Warhammer "Les milles Trônes"

Réservé aux membres.
Résumé, compte rendu, impression des joueurs des séances précédente.
Récit et nouvelle en tout genre.
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Bob Fortune
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Warhammer "Les milles Trônes"

Message non lu par Bob Fortune »

Bonjour,

J'ouvre ce post pour parler de votre campagne. Vous pouvez l'utiliser comme vous le souhaitez (résumés, descriptions etc...),
(juste évitons ici les discutions point de règle)
De mon coté je l’alimenterai aussi de petits textes.

Nous sommes dans la période du règne de l’empereur Karl Franz, en l'an 2522.
L’Empire vacille, au bord de l’effondrement. Les horreurs de la récente Incursion du Chaos,
surnommée la Tempête du Chaos, ont laissé les contrées de Sigmar sous le choc.
Le Nord est ravagé, ses cités réduites en cendres, les cadavres pourrissant partout à ciel ouvert…
Les hommes-bètes, les mutants et les survivants de l’armée d’Archaon rôdent dans les ombres
de ces contrées jadis puissantes.
Les réfugiés envahissent les cités occidentales à la recherche de nourriture et de protection,
et l’effet de vague qu’a eu la Grande Guerre se ressent à tous les niveaux de la société impériale.


Doril, le Ménestrel :
Au soixante-deuxième jour de guerre, les armées de l'Empereur
arrivèrent à Middenheim avec Valten. Archaon leva le siège pour se
préparer au combat et l'engagement eut lieu au village de Sokh. La
bataille fit rage pendant quatre jours, durant lesquels les forces de
l'Empire réussirent tout juste à résister. Valten parvint presque à tuer
Archaon en combat singulier, mais, au dernier moment, le Seigneur de
la Fin des Temps le jeta à terre. Il ne dut la vie sauve qu'à la soudaine
trahison des alliés orques d'Archaon, qui le força à se retirer pour
rassembler ses troupes
.
A+
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Bob Fortune
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Re: Warhammer "Les milles Trônes"

Message non lu par Bob Fortune »

Doril, le Ménestrel :
Au cours de son quinzième été, Sigmar se trouvait seul dans les bois quelque part au sud de Reikdorf lorsqu'il entendit une bande d'orques piétiner lourdement au travers des broussailles. Ces orques, menés par le chef de guerre orque noir Vagraz Fend-la-Hure, avaient tendu une embuscade aux nains d'un convoi de marchandises en provenance de Karaz-a-Karak et retournaient à leur camp avec leur butin et leurs prisonniers. Sigmar les arrêta et les massacra jusqu'au dernier dans un combat épique qui fit résonner les frondaisons de la forêt.

Après le combat, lorsqu'il reprit enfin son souffle, Sigmar apprit qu'il venait de sauver la vie de Kurgan Barbe de Fer, roi de Karaz-a-Karak, qui avait été capturé par Vagraz Fend-la-Hure avec plusieurs membres de sa parentèle. Plein de reconnaissance, le nain récompensa le guerrier unberogen en lui offrant un étonnant artefact : le marteau de guerre Ghal Maraz, dont le nom signifie «Briseur de Crânes» en langue naine. Les deux guerriers devinrent des amis intimes et les nains combattirent souvent côte à côte avec les humains contre la marée montante des orques et des gobelins.
Lorsqu'il ne combattait pas les peaux-vertes, Sigmar s'affairait à bâtir son empire, car il pressentait que l'humanité ne survivrait qu'à la seule condition de parvenir à s'unir contre les nombreux dangers qui la guettaient. Par un mélange de ruse, de diplomatie et de guerre ouverte, il attira les diverses tribus au sein de sa confédé-ration, dont il assuma le rôle de chef incontesté.

Le moment de vérité arriva lorsque les nains firent parvenir un message au camp de Sigmar, près de Nuln, pour l'informer qu'une immense armée d'orques, la plus importante qu'on ait vue depuis des siècles, tentait de forcer le passage au col du Feu Noir. Les nains avaient de grandes difficultés à le défendre et le roi Kurgan l'appela en invoquant leur ancienne amitié : « Car si nous échouons en cette heure, nos deux peuples sont perdus ! »

