commençait à reculer, et Dorn leur a gueulé après... y avait plus que leurs lances par terre.

Et dans le même temps, on entendait des bruits de combat de l'autre côté de la ville : pendant que ce crétin de sergent faisait les gros bras, la ville se faisait attaquer de l'autre côté ! N'(a)importe quoi. Et les assaillants semblaient tout aussi cons, i-z-attaquaient tous du même côté. On s'est dit qu'on allait aider les défenseurs, surtout qu'y avait p'têt' des civils et puis Bart Dugenou d'vait être quèq'part par là. Ces cons avaient fermé la porte après avoir fui, mais y avait personne sur les tourelles ou le chemin de ronde - des nuls je vous dis. Tavar et moi on a grimpé - Dorn m'a aidé - et on a ouvert la porte depuis l'autre côté.

La ville était dans un état pitoyable, les miliciens ou mercenaires étaient encore pire, et si les assaillants étaient beaucoup plus nombreux - cinq cents environ - y avait pas de chef, pas d'organisation, pas d'efficacité, mais beaucoup de gueulante et d'énergie gaspillée. Dans le genre concours de nullité, on avait droit à la crème et sur plusieurs étages et avec couleur en prime ! Et le sergent et ses hommes qui nous avaient si bien accueillis se terraient, planqués dans une maison au centre, une des rares pas encore en ruines. On les a tous aidés, on les a poussés au cul, on a essayé de coordonner tout ça, de leur dire c'qui fallait faire - mais comment i-z-étaient pas tous morts avant ? - et les assaillants ont senti la différence. N'empêche qu'en plus d'être nuls et cons, les gens de Saralainn ont compris à un moment qu'i se passait quelque chose à leur camp à eux. L'était attaqué, alors i-z-ont fait demi-tour et se sont caltés. Bon débarras !

Et puis des cavaliers de Girithlin se sont amenés, des corrects, eux. Le sergent est sorti en roulant les mécaniques comme si c'était lui qu'avait tout fait et en voulant toujours nous faire arrêter. I s'est pris un savon quand le chef des cavaliers a compris à quel point le gars avait été nul et avait voulu arrêter un elfe - Tirionel était sous forme de Tirion. Sergent arrêté, excuses et tout, et puis on a fini par apprendre que Bart Dugenou était dans la maison centrale où les autres s'étaient réfugiés qui avaient peur de Dorn. On y est allés, et on a rencontré ce gars qui traquait les six-crocs depuis des années. On se disait qu'i nous dirait des trucs, qu'on s'entraiderait et tout. Ben on a été gâtés. Mais pas comme on pensait.

Marre des alcooliques dépressifs
Bart était un gars obèse et surtout un vrai poivrot. On a su plus tard qu'il avait consacré sa vie à la traque, sans arriver à grand-chose, et du coup i marchait plus qu'à la boisson. Après l'avoir dessoulé avec un peu d'eau, on a eu quelques infos et puis il est tombé ivre mort. On a voulu avoir une monture pour le transporter et le chef des cavaliers nous a dit qu'il avait deux gardes à son service mais aussi un poney. On est allé chercher les deux gars et la bête et on a mis le Bart sur le cheval, sur le ventre. L'en a vomi mais i s'est pas réveillé pour autant. On s'est éloignés, on a fait un chouette camp discret et tout pas loin, pendant que lui cuvait.

On est allé chercher à bouffer et puis chuis allé trouver quelques herbes pour aider à remettre les pensées dans le bons sens. On était partis sans emporter une goutte d'alcool, même le nôtre, alors le gars il aurait besoin de mes herbes pour l'aider. J'ai fait un super repas, et j'ai donné une bonne part à l'elfe qu'a pas voulu y toucher pendant que les autres se goinfraient. Mais j'avais rien mis de mal et je me suis délecté à finir sa part pendant qu'elle allait chercher et trouvait pas grand-chose pour se remplir le bide - l'avait qu'à faire confiance ! Alors que la nuit tombait j'ai prolongé la cure de sommeil de Bart en lui donnant du marchand de sable que j'avais déjà préparé. Pis Tavar, l'elfe et moi on est allé en catimini près du camp de Saralainn pour écouter ce qui se disait et essayer d'apprendre c'qu'y s'était passé. Apparemment, des orcs minables leur étaient tombés dessus, et c'était pas la première fois. Mais ils étaient de mieux en mieux organisés et coordonnés à chaque fois, bizarre...

On est revenus et on a commencé notre nuit pendant que Tirionel veillait, mais après quelques heures le Bart s'est réveillé et a crié au scandale quand i s'est rendu compte qu'i avait pas d'alcool nulle part. J'lui ai fait une décoction d'herbe pour l'aider à tenir, en l'encourageant et tout. L'a fait semblant de boire, puis, quand je lui ai dit, l'a renversé ma préparation. Connard ! Ce couillon voulait pas être aidé, i voulait boire ! On a tout essayé, les encouragements, la persuasion, la raison, la menace, rien ! Ce gars était un trou, i s'en fichait de crever et même de pas trouver les six-crocs qu'on cherchait tous, tant que c'était le ventre plein de vinasse. Rien à tirer d'un gars pareil.

Rien ? Si quand même. Lui ai dit que bon, si i voulait aller au camp s'imbiber de gnôle, on pouvait rien pour lui. Mais si i voulait nous aider à trouver le truc aux six crocs, si i voulait bien nous dire tout ce qu'il savait, on était prêts à noter et on chercherait nous aussi. Et j'ai pris parchemin et encre. Le gars croyait pas qu'on arriverait jamais - et lui non plus d'ailleurs - tellement ça faisait longtemps qu'il coursait le truc. Mais bon, il a été sympa, il nous a tout dit : les morts tous les deux-trois ans, le circuit autour du Cardolan, les victimes approchées sans les faire fuir (devait avoir un air humain à un moment) l'augmentation des morts avec les conflits... On s'est dit qu'on irait bien voir le site du dernier meurtre, pas très loin d'ici - une fillette de huit ans et demi, Yasmine, avait été sa proie et victime. Et i nous a même remis une carte avec l'emplacement.

Marre de Tirionel
Et pis le Bart est parti. Du coup on a fini notre nuit pendant que l'elfe veillait, et quand on a été levés - moi du moins, j'dors peu - j'ai pris la relève et elle est entrée en méditation. Justement, quand elle fait ça c'est plus profond que le plus profond des sommeils. J'en ai profité, délicatement - mais j'ai appris à avoir les doigts délicats à Tharbad - à la déshabiller entièrement. J'ai donné sa bourse à Tavar, j'ai mis les bandes qui écrasaient sa poitrine pour la faire passer pour un homme au bout d'une branche trop fine pour qu'elle puisse y aller, et j'ai planqué ses vêtements un peu partout. Et puis j'ai attendu. Les copains se sont réveillés, Dorn a bien vu que c'était une femme et pas un homme, et on a tous rigolé. Surtout quand elle a commencé à émerger et qu'elle a compris dans quel état elle était. La crise !

Elle a récupéré ses vêtements après un bon moment, mais pas la bourse. Pis elle est venue me chercher sur ma branche avec un de ses tours d'elfe. J'ai sauté au sol où me suis ramassé à peu près, elle a suivi. Pis elle a voulu me mettre la main dessus mais elle a compris qu'après Tharbad j'avais pas mal d'entraînement. Les rares fois où elle arrivait à me mettre la main dessus je me dégageais vite fait et le reste du temps je plongeais partout et elle touchait que dalle. N'empêche, ses intentions étaient très claires et elle voulait pas s'arrêter. Elle a eu l'air vexée quand je lui ai parlé des putains de Tharbad que ça choquait pas autant qu'elle, mais j'aurais pas dû dire ça - les putes de Tharbad sont plus sympas qu'elle et me donnaient à manger contre des herbes et des soins pour leurs petits et gros problèmes. Alors elle, Tiriel, elle a le droit d'essayer de rigoler à mes dépends et moi pas ? Minable.

N'empêche qu'elle a vite compris que mon point faible, c'était l'endurance. Chuis pas fait non plus pour courir et plonger et esquiver des heures et des heures. Elle non plus d'ailleurs, mais quand même plus que moi. J'aurais ben aimé que Dorn m'aide un peu mais i s'est contenté de regarder, amusé. Facile quand on fait près de huit pieds de haut ! N'empêche j'étais de plus en plus crevé et ya pas un qu'a essayé de la raisonner, cette tête de mule qu'acceptait pas de se faire remettre à sa place. A la fin, j'avais mal partout et je lui ai dit que fallait qu'elle fasse gaffe, que j'avais pas sa bourse mais qu'elle risquait de jamais savoir qui l'avait. Ça l'a fait arrêter un moment - encore l'or et toujours l'or. Finalement, les dragons sont pas pire que les humains ou les elfes ou les nains, juste beaucoup plus gros.