Sigmar ne perdit pas une seconde, il convoqua les tribus à une grande assemblée dans les territoires des Brigondiens de l'est et il leur exposa son cas. Il énuméra les outrages que leur avaient fait subir les peaux-vertes : les fermes brûlées et les familles assas-sinées, le bétail volé et les puits empoisonnés. Il leur dépeignit le danger qui prenait forme dans les montagnes. Il leur décrivit la gigan-tesque horde d'orques contre laquelle les nains étaient en train de lutter désespérément. Sigmar implora les tribus rassemblées de ne pas aller à la rencontre des orques et des gobelins comme elles l'avaient toujours fait dans le passé, désunies, refusant de se prêter assistance et de combiner leurs forces lorsque le besoin s'en faisait sentir, car cela ne pourrait mener qu'à leur défaite.
Sa voix s'élevant avec une rage qui vibra dans le cœur de chacun des membres de l'assistance, il appela les tribus à s'unir et à combattre aux côtés des nains et leur déclara que ceci serait le creuset d'où sortirait une nouvelle nation. Le cri de Sigmar: «À la guerre!» qui termina son discours fut suivi d'une telle ovation que les nains eux-mêmes l'entendirent du haut du col du Feu Noir.

L’armée de Sigmar arriva à point nommé, au moment même où les orques venaient enfin d'ouvrir une brèche dans la muraille que le roi Kurgan avait fait construire en travers du col. Menant la charge sur le chariot de Siggurd, le chef des Brigondiens, Sigmar fondit sur les peaux-vertes comme s'il était Ulric en personne. La puissance de l'assaut des humains stoppa net la progression des orques et des gobelins, puis commença à les faire reculer. Les nains virent tourner leur chance et ils chargèrent depuis leurs fortins et leurs tours pour s'abattre sur les flancs de l'ennemi.

Saisis de terreur, les peaux-vertes commencèrent à se disperser et à fuir. Leur chef, un orque déjà âgé mais très puissant, connu sous le sobriquet de «Ragesang», essaya de rassembler ses troupes et de retourner à l'attaque. Chargeant à la tête de sa bande de guerriers, il se retrouva face à face avec Sigmar.

Tandis que Siggurd et ses guerriers d'élite se battaient contre les gardes de Ragesang, Sigmar et le seigneur de guerre orque engagèrent un combat singulier. Le marteau et le grand couperet s'entrechoquèrent tandis que leurs deux propriétaires luttaient pour obtenir l'avantage. Finalement, ce fut Sigmar qui abattit le chef orque d'un coup double magistral, brisant d'abord la main qui tenait le couperet puis enfonçant le crâne de Ragesang d'un revers.

La mort de leur chef déclencha la déroute de l'armée des orques qui, prise de panique, s'enfuit dans une grande débandade. Le massacre qui s'ensuivit fut terrifiant à contempler tandis que les hommes et les nains se jetaient sur leurs ennemis jurés. Jamais dans le monde on ne vit un afflux de corbeaux aussi considérable que celui qui se rassembla pour festoyer sur les dépouilles des peaux-vertes restées sur le champ de bataille.
Il mourut tant d'orques et de gobelins ce jour-là qu'il leur fallut plus de mille ans avant d'être de nouveau capables de lever une telle armée.
Slyden

Re: Warhammer "Les milles Trônes"

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Doril, le ménestrel:
Le hameau d’Itzbad fut une des premières victimes des assauts des hommes bêtes dans les prémices de la sombre période portant désormais le funeste nom de Tempête du Chaos. Situé a l’ouest de la ville de Pie, sur les bords sud de la rivière Reik , aux pieds des montagnes de Skaag, Itzbad accueillait quelques familles simples et pauvres mais fidèles à l’empire.
La famille Vaynes représentait l’une d’elles. Johann, le père, était pêcheur et sa femme, Régina, tissait des filets de pêches et des paniers en osier. Le couple avait donné naissance à quatre filles. La benjamine, Mathilde, âgée de 8 ans, aimait écouter, avant de s’endormir, les histoires imaginaires et fabuleuses que son ainée, Cylya, lui contait. Alexa et Hanna, plus pragmatiques que leur deux autres soeurs, aidaient déjà beaucoup leurs parents et ne se gênaient pas pour faire remarquer à leur ainée et leur benjamine, que les belles histoires ne nourrissaient pas le ventre.
Cylya avait, il est vrai, pris la mauvaise habitude de passer de nombreuses nuits dehors plutôt que d'aider aux tâches quotidiennes. Elle observait les étoiles, se demandait en contemplant la constellation de Gnuthus le buffle, signe sous lequel elle été née, vers où irait son dévouement et sa loyauté. Elle guettait dans le firmament un signe qui infléchirait sa destinée, même si elle ne savait pas elle même ce qu’elle attendait véritablement. A défaut d'y voir un signe, elle imaginait sous les étoiles les histoires qu’elle raconterait à sa jeune soeur Mathilde.
Ce fut au cours d’une des ces nuits de veille qu’un terrible pressentiment de danger et de mort l’envahit. La dernière fois que pareil frisson l’avait saisi, cela avait sonné comme une alarme invisible et lui avait permis d'éviter de marcher sur un piège à loup. Aussi prit elle l’avertissement très au sérieux. Elle se précipita pour réveiller sa famille et se montra assez terrifiée et persuasive pour convaincre tout le monde de descendre dans les sous sols humides creusés sous la maison et d’en barricader maladroitement l’entrée avec tout ce qui leur tombait sous la main.
Cette nuit la, une douzaine d’hommes bêtes monstrueux transforma Itzbad en un charnier de souffrance et de sang. Malheureusement pour la famille Vaynes, leur présence au sous sol sol fut vite découverte. Les hurlements de Cylya invoquant la protection de Sigmar, et ses coups malhabiles sur les bras des deux hommes bêtes, ne retarda que pour un temps la destruction de la barricade improvisée. « je suis le métal, tu es le marteau » fut les derniers mots de la jeune fille avant qu’un voile rouge n’obscurcisse sa vision et que sa conscience ne sombre dans un abime d’obscurité...



Doril, le ménestrel:
Cela faisait plusieurs jours qu’ils avaient quitté Carroburg. Les éclaireurs avaient trouvé les traces d’hommes bêtes près de Prie. Le grand temple d’Alddorf avait envoyé un de ses prêtre, Ralph Horsley, régler la question. Sa position lui avait permis de lever facilement une escouade de soldats impériaux à Carroburg, mais s’était grâce a ses propres talents de commandement qu’il avait persuadé les soldats de marcher de nuit pour en finir avec la menace du chaos.
C’est dans le hameau d’Itzgad qu’eut lieu l’affrontement. Les hommes bêtes en sous nombre et éparpillés dans les maisons dévastées n’avaient pas la moindre chance. Entendant le hurlement d’une femme encore en vie, Ralph Horsley et quelques soldats se précipitèrent dans une bâtisse saccagée et surprirent deux hommes bêtes qui s’acharnaient sur un amoncellement improvisé de planches, d'osier et de filets de pêches, pour s’ouvrir un passage vers un sous sols où Ralph devina la présence d’une demi douzaine d’individus recroquevillés sur eux même. Ce n’est que secondairement qu’il avisa aux pieds des hommes bêtes, désormais morts, le corps ensanglanté d'une jeune fille et compris qu’elle s’était sacrifiée pour retarder la mort de sa famille. Emu, Ralph s’agenouilla et invoqua la magie de Sigmar pour de sa main stopper l’hémorragie et redonner à la jeune fille un espoir de survie...




Doril, le ménestrel:
Ralph Horsley se tourna une dernière fois vers celle qu’il avait initié au culte de Sigmar. Archaon était défait mais le combat était loin d’être terminé. Volkmar le Sévère, le grand théogoniste de Sigmar, avait requis sa présence pour une nouvelle expédition et un étrange pressentiment, partagée par son élève, lui disait qu’il n’en reviendrait pas.
Le prêtre se souvenait de son premier refus de la prendre comme initiée, puis de sa résignation lorsqu’il avait compris qu’une fois revenu a elle, Cylya Vaynes ne renoncerait jamais à sa propre interprétation de cette nuit tragique où les hommes bêtes avait fait de son hameau un cimetière, obligeant les rares survivants à rejoindre la protection des cités; Sigmar avait répondu à sa prière et sauver sa famille, en retour elle lui consacrerait sa vie. Elle était trop âgée avait il pensé, les novices sont ordinairement formés dès leur plus jeune âge.
Mais il avait compris que laisser une jeune fille naïve divaguer de la sorte sur les routes de l’empire serait vite la condamner à une fin précocement funeste pour blasphème et hérésie. Aussi l’avait il formé comme il pouvait, lui avait enseigné l’obéissance a l’autorité, les valeurs d’union et de protection de l’empire et avait ,l’espérait il, enseigner à sa jeune initiée un peu plus de discernement et moins de témérité.
En cadeau de départ Ralph Horsley remis a son élève son marteau à deux mains dont il lui en avait enseigné l’usage malgré son rang de simple initiée. Sur le manche de la vieille arme, autrefois constellé de pierres précieuses, aujourd’hui d’autant de cratères vides comme les cicatrices d'une trop longue histoire, on pouvait encore y lire l’inscription gravée en Khazalid: « Dron Vengryn », qui pouvait se traduire approximativement par « tonnerre vengeur » ou par « le grondement de la justice ». Ralph accompagna son cadeau des paroles qui devait accompagner à jamais la jeune disciple:
« Protège les citoyens de l'empire et ne te perd pas dans d'inutiles querelles. Use de ton esprit et de ton jugement pour identifier le véritable ennemi, et une fois que tu l'auras identifié, que le fracas vengeur de Dron Vengryn s’abatte comme la foudre sur celui-ci, que l’écho de ta victoire sur les forces impies et chaotiques résonne aux confins de l’empire comme le roulement du tonnerre annonciateur de la colère victorieuse de Sigmar. »
Ce fut les derniers mots de Ralph Horsley à sa disciple...
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Mafalda
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Re: Warhammer "Les milles Trônes"