Mais en fait Tavar en a eu marre : après avoir bien rigolé, il a dit que c'était lui qu'avait la bourse et il l'a rendue à sa propriétaire, qu'a dit qu'elle me gardait un chien de sa chienne. N'empêche que les autres ont bien rigolé et qu'on s'en souviendra un moment. I faisait jour et Tirionel a voulu partir après s'être reposée, mais moi j'avais mal partout et j'étais pas prêt à aller quelque part dans mon état, fallait pas me pousser à bout comme ça. Me suis fait une infusion d'herbes pour me retaper, et le soir, après une bonne journée de repos, j'étais bien guéri, en pleine forme. Ça faisait des mois que la victime, Yasmine, était morte, les traces bougeraient pas avec un jour de plus ou de moins.
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Re: Terre du milieu - Système J "little team"

Message non lu par phejal »

Tiriel nue ça donne (presque) ça ^^

PS : si je poste une illus sans culotte, je vais me faire censurer par nos admirateurs maison :mrgreen:
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Le meilleur savoir-faire n’est pas de gagner cent victoires dans cent batailles, mais plutôt de vaincre l’ennemi sans combattre.
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Niemal
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Journal de Tobias - récit n° 9

Message non lu par Niemal »

Savez quoi ? On a eu chaud. Surtout Tirionel d'ailleurs. Et moi aussi pas mal en fait, mais plus tard. Enfin bon, pour une fois j'ai pas grand-chose à dire de mal sur les copains, même si j'ai trouvé Marti pas très doué pour les maths ou les cadeaux. Comprends pas comment ce gars peut être aussi avare et tout vouloir pour lui, et parfois distribuer son fric comme si c'était pas plus que des graines de pissenlit. Bon, d'un autre côté ça m'a plu qu'i donne facilement comme ça, pour une fois... Pour un peu j'en s'rais tombé sur le cul tellement je le trouvais sympa ! Ça a pas duré autant qu'j'aurais voulu mais bon, c'était un bon début.

Si les copains m'ont pas déçu, les humains qu'on a rencontrés, eux, étaient pas de la crème, dans leur très grande majorité. Ou alors de la crème qu'aurait salement tourné. Plus que salement même. Bon, mais à quoi je m'attendais aussi ? On cherchait un putain de tueur meneur de wargs et expert en déchiquetage, fallait pas non plus s'attendre à des enfants de coeur. Mais en fait c'est le gars qu'a trahi qu'a fait le plus mal. Pourquoi ce con qu'avait un boulot et tout a voulu jouer les terreurs comme ça ? Pour ce que ça lui a servi en plus...

En remontant la piste
Bon, bref, rev'nons à nos moutons. Une fois reposés, fallait suivre les indications donnés par Bart sur sa carte pour aller au site du dernier meurtre, la fille de 8 ans et demi, Yasmine. On avait aussi le nom d'un type qui pourrait nous aider, un forestier je crois, du nom de Vilimar. Jamais entendu un nom pareil, mais dans le bled paumé où i fallait aller, pourquoi pas, hein ? On a pris un chemin pas trop fréquenté, à travers bois, pour pas faire trop de mauvaises rencontres dans ce coin en guerre. Et pis j'aime bien quand ya un truc auquel grimper dare-dare.

Bon, on a marché le premier jour, même que Dorn avait pas une grande forme et il arrêtait pas de nous retarder avec un truc ou l'autre. Pis le soir certains sont allés chercher à bouffer pendant que je préparais le camp et un feu. Marti a ramené des champignons qu'j'lui ai dit qu'i pouvait s'les manger si y voulait mais qu'i s'rait l'seul, et l'a compris qu'il risquait pas d'avoir une très bonne digestion avec ça alors il les a jetés. Mais Tavar a ramené une chouette hase, un petit ragoût de lièvre ça aurait été pas mal avec quelques herbes, que les autres sont allés chercher. Encore un bon repas.

La pluie a un peu gâché la nuit et le début du lendemain, et là c'est moi qui traînait les pieds, alors Dorn m'a pris sur ses larges épaules - toujours aussi sympa. On est arrivé au village qu'on cherchait, y avait une douzaine de soldats de Saralainn qu'étaient avec le maréchal-ferrant, ça rendait certains gars du village nerveux. Tirionel, qu'était sous forme humaine, a demandé des infos à l'auberge et le gars a dit qu'on trouverait le Vilimar à la scierie au bout du village. Une scierie près d'la rivière proche pour utiliser l'eau pour faire tourner une roue à aubes qu'actionne une scie à l'intérieur.

Le scieur en chef avait l'air un peu nerveux en nous voyant - sans doute surtout en voyant la grande baraque qu'est Dorn et le paquet de muscles couvert de mailles qu'est le nain - mais l'a pas fait d'histoire pour nous dire qui était Vilimar. L'était en train de faire des cercueils avec d'autres, la guerre donnait au moins du boulot honnête à certains, même si j'aurais préféré aut'chose... Le gars voulait bien nous parler du site de la dernière attaque mais i bossait... Marti a offert 5 pièces de bronze au patron qu'en rev'nait pas - autant que c'qui donnait au gars en six mois ! - et on a pu emmener Vilimar avec sa bénédiction. Marti d'vient généreux (voulait même donner dix pièces au début) ou bien c'est qu'il est miro et il confond le bronze avec le cuivre ou moins ?

La scierie de tous les dangers
L'gars Vilimar, i nous a dit qu'i voulait bien nous emmener là-bas, c'était sur le site de l'ancienne scierie. Elle était trop isolée, pas bon pour le commerce, et ils l'ont déplacée. Y avait eu plusieurs meurtres i semblait, pas que Yasmine, p'têt' que les autres étaient plus récents. Enfin bon, c'était là-bas, à une heure de marche du village. Mais en marchant, j'ai r'marqué qu'i avait des traces plutôt récentes sur le chemin. Pour un site qui servait plus, l'avait l'air d'attirer du monde. On s'est arrêté un moment pour examiner les traces.

Entre Marti qui reniflait les traces comme un chien et Tavar qui les effleurait comme si c'était certaines parties de Tirionel, on a eu plein d'infos. Une douzaine de gars dont un sans doute plus costaud et lourd, et i-z-allaient à la scierie, pas de problème. Et si c'était leur planque du moment ? On commençait à voir le bâtiment que je me suis dit que putain on arrive la bouche en coeur et qu'i vont nous tomber dessus sans dire ouf ! On a fait halte histoire de pas faire les cons et essayer de voir où on mettait les pieds avant de se les faire bouffer.

Et bien nous en a pris. J'ai voulu faire le tour de la clairière en catimini, à l'abri des arbres, pour voir si j'pouvais voir quèqu'chose dans le vieux bâtiment. Tavar est v'nu et à nous deux on a fait le plein : du monde à l'intérieur, dont deux loups en bas et deux archers à l'étage. Ça sent mauvais... On est rev'nus prév'nir les autres. Marti et Dorn étaient partis de leur côté faire pareil, z'étaient restés discrets mais i-z-avaient rien vu : le nain passqu'i voit pas beaucoup plus loin qu'son casque, le berninga passqu'il avait trop peur que Marti fasse du bruit pour être assez concentré.

Bon, alors les pas-beaux-vilains étaient là, chouette, et on fait quoi alors ? Douze mecs et deux loups et p'têt' un gars balèze, à cinq ça fait juste. On a pensé à plein de trucs, rameuter du monde du village, attirer les gars avec les fesses du nain (l'avait pas l'air chaud...) pour les faire sortir et les prendre par surprise... En fin de compte, je me suis dit que j'pouvais p'têt' les endormir en leur foutant du somnifère dans leur bouffe, Vilimar a dit qu'c'était bien. I voulait rester avec nous, l'avait pas envie de rentrer seul à la nuit, pouvait p'têt' nous aider alors OK. Mission marchand de sable pour ma pomme.

A surpris, surpris et demi !
Mais j'allais pas y aller les doigts de pied en éventail, fallait mettre toutes les chances de not'côté. D'abord, fallait s'éloigner et préparer d'la bonneherbe pour tous. On a eu du mal à faire un feu discret, l'a fallu aller chercher un peu d'amadou sec pour faire démarrer l'feu mais ça a fini par prendre. J'ai écrasé les graines pour en faire assez pour tous, Vilimar compris. Quand l'infusion a été prête j'en ai donné à tous, on a bu et bon sang qu'les autres allaient voir c'qu'allait leur tomber sur la tête ! J'ai aussi donné d'quoi voir dans le noir pour tous quand i f'rait nuit.

Ouais, mais on a bientôt compris qu'on s'était fait doubler en beauté. Tirionel était toute pâle avec un couteau sur la gorge et Vilimar qui l'tenait derrière et qui nous d'mande de lâcher nos armes et qu'on allait voir son boss qu'on connaissait et tout, i nous attendait avec impatience... Et Tavar a repéré cinq aut' gus pas loin qui v'naient vers nous, i m'l'a fait comprendre d'un geste. Mais attends voir le p'tit jeunot : pendant qu'Tavar f'sait parler l'autre au couteau, moi, derrière les jambes des autres, me suis planqué et me suis faufilé sur le côté sans qu'on m'voit. T'aurais pas dû menacer Tirionel, Vilimar...