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AVIS DE RECHERCHE
Pour Sorcellerie, Trahison, Hérésie et Crimes contre notre Glorieux Empire

GAVIUS KLUGGE
Sorcier de l'Ordre Gris des Collèges de Magie

Que tous, bons citoyens et fidèles serviteurs de Sigmar, sachent que l'accusé, Gavius Klugge, autrefois habitant d'Altdorf, est un traître, un sorcier et un escroc. Il est accusé des crimes suivants:

Premièrement, d'avoir sciemment et avec préméditation répandu l'hérésie et fomenté la rébellion contre le Culte de Sigmar et l'Empire.

Deuxièmement, de s'être rendu coupable de subversion et de simulacre.

Troisièmement, d'avoir publiquement défié l'autorité du Culte de Sigmar et de l'Ordre des Templiers de Sigmar.

Quatrièmement, d'avoir pratiqué les forme les plus crapuleuses de magie, prohibées par les Collèges de Magie, parmi lesquelles les illusions, charmes et sorts de tromperie, hérésies aux yeux de Sigmar.

Herr Klugge est un individu trompeur auquel il ne faut pas faire confiance. Gavius Klugge est un homme d'âge avancé et un maître du déguisement.

N'APPROCHEZ PAS le suspect et ne tentez pas de l'appréhender vous-même. Il s'agit d'un sorcier gris extrêmement puissant.

Wilhelm Leopold
Capitaine de l'Ordre des Templiers de Sigmar
:sm0079:
Slyden

Re: Warhammer "Les milles Trônes"

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chapitre 1: Improbable Rencontre


Doril, le ménestrel:
Ce soir là, à quelques lieues à l’est de la grande cité portuaire de Marienbourg, l’auberge de La Bonne Tambouille devait être témoin d’une improbable rencontre. L’aubergiste cuisinait comme à son habitude. Sa jeune fille servait les quelques clients présents. Tout semblait se présenter comme une soirée ordinaire.

Quatre chapeaux noirs, la police locale de la cité-état de Marienbourg, ripaillaient bruyamment. Leurs rires grossiers fusaient chaque fois que la serveuse passait les servir, et que l’un d’eux la raillait d’une plaisanterie triviale, parfois la harcelait d’un geste déplacé ou d’une étreinte équivoque, de laquelle la pauvrette s’extirpait toujours avec la plus grande difficulté, à force de contorsions, sous des quolibets moqueurs et vulgaires.

Solitaire, un elfe discret nommé Halion, observait la scène, mangeant frugalement quelques fruits à une table plongée dans l’ombre.

Seul également, à une table près du comptoir, buvant sa pinte sans aucune frugalité, un nain scrutait avec insistance la porte d’entrée, attendant l’arrivée de visiteurs.

Un couple d’halfings entra mais ce n’étaient pas eux que le nain attendait. L’un des halfings avait comme diminutif Tass, pour palier à un nom interminable que peu de gens savait mémoriser correctement, et un de ses frères l’accompagnait. Ils avaient rendez vous avec un autre de leur frère et, voyant que celui-ci n’était pas encore arrivé, allèrent s’assoir plein d’entrain à une table pour festoyer et prendre leur -seulement- sixième repas.

Grumwald, le nain, haussa les épaules et commanda une autre pinte. Il patientait l’arrivée de deux personnes qui devait aider son maitre forgeron dans les soucis qu’il rencontrait. Celles-ci arrivèrent enfin, peu après les deux halfings: il s’agissait de deux jeunes filles de dix-sept ans. La jeunesse de leurs traits était trompeuse. Grunwald connaissait l’une d’elle , Morrigan, la redoutable apprentie sorcière, capable de se servir des vents magiques. Il découvrait la seconde, une initiée de Sigmar, comme son pendentif représentant une comète a deux queues le rappelait, grande et élancée, portant étrangement un lourd marteau à deux mains habituellement réservé aux prêtres et arborant une longue chevelure brune a la place de l’habituelle tonsure des représentants de ce culte. Grumwald haussa de nouveau les épaules, sans doute des singularités du à un enseignement particulier. Le nain les accueillit toutes deux et pris connaissance du prénom de l’initiée, Cylya. Après les courtes présentations d’usage il exposa immédiatement ce qu’il savait sur les raisons de leur venue...

...Plus tard, alors que le trio était absorbé dans leur conversation depuis un long moment déjà, le repas terminé, les assiettes vides, la pinte du nain de nouveau remplie, des bruits extérieurs de combats alertèrent Grunwald et Morrigan. Ils avisèrent tout deux que la pièce s’était vidée: nulles traces des quatre chapeaux noirs, de l’elfe ou des halfings, nulles traces non plus de la serveuse. Derrière son comptoir l’aubergiste était pâle et effrayé. Morrigan se leva et se dirigea vers l’entrée. Grumwald attrapa son arme et son bouclier et fit signe a l’initiée, qui n’avait rien entendu, de prendre son marteau et de les suivre.

A l’extérieur, Halion utilisait son arc contre les quatre chapeaux noirs. Virevoltants sur le muret de pierre de deux mètres de haut qui formait l’enceinte de l’auberge, Tass le halfing tirait à la fronde en soutien derrière l’elfe. Les sanglots bruyants de la jeune fille aux mains brutales des quatre hommes ne laissaient pas planer de doutes sur les outrages qu’elle subissait. Les quatre chapeaux noirs, armés pour certains d’arbalètes, ne semblait pas vouloir s’en laisser compter et priaient l’elfe et le halfing de déguerpir au plus vite en les menaçant de représailles si ils continuaient se mêler de ce qui ne les regardait pas. L’archer et le frondeur répondirent par l’usage de leurs armes, et les projectiles jaillirent de nouveau. Un des quatre hommes fut blessé, tout comme l’elfe touché à la jambe par un carreau d'arbalète.

Inspirée, Morrigan usa de sa magie, pour l’espace d’une dizaine de seconde, faire résonner à proximité le son du martèlement des chevaux sur sol, pareil au galop de la milice arrivant sur les lieux d’un crime pour s’occuper de régler l’ affaire.

De véritables chapeaux noirs se réclamant de l’autorité locale auraient du se réjouir de l’arrivée de renforts alors que deux bandits, elfe et halfing, les assaillaient pour les détrousser. Mais, au contraire, ces quatre là prirent peur et rompirent le combat témoignant du même coup que leur identité affichée ne devait pas être la bonne, et qu'il devait s'agir de vulgaires bandits.

Alors que les chapeaux noirs amorçaient une retraite, ralentit par la blessure de l’un des leurs et par un autre remettant culotte et pantalon en place, Grumwald avança avec prudence pour protéger la serveuse en pleurs de son bouclier tandis que, derrière lui, Cylya aidait la jeune fille en état de choc à se remettre debout et a regagner rapidement l’intérieur de l’auberge. Le frère de Tass qui était passée on ne sait où, et dont on ignorait toujours le nom, sortit de l’auberge et s’enquit auprès de son frère « de quoi donc il faisait perché ainsi sur un muret de 2 mètres de haut occupé a courir sauter et faire tournoyer sa fronde alors qu’il risquait de se blesser vilainement? »

L’affrontement semblait être terminé. Mais l’elfe devait sans doute connaitre les quatre hommes et avoir un lourd diffèrent avec eux. Malgré son estafilade à la jambe, Il laissa tomber son arc et chargea l’épée a la main avec une furie que n’aurait pas envié un nain tueur de troll, soutenu par l’halfing et sa fronde, qui pria son frère de l’attendre sagement à l’intérieur car il s’amusait beaucoup là où il était.

L’aubergiste se confondit en remerciement pour avoir sauvé sa fille. Morrigan usa de sa magie pour la calmer et l’endormir et laissa au père le soin de la porter sur un lit. Cylya se dirigea vers la porte derrière le comptoir qu’elle ouvrit pour voir ce qu’il advenait de l’elfe et du halfing. Morrigan la suivit et sortit à sa suite pour observer également ce qui se passait.