Ma pierre lui a ouvert le crâne et il est mort d'un coup. Les cinq autres ont attaqué mais les copains ont vite repris leurs armes et le combat a pas fait un pli. C'étaient des nuls et la moitié sont morts sans le savoir, et les autres ont vite pissé leur sang sans rien nous faire. Six morts, soit une petite moitié de l'équipe. Et maintenant, on fait comment pour les autres ? On s'est dit qu'avec les talents et le matos de Tirionel, et les habits des morts, on pourrait la maquiller et Tavar aussi pour faire les survivants qui rentrent avec deux prisonniers, les autres tous morts. Pendant que moi je me serais faufilé par derrière... et après baston !

L'elfe a donc maquillé l'Homme des Bois et elle pour passer pour deux bandits, et elle a rajouté du sang et autre sur le nain et le berninga. Marti était particulièrement gratiné, on aurait juré qu'il avait été passé à tabac ou qu'il sortait de sous les bottes d'une armée du Cardolan. Mais sinon, on savait que les déguisements tiendraient pas longtemps, faudrait être efficaces. Pendant qu'elle finissait, j'm'étais enduit d’ail des ours pour qu'les cabots me sentent pas. Puis ch'uis allé faire le tour de la vieille scierie et ch'uis monté à l'étage sans me faire voir. J'étais dans l'dos des deux archers, les pauvres...

Ça va chauffer, ça chauffe, ça a chauffé... dur !
Les deux maquillés en bandit s'sont approchés avec les deux "prisonniers" auxquels i-z-avaient pris leurs armes à la ceinture. Pendant c'temps j'avais pu repérer les lieux et les ennemis, dont leur chef... Cet enfoiré de Bart nous avait eu jusqu'au trognon, ce salaud de faux ivrogne avait joué à la perfection et on s'était fait couillonner en long et en large ! Mais attends mon gars : t'as plu que deux archers à qui je donne pas cher de leur peau vu qu'i m'ont pas vu, et en bas deux loups, un guerrier costaud et un gars qui sortait tout droit des assassins de Tharbad. Pas du tout impossible à prendre, tout ça...

Les maquillés se sont présentés et ont demandé à ce que les portes soient ouvertes. Bart se méfiait, et quand l'archer à qui j'ai explosé la tête est tombé de l'étage, il a compris l'topo, et le combat a commencé. L'assassin a disparu, les loups et le guerrier sont passés à l'attaque, et Bart a pris arc et flèches. Mordin a juste eu le temps de prendre sa hache et de protéger l'Homme des Bois qui loupait son tir sur le loup, et Dorn a fait pareil pour Tiriel... qu'a fait pareil aussi sur le loup. Dorn avait guerrier et loup sur lui, et s'il a pu bloquer l'attaque de l'homme, le cabot l'a un peu mâchouillé... Heureusement rien de grave et l'est costaud.

A l'étage l'autre archer voulait pas se laisser tuer comme le premier mais je l'ai quand même blessé. L'a sauté à l'extérieur, ça lui paraissait plus sûr que de rester avec moi, mais i s'est mal ramassé et après il a fui. Du coup j'ai envoyé une pierre dans la patte d'un loup, en bas. Avec une patte cassée Marti a pas eu trop de mal à l'achever, même si l'aurait pu faire plus vite. Tavar a choppé une flèche de Bart mais il a plus donné en retour, et après deux flèches le chef a commencé à filer par derrière en pissant son sang. Tirionel a foutu en l'air l'autre loup et le guerrier a commencé à prendre un peu et il restait seul, alors i s'est rendu, c'était juste un mercenaire.

Et l'assassin m'a fléché, ce salaud ! L'était monté discrètement par une trappe et i m'a troué la couenne ! Coup de pot c'était pas grave mais j'étais mal. Heureusement la pierre suivante l'a empêché de m'attaquer et la suivante encore lui a fait faire le grand plongeon vers le plancher des vaches. Les copains que j'appelais à l'aide ont même pas eu le temps d'arriver qu'c'était fini. Et Tavar a coursé Bart et lui a mis une flèche dans l'dos. L'était vivant alors il a arrêté ses saignements et il l'a fouillé. Tirionel est vite arrivée et Marti juste après, i se sont chamaillés à propos des pièces que le gars avait dans sa bourse je crois... toujours les mêmes.