Halion et Tass poursuivaient sans relâche les quatre hommes qui se dirigeait vers l’écurie. Grumwald demeurait en retrait de ce combat, observateur, essayant de comprendre les causes de cet acharnement. Deux des chapeaux noirs, sans doute le chef ainsi que celui qui était blessé, parvinrent a monter sur un même cheval. Tass d’un coup de fronde tenta d’énerver la monture pour la faire se cabrer et désarçonner ses cavaliers. Mais la pierre, bien que touchant le cheval, ne fit que frôler l’encolure de la bête qui ne broncha pas le moins du monde. Son cavalier indemne l’éperonna rapidement et, sans demander son reste, s’enfuit au galop avec son camarade blessé.

Il était a espérer pour Tass et Halion que l’obscurité et l’action avaient empêché les deux fuyards de graver leur visage dans leur mémoire vengeresse, car, si avant cette nuit ces hommes n’avait pas été leurs ennemis, il est certain qu’ils l’étaient désormais.

Acculés aux abords de l’écurie, les deux derniers chapeaux noirs n’avaient d’autres choix que de faire face a la furie aveugle de leur assaillant elfique, et à la pluie de pierre du frondeur halfing. Blessé, à un contre deux adversaires plus expérimentés, plus puissants, mieux protégés, l’elfe semblait voué à une mort certaine. C’est du moins ce que pensa Cylya qui chargea dans la mêlée alors que la voix de son ancien mentor résonnait dans sa tête pour lui demander si elle pensait réellement qu’il s’agissait là d’une sage décision et d’un important combat ? Cylya se pinça les lèvres car elle avait peu de doute sur la réponse, mais il était impossible de revenir en arrière. Elle plaignait la serveuse et priait les dieux pour qu’ils épargnent à ses soeurs pareille horreur. Une sourde colère était née en elle à cette idée, et animait dans l'instant présent le puissant marteau nain légué par son mentor. Grumwald ,voyant la charge de l’initiée chargea à son tour pour la soutenir, tout en se disant que ce combat n’était pas le leur.

Le combat fut rapidement terminé. Les deux hommes au chapeau noir se concentrèrent rageusement sur Halion et le blessèrent gravement, un flot de sang ininterrompu s’écoulant de la jambe méconnaissable de l'elfe. Puis l’un d’eux succomba sous les coups violents du nain et de l’initiée de Sigmar. Le dernier connu le même sort alors qu’il tentait désespérément de s’échapper: l’halfing et l’elfe s’étaient déjà mis dans une position inconfortable, inutile de laisser de nouveaux témoins survivre et se souvenir qu’un nain et deux jeunes filles s’étaient également mêlés ultérieurement de cette tragique affaire.

Mourant, Halion fut rapidement ramené à l’intérieur de l’auberge porté par Grumwald. Cylya parvint tant bien que mal a stopper l’hémorragie et sauver la vie et accessoirement la jambe de l’elfe qui, une fois hors de danger, fit preuve d’amabilité et sembla reconnaissant d’avoir survécu. Pendant ce temps, Tass, emplit de compassion, délesta charitablement les deux cadavres de leur babioles inutiles: épée, arbalètes, piécettes, afin qu’ils soient propres et présentables pour leur cérémonie mortuaire.


C’est ainsi que cet improbable groupe se forma: un nain charpenté, un elfe aussi grand que mince, deux halfings intrépides, une jeune fille apprentie sorcière, et une autre jeune fille élancée initiée de Sigmar. Au matin, ensemble, le groupe entra dans Marienbourg puis se sépara pour vaquer à leurs affaires respectives. Le matin suivant tous se retrouvèrent à l’auberge du Mineur. Ils partagèrent quelques informations: peut être ainsi s’aideraient ils mutuellement?

Halion, qui avait retrouvé toute sa vitalité à l’aide des représentant de sa communauté, enquêtait sur la disparition récente de navires marchands elfiques.

Tass et sa soeur n’avaient pas retrouvé leur frère et enquêtaient sur sa disparition. Ils enquêtaient également sur une autre disparition pour le compte d’une autre personne qui souhaitait garder son identité secrète.