Dorn et moi on discutait avec le mercenaire qu'était assez sympa et qui avait trouvé son récent patron pas clair. Le Bart était appelé quèqu'chose comme Scrapio par les autres ou un truc comme ça. En fait c'était un fameux comédien avec plein de matos pour se déguiser et même simuler des attaques de loup bizarre avec des trucs de métal en forme de mâchoire. Sans parler de son matos pour chirurgie (que j'ai pris) ou torture... Enfin bon, j'ai soigné un peu tout le monde - moi compris, avec l'aide du mercenaire que j'avais soigné aussi et qui m'a donné des plantes en remerciement. J'ai veillé sur le Bart ou Scrapio pendant le nuit et au matin on était en pleine forme. Prêt à poser quelques questions au gros monsieur faux alcoolique qui nous avait si bien mené en bateau.
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Niemal
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Journal de Tobias - récit n° 10

Message non lu par Niemal »

Toute fin est un recommencement. Autrement dit, une histoire se termine qu'une nouvelle redémarre. Et encore, quand je dis qu'elle se termine, faudrait ajouter "avant qu'elle ne r'prenne" ! Pasque quand c'est un esprit des temps anciens habitant Angmar qui s'invite, chais pas vous, mais moi ça m'fait penser à de la braise qui couve dans la cendre : manque juste un peu de vent pour faire repartir le feu. Notez que j'm'en bats vous savez quoi : tous ces malades veulent déjà tous nous foutre en l'air, alors ça change quoi ? Chuis juste un peu plus haut sur sa liste ? De t'manière paraîtrait qu'chuis maudit maintenant, alors...

Et à part ça sinon, ça va ? Ça baigne : dans le combat des peuples libres contre le mal, ce dernier a trébuché et s'est étalé dans la boue. Et on a l'air pas trop mal barrés pour lui refaire goûter au bon vieux terroir bien humide. Si seulement i pouvait comprendre qu'y faut y rester... 'fin bon, j'vais pas m'plaindre, si ya des salauds partout on a vu pas mal de gens sympas dernièrement. Et Marti a ach'té un chien, pas compris pourquoi mais l'avait l'air d'un vrai gamin, l'était mignon comme tout (le nain, le chien aussi d'ailleurs). Ya plus qu'à supporter les ébats bruyants et insatisfaits d'l'elfe et l'Homme des Bois, mais je sens qu'à force j'vais finir par m'y habituer... Bon, ce s'rait mieux dans l'ordre, alors je r'prends.

Agent d'Angmar
Bon ben la nuit s'est bien passée, j'étais trop crevé pour veiller (j'ai essayé) mais Tirionel l'a fait en m'faisant comprendre qu'ça valait mieux pour moi. Merci vieille, ça m'a fait du bien. Tiens, j'vais l'app'ler Tiriel pour changer, elle est restée tout le temps en femme je crois, ya juste le nom qu'a changé parfois, s'est fait appeler Neniel à un moment. Ouais, bon, donc le lendemain le gars... Scarpia en fait ch'crois qu'y s'appelait, l'avait pas l'air d'aller fort, alors j'ai été chercher encore des herbes - l'en a eu trois différentes rien qu'pour lui - histoire de stabiliser son état. A côté, comme l'était pas transportable, on a été chercher à bouffer, le nain a ram'né plein de gibier, et puis les autres ont creusé une fosse pour les cadavres qui puaient...

Là-d'ssus v'là les gars du patelin qui se ramènent, notamment le scieur et chef du gamin qu'était l'enfoiré d'informateur. Sans doute pasque personne l'avait vu rev'nir, et pour cause ! On leur a expliqué c'qui s'était passé, y nous ont fait confiance - j'm'attendais pas qu'ce soit si simple - et sont allés chercher de l'aide et prévenir les autorités, sympas. Le mercenaire, y s'est dit qu'valait mieux r'prendre la route et on lui a filé à manger et on s'est séparés en bons termes et tout. Pis des soldats de Saralainn sont arrivés, z'étaient impressionnés par c'qu'on avait fait, et z'avaient ram'né de quoi transporter l'Bart sur une barque. On a pu rev'nir au village avec lui.

Un soigneur s'est occupé d'lui (comme si j'en étais pas un !) et on nous a dit que l'Bart était tiré d'affaire (ben tiens !). J'en ai profité aussi pour essayer les amulettes. Ha ouais, j'allais oublier : Bart portait deux amulettes comme celle que j'avais, mais au lieu d'une tête de corbeau y avait le corps et les ailes, ça semblait magique et j'pouvais faire des soins magiques avec. Tavar les avait prises mais j'l'ai vu avec et i'm'les a laissées vu qu'je saurais mieux m'en servir peut-être. En tout cas, j'ai soigné un gars qu'avait une fracture avec une amulette, après quelques heures l'a pu sauter comme un cabri !

Comme le Bart/Scarpia avait r'pris conscience on nous a d'mandé si on voulait l'interroger. On y est allé mais l'a rien voulu dire... sauf qu'il est d'venu vert quand i m'a vu avec les trois amulettes, vu qu'i r'cherchait celle que j'avais avant et qui lui manquait. L'a voulu m'voir seul à seul pour me parler des amulettes, j'ai accepté malgré l'danger, même attaché j'avais qu'à moitié (et même moins) confiance, mais j'étais curieux. Et pis les copains et les gardes étaient prêts à intervenir, et j'avais fait une tisane de bonneherbe pour bibi, au cas où... et pour Tiriel et Dorn aussi, qu'i puissent intervenir plus vite au besoin.

Le Scarpia, c'est là qu'i m'a dit qu'i v'nait d'Angmar, qu'i bossait pour un esprit ancien qui voulait abattre un autre esprit ancien, l'oiseau de feu ou Lindonar, avec la magie des amulettes. I voulait que j'le fasse évader et m'a promis des savoirs et tout et tout si j'passais du côté d'son maître, j'ai fait ouais ouais j'vais y songer même si j'm'en battais les c... Pis ce salaud a voulu me faire la peau, avec une aiguille empoisonnée et i s'était détaché. L'a voulu me tordre l'cou mais avec la bonnherbe j'bondissais partout hors de sa portée tout en appelant les copains, l'a rien pu faire. Tiriel lui a mis une flèche dans la jambe et Marti lui a tranché la main. J'ai pas compris comment j'ai pu rater le garrot qu'j'voulais faire mais bon... Il est mort en me maudissant. Comme ça au moins les choses étaient simples.

Minas Girithlin
Et voilà, fin d'une histoire. On nous a dit qu'i avait une prime pour la tête à Scarpia à Fennas Drúnin, pourquoi pas, les maisons de soins auraient besoin d'ça peut-être. Pis l'officier qui s'était occupé de l'affaire nous a dit qu'on était quand même bons et qu'on s'rait p'têt' intéressés par une autre histoire : à Minas Girithlin, des filles avaient disparu et personne savait où elles étaient passées, pas eu de demande de rançon ou rien. C'était sur le chemin du retour en plus, alors... Après un meurtrier, on allait chercher un kidnappeur à présent.

Deux jours après on était rev'nus à Minas Girithlin, et on était un d'plus : Marti avait acheté un chiot qu'il a appelé Portos, à des fermiers. On a d'mandé après la famille Fametor ou un truc dans l'genre, c'étaient eux qu'avaient perdu des filles - trois en fait, leur en restait qu'une. La famille avait un grand manoir, c'taient des riches bourgeois qu'avaient fait fortune dans le commerce de produits orientaux. La mère était morte y a des années, le père, Locnar, avait l'air passablement chamboulé alors son frère de Dol Amroth était v'nu y a une semaine pour aider, c'est lui qu'avait fait courir le bruit qu'i cherchait des gens pour retrouver les petites...

Les petites qu'étaient grandes en fait : 26, 24 et 17 ans, et la dernière c'était la jumelle de la plus jeune qui restait - elle était très proche de sa jumelle et sûre qu'elle était vivante, elle l'aurait senti sinon. Le frère de Dol Amroth, Drufus, l'avait l'air plutôt sympa même si mystérieux concernant ses affaires, mais bon, on a été invités à manger et dormir. Le père avait l'air pas bien et semblait même pas content qu'on cherche ses filles, i disait qu'ça servirait à rien. Et pis la nuit, en rev'nant des latrines, y avait d'la lumière dans sa chambre mais pas d'bruit. Et d'la lumière aussi chez la fille, qu'était gardée et qu'avait pas pu causer autant qu'on aurait voulu à cause d'un foutu domestique à la nuque roide.

L'lend'main, bien r'posés et tout propres, on a dit qu'on allait voir où les filles avaient été vues en dernier. Même si c'était y a plus d'deux s'maines depuis la disparition d'la première, on apprendrait p'tête què'qu'chose. Et pis j'comptais poser pas mal de questions sur le chef de la famille Fametor, l'avait pas l'air net. I paraît qu'il avait un rival en ville, au château en fait, qu'aurait pu lui vouloir du mal, fallait voir. L'affaire avait l'air pas claire.