Le maitre forgeron de Grumwald avait vu sa forge fermer ,suite des événements incertains advenus à l’intérieur. Ces incidents mettaient en cause un jeune garçon qu’un prêtre de Sigmar , peut être Esmer III en personne, le grand théogoniste déchu par le le retour de Volkmar le sévère, avait déclaré réincarnation du dieu Sigmar lui même.
Une grande procession s’était créée dans le quartier des temples à cette annonce miraculeuse, puis avait disparue de la cité, peut être vers le nord. Les tensions politiques et les divisions du culte de Sigmar, avec non moins deux réincarnations déclarées d’un même dieu à la même période, semblaient l’emporter sur ses préceptes et affaiblir un peu plus l’empire en ces temps déjà troubles.
Grumwald, Morrigan et Cylya enquêtaient sur ces évènements pour aider à la réouverture de la forge.

Tous ces récits avaient au moins deux mots communs: disparition et enquête. Peut être existait il un lien entre toutes les histoires. Enquêter sur l’une d’elle aiderait peut être ainsi à éclaircir les autres...

Le petit déjeuner était terminé. Le jour venait à peine de se lever. Une journée d’enquête dans la cité marchande de Marienbourg commençait. L'initiée de Sigmar se prépara pour se rendre dans le quartier des temples. Il y avait également la forge, le port, les quartiers populaires et d’autres endroits à visiter. L’immense cité s’éveillait. Mais sous la lumière du jour ses secrets demeuraient encore cachés dans les ombres.


Modifié en dernier par Slyden le 05 juillet 2016, 22:11, modifié 1 fois.
Slyden

Re: Warhammer "Les milles Trônes"

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chapitre 2: Plus de questions que de réponses...

Doril le Menestrel,


Les six personnes attablées à l'une des tables de l’auberge du Mineur formaient un groupe des plus cosmopolite: deux jeunes filles humaines, deux frères halfings, un elfe et un nain. Chacun avait ses raisons pour enquêter sur de récentes disparitions, et chacun s’éparpilla à la fin du petit-déjeuner dans la cité en quête d’indices.

L’immense cité portuaire de Marienbourg s’éveillait. Du quartier des forges jusqu’aux portes du grand temple de Manaan les rumeurs se répandaient, décrivant des faits récents, faits déformés systématiquement par un voile d’imaginaire et de superstition.

Mais à force de persévérance, les esquisses indistinctes finirent par dessiner la silhouette d’un enfant de moins de 8 ans aux origines troublantes et au destin encore plus flou, le même enfant qui déjoua l’assaut de cultistes du chaos dans une forge de la cité, le même enfant que le grand théogoniste destitué Esmer III déclara réincarnation de Sigmar, le même enfant qu’une procession enthousiaste et charmée suivit aveuglement hors de la cité, le même enfant qui, dans le rêve fou de ses suivants, semblait devoir vaincre définitivement les armées du chaos et ramener paix et prospérité dans l’empire, le même enfant qui, dans une réalité moins glorieuse, demeurait encore une énigme tant les faits relatés faisaient de lui un être d’exception...fascinant et menaçant..


... 7 ans auparavant le répurgateur Osric Falkenhein, guidé par un nommé « Djekil Vonansart » ou quelque chose d’approchant, s’avantura dans les Marais Maudits, au nord de Marienbourg. Dans les ruines d’un bastion à trois tours, le duo embusqua et massacra une vingtaine de cultistes et d’ hommes bêtes. Au coeur du rituel que les adeptes du chaos allait accomplir il y avait ce jeune enfant , Karl. L’enfant allait t’il être sacrifié ou le rituel accomplit devait-il avoir une autre finalité? Osric crut ce jour-là avoir sauvé un innocent d’une fin tragique ramena l'orphelin pour le confier a une grande prêtresse de Shellya qui gérait un orphelinat à Marienbourg.

La grande prêtresse ,dont l’infinie compassion ne pouvait être niée, fut convaincu en quelques jours de la malignité de l’enfant, lequel avait le pouvoir potentiel d’obliger toute personne l’approchant a satisfaire à ses désirs. Elle chargea une de ses suivantes, Greta, de le ramener au répurgateur Osric mais celle ci n’obéit pas et, sans doute déjà sous le charme de l’enfant, éleva ce dernier en secret...

Il y a de cela 2 semaines, trois personnes, sans doute des cultistes du chaos, voulurent enlever l’enfant. Ils tuèrent une initiée de Shallya qui veillait sur lui. Poursuivant leur proie dans une forge, deux d’entre eux moururent sous les coups du marteau de l’enfant prodige. Ces incidents furent a l’origine de la procession qui naquit dans le quartier des temples. On ne sait ce qu'il advint du présumé troisième cultiste.