Filles sous cloche
On est allés à la rivière, où deux des disparitions avaient eu lieu. D'abord au lavoir, où la seconde avait été vue en dernier. Des lavandières y travaillaient, dont une aux gros nichons qu'a fait du charme à Dorn, marrant. Mais en fait c'est une vieille à la bouche édentée qu'a été la plus utile : contre un couteau du nain (pour couper sa bouffe menu vu qu'avec ses deux chicots ça d'vait pas êt' joisse), è nous a dit qu'elle avait vu un grand gars en noir approcher la fille, qui semblait pas effrayée et devait peut-être le connaître, avant de partir avec lui...

Au passage, i semble que la fille venait souvent par là passqu'elle avait un soupirant. Faut dire que le père devait les mettre un peu sous cloche, ses filles, pour que les grandes soient pas mariées à 26 et 24 ans. D'ailleurs on avait des échos comme quoi depuis la mort de la mère, le père, Locnar, était devenu un peu bizarre, froid et obnubilé par son commerce. Certains disaient qu'il était revenu transformé d'un de ses voyages, ce n'était plus le même...

Sinon, à part ça, aucune trace. Plus loin, à l'endroit où la cadette avait été vue en dernier, rien de spécial, c'était pas loin d'un ponton avec des barques qui permettaient de passer de l'autre côté. Coin isolé, personne avait vu, et chercher à l'aveuglette de l'autre côté de la rivière ça me disait pas trop. Alors on est allé voir au dernier endroit, là où l'aînée avait été vue en dernier, pas loin d'une ferme. Le fermier avait rien vu de spécial mais sa femme, quand j'lui ai posé la question, a dit qu'effectivement elle avait parfois vu passer un homme en noir dans les parages...

En fouillant le coin qu'i nous ont indiqué, Dorn a trouvé un poste d'observation bien planqué. Poste qui permettait de voir la ferme et les environs sans être vu. Et avec des traces récentes d'utilisation. En cherchant bien, on a même trouvé des restes d'une herbe, un bourgeon avec des traces de pollen. Pas pu dire ce que c'était, mais ça me donnait envie d'aller voir le château. En plus du rival de la famille Fametor, un certain Anton Doriath, j'me disais qu'y avait sûrement une bibliothèque avec des trucs sur les herbes. Si jamais on pouvait y jeter un œil...

Les pistes s'accumulent
Au château, on est tombé très vite sur le gars en question, qu'était l'intendant du châtelain. L'avait entendu parler de nous, on a été francs avec lui et i s'est montré humain voire plus. De manière générale, tout le monde semblait apprécier les filles, lui compris, mais le père était pas trop aimé et son "rival" avait l'air plus humain que lui. Bref, i nous a permis d'aller à la bibliothèque, et avec l'aide du maître du savoir du château on a trouvé : le pollen était celui d'un puissant somnifère qui plonge dans le coma pendant une semaine parfois.

Des filles enlevées sans se débattre, sans trace de lutte, et parfois après avoir été abordées par quelqu'un de grand et de connu... comme le père ? Fallait en savoir plus, mais le maître du savoir nous a conseillé d'en parler à son maître, l'intendant. Qu'est rev'nu nous parler du Locnar et des bruits qui se disaient à son sujet, parfois assez noirs. Ça allait des trafics avec des Haradrim et des pillages à l'orient pour faire fortune, à l'apprentissage de noirs savoirs magiques. Et c'est vrai que ça collait bien au personnage de Locnar.

On est encore allé voir la mémé aux deux chicots pour toutes dents car è d'vait savoir qui était le galant de la 2e fille, ça pourrait être sympa de lui poser des questions sur ce qu'il savait. Peut-être que la belle lui disait des trucs sur cette famille de riches qu'avait l'air pas nette-nette, en particulier le père. La vieille a vite tiré parti de notre demande pour faire réparer le toit, mijoter un petit plat, couper du bois, etc. Pis elle nous a donné le nom du gars et là où i créchait.

C'était l'soir et fallait rentrer si on voulait pas éveiller trop de soupçons. Mais je sentais qu'on allait pas forcément beaucoup dormir. Fallait causer à la dernière jeunette pour qu'elle nous dise tout ce qu'elle aurait peut-être voulu dire mais qu'elle avait pas pu. Et pis dans la bibliothèque on avait cherché des trucs sur la construction du manoir et on était tombé sur les plans... où la partie sur le sous-sol avait été ôtée volontairement. J'aim'pas quand on nous cache des trucs, et je voyais bien un souterrain secret depuis le manoir vers l'extérieur, et peut-être des cellules. Une p'tit'visite du proprio s'imposait. Mais avec le nain et son chien, ça allait êt'galère d'êt'discret !
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