La grande prêtresse de Shallya qui avait jadis reconnu la menace que représentait l’enfant, voulu s’interposer et dénoncer sa mafaisance. Mais certaines de ses suivantes, sous emprise, la devancèrent et c’est elle même et quelques initiées qui lui étaient restées fidèle qui subirent l’ire de la foule pour oser douter du miracle de la réincarnation de Sigmar. Les initiées furent tuées, et la grande prêtresse échappa au lynchage mais fut condamnée à mourir d’agonie sous les crachats et les invectives de la foule en colère, dans une cage suspendue en place publique, près du temple de Sigmar, temple fermé depuis des années comme le symbole d’un espoir et d’un ordre depuis longtemps disparus.

C’est de cette grande prêtresse qu’Halion, l’elfe intrépide, couvert par les ombres de la nuit, obtint les renseignements qui permirent de faire avancer l’enquête. Greta, la suivante qui avait élevé l’enfant, dont la malveillance et la froideur semblait égaler la générosité de coeur de la condamnée, avait prit la tête de l’orphelinat de Shallya et martyrisait les initiées.

Mais la grande prêtresse mourante, et acceptant son sort comme un devoir de rédemption, conservait un ancien allié, Osric Falkenheim le répurgateur. Il fut ardu de retrouver trace de ce dernier, mais une fois dissipé les relents d’opium, Osric raconta l’histoire de l’enfant nommé Karl aux six membres du groupe.

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Il est a relaté que le groupe faillit diminuer de taille lorsque Tass, un soir, par excès de zèle et de générosité selon sa version, rendit a diverses personnes des objets qu’ils avait oubliés a l’auberge le matin.
Morrigan le traita de voleur et la colère déformant son visage se préparait à punir l’halfing de son outrage par une mort précoce.
Mais a force de palabres, d’argumentations et de contre argumentations, Tass avançant que l’on ne remerciait pas quelqu’un qui prenait soin des affaires des autres de cette manière, Cylya essayant tant bien que mal de faire ressortir des qualités potentielles d’intendant de Tass, Halion sermonnant et menaçant le halfing de représailles si il ne changeait pas d’attitude, tout en tempérant l’apprentie sorcière... à force d’hésitations et de temporisation, Morrigan n’incinéra pas le halfing qui maugréait dans son coin et se contenta de traiter Cylya de naïve et d’incrédule pour prendre ainsi la défense d’un voleur parasite, mots certes des plus blessant, mais toutefois non mortel pour la jeune initiée.
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Au matin du jour suivant, suivant les renseignement obtenus d’Osric, le groupe, miraculeusement toujours au complet, rencontra Djekil qui les conduisit aux ruines du bastion au trois tours, dans les marais maudits, ou l’enfant avait été trouvé 7 ans auparavant. Ceci afin d’essayer d’y trouver des réponses sur ses origines.


Entre piqures d’insectes ayant élu domicile dans des corps morts et mutilés de pécheurs, les éclats de bois explosant sur les esquifs cachés des marais, le trajet fut difficile. Dans les ruines du bastion, une confrontation contre quelques hommes bêtes le fut plus encore: coincé sur un étroit chemin de ronde mal protégé, entre deux tours, le groupe faillit connaître une fin funeste mais la précision de la magie de Morrigan et la résistance et l’entêtement de Grumwald le nain renversèrent la situation. Halion et Cylya participèrent à leur manière en tant que cibles à flèches, de boucliers, véritable ou humain, ce qui ne fut pas complètement inutile certes, mais bien moins spectaculaire et glorieux.

Les talents de soigneuse de Cylya furent mise a rude épreuve. Mais certainement bénie par Sigmar, malgré la faiblesse de son savoir, la jeune initiée parvint à soigner la plupart des blessures du voyage...

Reprenant leur souffle, espérant avoir sécurisé les ruines, les aventuriers s’apprêtaient à explorer davantage la zone en quête d’indices, peut être a récupérer des armures qui leur seraient utiles. Mais a vrai dire, avaient ils la moindre idée de de ce qu’ils cherchaient véritablement...Et même si ils trouvaient les réponses à leur question, avaient-ils la moindre idée où cela pouvait les conduire?

La réponse ne faisait aucun doute. Ce jour là ils ne savaient encore rien...
...Et si ce jour là ils avaient pu savoir ce que l'avenir leur réservait, auraient ils choisi de continuer? ...
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